Succès renouvelé pour le Projet MinE: découverte du gène SLA NIPA1

28-11-2018

Une nouvelle réussite pour le Projet MinE: des chercheurs ont confirmé que les mutations dites d’expansion répétées - c’est-à-dire des mutations présentant une répétition anormale de la séquence d’un morceau d’ADN - dans le gène NIPA1 augmentaient la probabilité de développer la SLA. L’étude a récemment été publiée dans la revue scientifique Neurobiology of Aging. Cette découverte offre des pistes pour la recherche future de nouveaux traitements de la SLA.

L’étude a été menée par le Dr. Michael van Es, neurologue à l’UMC Utrecht. «  Nous confirmons que les répétitions expansives du gène NIPA1 augmentent le risque de développer la SLA. Il n’est cependant pas assez important pour causer la forme héréditaire de cette maladie. Par conséquent, les patients ne doivent pas être testés actuellement sur ce point. Nous pensons que des anomalies sur le gène NIPA1, combinées à d’autres mutations dans l’ADN et certains facteurs de la vie quotidienne, pourraient jouer un rôle dans le développement de la SLA. »

Cela faisait un certain temps que l’on suspectait que des expansions répétées du gène NIPA1 pouvaient constituer un facteur de risque pour le développement de la SLA. En 2012, le Dr Hylke Blauw de l’UMC Utrecht avait publié une étude dans laquelle il suggérait l’existence d’un lien entre le gène NIPA1 et la SLA. Grâce à une large collaboration internationale avec le Projet MinE, ces dires ont maintenant pu être confirmés .

« Nous avons confirmé que les expansions répétées dans le gène NIPA1 augmentaient le risque de développement de la SLA. Cependant, l’effet n’est pas à ce point important qu’il pourrait causer la forme héréditaire de la maladie. »Le groupe de recherche de l’UMC Utrecht, composé, entre autres des médecins-chercheurs Gijs Tazelaar et Annelot Dekker, ont utilisé toutes les données précédemment récoltées par le Dr Hylke Blauw ainsi que des données du projet MinE. Ils ont de plus analysé l’ADN d’autres patient sSLA ainsi que celles de sujets témoins sains. Au total, les données provenaient de 6.245 patients SLA et de 5.051 sujets témoins sains. Tazelaar: » Nous avons combiné diverses techniques pour cette recherche. Nous utilisons non seulement des techniques modernes pour analyser les données du Projet MinE, mais également des techniques classiques d’analyse d’ADN (plus laborieuses). L’obtention de données fiables est de ce fait le résultat d’un effort collectif: la sélection d’échantillons ADN corrects, l’analyse de données, la validation des résultats, les analyses statistiques ainsi que leur interprétation finale n’ont été rendues possibles que grâce à une collaboration intensive ».

de d. à g. (photo): Michael van Es, Annelot Dekker, Gijs Tazelaar

Maintenant que le lien entre le gène NIPA1 et la SLA a été confirmé, il est temps de penser aux étapes suivantes. «  Maintenant que nous pouvons confirmer que le gène NIPA1 est un facteur de risque pour le développement de la SLA, l’étape suivante sera de découvrir comment les anomalies impactent les motos neurones. » dit van Es. Dans le gène NIPA1, la répétition anormale de l’ADN conduit à une protéine déformée, qui elle-même contient de nombreuses répétitions de la protéine de base « l ‘alanine ». Des longues séquences de répétition des « alanines » entraînent  souvent l’agrégation des protéines. Il est par conséquent probable que cette anomalie de l’ADN dans le gène NIPA1 engendre une accumulation de protéines.

La prévention de ces accumulations de protéines NIPA1 pourrait constituer une piste de recherche de traitement. Ceci va demander des analyses supplémentaires en laboratoire.  Les résultats obtenus lors de ces recherches orienteront alors les études de suivi. Bien qu’il soit actuellement difficile d’évaluer si et quand les résultats de ce Projet MinE vont mener à des études ciblées de traitement potentiel, il y a cependant l’espoir que cette recherche sur le gène NIPA1 soit menée au niveau international. 

 

Traduction : Carine Henrard

Source : Project MinE

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