Rene (77) souffre de SLA et Ă©tait diagnostiquĂ© Ă lâĂąge de 74 ans.
Source: Sandy Verbrugghe et Sylvie Vanoost, 6 GWW, Institut Notre Dame Ă Poperinge
De quelle façon tout a commencĂ© chez toi (Ă quoi as-tu remarquĂ© que quelque chose nâallait pas) et quelle Ă©tait ta rĂ©action?
Tout a commencĂ© lors dâun sĂ©jour Ă la clinique oĂč on a constatĂ© que je prononçais parfois mal des mots. Je nây avais prĂȘtĂ© aucune attention jusque-lĂ . Pourtant on me renvoyait vers un neurologue. Lorsque le 23 aoĂ»t 2005 jâappris le diagnostic mon monde sâest Ă©croulĂ©. Le choc Ă©tait si Ă©norme que quelques minutes plus tard, quand nous nous trouvions Ă la caisse deux Ă©tages plus bas, je tombais dans les pommes.
Comment vit-on SLA?
Il faut obligatoirement apprendre Ă accepter quâon ne peut plus faire beaucoup par soi-mĂȘme, mais pourtant, aussi petite soit-elle, il faut saisir toute opportunitĂ© afin de vous dĂ©brouiller.

Quâas-tu adaptĂ© dans ta vie, quâest-ce que tu as dĂ» laisser tomber?Â
Je suis membre de la direction du point de rencontre Konterdam – Meiboom. Les rĂ©unions ont lieu chez moi pour que je ne doive pas me dĂ©placer. A part cela, je mâoccupe de lecture, lâordinateur, affaires administratives et si possible jâapporte de lâaide Ă mon Ă©pouse. Pourtant, jâai dĂ» abandonner pas mal dâactivitĂ©s au sein de lâOKRA. Ainsi je reprĂ©sentais notre point de rencontre dans le groupe de travail rĂ©gional sur le plaidoyer et jâĂ©tais responsable pour la gymnastique ainsi que la danse. VĂ©lo et conduite ne sont plus possibles, ni le jardinage et toutes sortes de corvĂ©es. Jâai dĂ» me sĂ©parer de la chorale Saint-GrĂ©goire. Pendant 13 ans, jâai prĂ©sidĂ© le SARO (Conseil consultatif des seniors Ostende). Fin 2006, en mĂȘme temps que les Ă©lections municipales, un nouveau Conseil pour le SARO Ă©tait Ă©lu. En partie Ă cause de mon Ă©tat de santĂ© je nâai plus introduit ma candidature.
De quels outils disposez-vous et comment les avez-vous obtenus?
1. Par le magasin de soins Ă domicile: adaptation de la salle de bains et des toilettes, 2 marcheurs, fauteuil roulant, 2 cannes, un bec de perroquet au-dessus du lit.
2. Par lâachat en dehors du magasin de soins Ă domicile: monolift, chenille, adaptation de lâescalier dâentrĂ©e, adaptation du lit avec relevage Ă©lectrique cĂŽtĂ© tĂȘte et pied.
3. Par la Ligue SLA: un lightwriter, moyen de communication pour trouble de la parole.
Quels médicaments prenez-vous et à quoi servent-ils?
Le docteur a prescrit RILUTEK. Selon lui ce mĂ©dicament retarde lâĂ©volution de la maladie.
Quel conseil ou quâaimeriez-vous confier au large public concernant ta maladie?
En tant que malade et personne handicapĂ©e vous vous familiarisez avec un monde complĂštement diffĂ©rent . Un monde dans lequel on considĂšre tous ceux qui offrent de lâaide et de lâassistance nuit et jour dĂ©sintĂ©ressĂ©s avec reconnaissance et estime. A lâensemble des patients je dis: âne pensez pas continuellement Ă votre Ă©tat mais recherchez du divertissement. Divisez votre journĂ©e en fonction de votre traitement mĂ©dical et occupez-vous des choses dont vous ĂȘtes toujours capables. Ne vous enfermez pas mais profitez de tout moyen de dĂ©tente offert, soit une promenade, un rendez-vous chaleureux, des vacances y compris des soins de santĂ©.â Et finalement: âpour certains patients la priĂšre peut ĂȘtre une source de paix et de force.â
Traduction : Eric Kisbulck
Source: Bulletin 143 – janvier, fĂ©vrier, mars 2009