Un appareil innovant développé par des étudiants pour tester la technologie d’eye-tracking

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04-02-2021

Les gens recevant une technologie d’eye-tracking doivent faire face à d’énormes difficultés :

Les maladies neurodégénératives comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA) provoquent un affaiblissement progressif des muscles puis une paralysie. Lorsque les patients perdent leur capacité à parler, à manipuler une souris ou à exprimer leurs pensées, eux et leurs familles se retrouvent souvent confus et dépassés par ce qui leur arrive.

Malheureusement, la technologie actuelle n’est pas adaptée à ces cas particuliers et essayer de la modifier peut être frustrant et fatigant pour le patient. Pour être efficaces et répondre aux besoins de ces patients, les appareils qui les aident à effectuer de nombreuses actions, comme cliquer ou faire défiler une page, doivent parfaitement suivre le mouvement de leurs yeux.

Une équipe d’étudiants de la Washington State University a développé, dans le cadre de leur projet de fin d’études avec la Industrial Design Clinic, un robot de test qui pourrait alléger certains problèmes de compatibilité entre les patients et la technologie. Le but du projet est de tester l’eye-tracker en conditions réelles, afin de réduire le temps, les efforts et les coûts associés à la customisation de la technologie.

Testrobot

Avec ses yeux artificiels et un masque comme celui de Jason Vorhees, le robot sophistiqué ressemble à une décoration d’Halloween extravagante. Il est contrôlé par une manette de X-box et simule les mouvements faciaux pour tester les appareils d’eye-tracking.

« Par notre concept, nous souhaitons établir une base que les fabricants d’eye trackers pourront améliorer pour mieux adapter leur technologie à leur clientèle », a déclaré Ryan Magoon, qui a travaillé sur le projet et a reçu son diplôme en Décembre.

« La technologie d’eye-tracking est une part très importante des soins palliatifs », a déclaré Jon Campbell, ingénieur principal en développement de logiciels de recherche ayant conseillé les étudiants du projet. « Être capable de communiquer ou pas, c’est ce qui fait la différence pour les patients. »

L’eye tracker fonctionne en émettant une lumière proche de l’infrarouge vers les pupilles de l’utilisateur. Les reflets détectables dans la pupille et la cornée sont enregistrés, puis l’eye tracker calcule la localisation physique du regard de l’utilisateur sur l’écran d’affichage, ce qui permet aux utilisateurs de contrôler un ordinateur sans avoir à le toucher.

Le but des étudiants était de concevoir et de fabriquer un appareil qui pourrait tester ces trackers en utilisant un visage et des yeux artificiels contrôlés grâce à une manette de X-box. Étant donné la complexité de l’eye-tracking utilisant l’infrarouge, ils se sont vite aperçus qu’ils avaient besoin de travailler avec des yeux artificiels. Le visage robotique utilisé devait aussi bouger comme un vrai faciès et ses yeux devaient avoir une amplitude de mouvement égale à celle d’un véritable être humain. L’équipe a finalement décidé d’utiliser la technologie animatronique.

La SLA est un diagnostic difficile, il était donc important que les étudiants comprennent que ça n’était pas un projet comme les autres. Les résultats obtenus montrent qu’ils ont bien compris la réalité de la maladie. Ils ont réussi là où beaucoup d’autres équipes (étudiants comme professionnels) ont échoué.

« Nous sommes très fiers de notre travail et nous aimerions voir d’autres groupes travailler dessus à l’avenir », a écrit l’un des étudiants dans un e-mail. « Nous avons créé une base sur laquelle les prochaines équipes pourront travailler. »

« Ce projet n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des technologies de l’eye-tracking. » « L’opportunité d’améliorer les résultats, pour les fabricants comme pour les patients, est très importante. »

 

Traduction : Justine Coustrain

Source : Washington State University

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