La longueur des doigts, un indice pour la maladie du motoneurone

02-09-2011

Academic Journal

Il semblerait que les personnes souffrant de sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie du motoneurone la plus courante, soient plus susceptibles d’avoir un annulaire assez long, c’est du moins ce que révèle la recherche publiée en ligne dans la revue de Neurologie, Neurochirurgie et Psychiatrie.

La maladie du motoneurone est une affection dégénérative grave causant une paralysie progressive avec issue fatale suite à l’insuffisance respiratoire. Une personne atteinte survit en moyenne deux ans après le diagnostic. Jusqu’à présent l’origine de cette maladie reste inconnue bien que l’on estime les facteurs prénataux comme importants.

S’il est reconnu que les facteurs génétiques prédisposent à la maladie du motoneurone, l’athlétisme serait, lui, un facteur de risque environnemental.

Les motoneurones dépendent de la testostérone, tant chez l’homme que chez la femme pour leur survie. Les hommes sont plus enclins à développer une maladie du motoneurone et sont aussi exposés à des taux plus élevés de testostérone avant la naissance.

Les chercheurs du Royaume-Uni sont arrivés à la conclusion que plutôt qu’une maladie liée au sexe mâle, c’est le taux élevé de testostérone qui représente un facteur de risque pour le développement d’une maladie du motoneurone plus tard, peut-être parce que cela rend les motoneurones adultes moins sensibles à la testostérone.

Les chercheurs du King’s College de Londres et du service de neuroscience Clinique Nuffield de l’Université d’Oxford, ont examiné l’indice de Manning (ou indice 2D :4D) c’est à dire le rapport de la longueur entre l’index (doigt 2D) et l’annulaire (doigt 4D). Celui-ci est calculé en divisant la longueur de l’index de la main droite par celle de l’annulaire de la main droite.

Un ratio digital faible signifie que l’annulaire est assez long par rapport à l’index ce qui indiquerait un fort taux d’exposition prénatal à la testostérone chez l’homme et chez la femme (et c’est probablement pourquoi les hommes ont en général un annulaire plus long que l’index et les femmes non).

Une étude a été menée sur 141 participants, dont 110 ont fourni des résultats exploitables, avec une cohorte de patients fréquentant un centre de soins tertiaires  spécialisé dans la maladie du motoneurone et des sujets sains.

La longueur des doigts a été mesurée et les ratios digitaux ont été calculés à l’aide d’un appareil digital pour photographier les mains.

L’indice de Manning était systématiquement plus faible chez les personnes souffrant de SLA par rapport aux autres personnes.

Traduction: Estelle

Source: ALS Independence 

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