L’hyperactivité de l'enzyme HDAC6 aggrave les symptômes de la SLA

27-06-2014

Des chercheurs de l'Institut Flamand pour la Biotechnologie (VIB) et de l'Université Catholique de Leuven, ont démontré que, chez la mouche drosophile, l'hyperactivité de l'enzyme HDAC6 dans les terminaisons nerveuses aggrave les symptômes de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Empêcher le fonctionnement de cette enzyme pourrait éventuellement avoir un effet protecteur envers la SLA.

Selon Patrik Verstreken (VIB/KU Leuven): « Personne ne souhaite une affection dégénérative comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA) qui empêche la coordination des muscles par une détérioration progressive des cellules nerveuses. En outre, les patients SLA pleinement conscients subissent le processus entier de la maladie jusqu’à la mort par suffocation. Chaque nouvelle découverte concernant le dysfonctionnement des cellules nerveuses et la transmission défectueuse des signaux aux muscles ouvre la voie à des recherches SLA mieux ciblées. »

Sclérose latérale amyotrophique – un processus dégénératif
Les cellules nerveuses, responsable de la transmission synaptique, meurent chez les patients SLA. Il s'agit de la transmission de signaux aux muscles, indispensables à la coordination musculaire. La SLA est une maladie neurodégénérative, comme la maladie de Parkinson. C'est une maladie neurologique progressivement invalidante, pour laquelle il n'existe aucun traitement. Les patients SLA subissent toute la SLA en pleine conscience. Il n’est pas rare que les patients SLA optent pour l'euthanasie afin d’ éviter l’horreur de la mort par asphyxie, car les muscles respiratoires étant également affectés en fin de maladie.

Hyperactivité de HDAC6
Katarzyna Miskiewicz, Liya Jose et Patrik Verstreken ont examiné comment ce type de cellules nerveuses dysfonctionnent chez des drosophiles atteints d’une forme de SLA. Les mouches drosophiles sont appropriées comme modèle animal en recherche neurologique. Chez la SLA, le dysfonctionnement spécifique se situe dans les terminaisons nerveuses, là où les chercheurs ont découvert une hyperactivité de l'enzyme HDAC6. Cette hyperactivité de HDAC6 est une des causes de la perturbation de la transmission synaptique, avec, comme conséquence, une détérioration symptomatique de la maladie. Pour arrêter ce processus, il serait utile, en théorie, de contrecarrer l'hyperactivité de l'enzyme HDAC6 et de rétablir l’activité ‘normale’ de HDAC6.

La défectuosité de HDAC6 n’est pas la seule cause
Bien que cette découverte ouvre une voie possible pour un traitement symptomatique, il est à noter que le dysfonctionnement HDAC6 n’est, très probablement, qu’un des nombreux défauts enzymatiques jouant un rôle dans la SLA. Patrik Verstreken a déjà démontré, avec le Prof. Wim Robberecht (VIB/KU Leuven), qu'une autre enzyme active en cas de SLA, l’Elp3, agit sur le même processus dans les terminaisons nerveuses que le HDAC6. Idéalement, ces différentes pistes devraient être étudiées plus en détail, dans l'espoir de trouver, un jour, un remède pour la SLA.

Publication
"HDAC6 is a Bruchpilot de-acetylase that facilitates neurotransmitter release."
miskiewicz, jose et al.Cell Reports 2014

Traduction : Fabien

Source : VIB

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