Nouveau « coupable » identifié dans la SLA

25-11-2011

Un deuxième « mauvais » gène est impliqué dans l'endommagement du développement des cellules, la paralysie dans la SLA

Par Marla Paul

CHICAGO --- Après une découverte majeure du département de médecine de la Northwestern University, qui a identifié un point de convergence commun à toutes les formes de sclérose latérale amyotrophique (SLA), une nouvelle découverte réalisée par le même groupe de scientifiques aide à comprendre davantage pourquoi les cellules du cerveau et de la moelle épinière dégénèrent dans cette maladie mortelle.

Il y a moins de trois mois, les recherches de la Northwestern University ont permis de découvrir que le système de recyclage crucial des cellules du cerveau et de la moelle épinière était défectueux chez les personnes atteintes de SLA et qu'un gène mutant jouait un rôle clé. Tel un travailleur en grève, il ne faisait pas son travail de recyclage des cellules endommagées.

À présent, les scientifiques ont découvert un deuxième gène défectueux, un autre travailleur gréviste, au niveau du même processus de recyclage. La découverte a été reportée dans Archives of Neurology.

« Maintenant que nous avons identifié deux gènes défectueux, cela nous permet de mieux comprendre ce processus endommagé. », a déclaré l'auteur principal Teepu Siddique, M.D., Les Turner ALS Foundation/Herbert C. Wenske, professeur du département Davee de neurologie et des neurosciences cliniques à la Northwestern’s Feinberg School, et neurologue au Northwestern Memorial Hospital. « Cela nous fixe un objectif clair pour développer des thérapies médicamenteuses afin d'essayer de résoudre ce problème. Cette découverte renforce notre idée que ce système défectueux est au centre de la SLA. »

Le nouveau « mauvais » gène est appelé sequestosome 1. Le gène mutant précédemment identifié est l'ubiquilin 2. Comme ces deux gènes ne font pas leur travail de recyclage des protéines endommagées, celles-ci (tout comme le sequestosome 1 et l'ubiquilin 2) s'accumulent de façon anormale dans les neurones moteurs de la moelle épinière et dans les neurones corticaux et hippocampiques du cerveau. Les accumulations de protéines ressemblent à des écheveaux de fils (caractéristiques de la SLA) et causent la dégénérescence des neurones.

Dans la nouvelle étude, les mutations génétiques du sequestosome 1 ont été identifiées chez 546 patients atteints de SLA, dont 340 cas d'une forme héréditaire de la maladie (familiale) et 206 cas d'une forme non héréditaire (sporadique).

Environ 90 % des formes de SLA sont sporadiques et 10 % familiales. À ce jour, les mutations sur environ 10 gènes (dont un grand nombre ont été découvertes à la Northwestern University, e.a. le SOD1 et l'ALSIN) sont responsables d'environ 30 % des formes familiales classiques de SLA, a indiqué Faisal Fecto, M.D., auteur responsable de l'étude et candidat PhD en neurosciences à Feinberg.

La SLA touche environ 350 000 personnes dans le monde, dont des enfants et des adultes. Environ 50 % des personnes décèdent dans les trois ans suivant l'apparition de la maladie. Les personnes souffrant de cette maladie motrice perdent progressivement leur force musculaire jusqu'à être paralysées et ne plus pouvoir bouger, parler, avaler et respirer. La SLA/démence touche les lobes frontal et temporal du cerveau, affectant le jugement des patients, leur capacité à comprendre le langage et à accomplir des tâches basiques telles que choisir des vêtements ou organiser leur journée.

La découverte du processus défectueux de recyclage des protéines peut également jouer un rôle plus large pour les autres maladies neurodégénératives, et particulièrement les démences. Citons par exemple la maladie d'Alzheimer, la dégénérescence lobaire fronto-temporale et la maladie de Parkinson, toutes caractérisées par l'agrégation de protéines, a expliqué T. Siddique. Il a ajouté qu'il était essentiel de retirer les protéines endommagées ou mal pliées pour que les cellules puissent fonctionner de manière optimale.

L'étude a été financée par le National Institutes of Neurological Disorders and Stroke, la Les Turner ALS Foundation, la Herbert and Florence C. Wenske Foundation et d'autres partenaires.

 

Traduction : Céline Maes

Source : Northwestern University

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