Nouveau test de protéine prédit la vitesse de la pathogenèse

22-11-2012

Jacksonville, Floride (USA)

A base d'un test nouveau, la vitesse de la pathogenèse de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) peut être établi, selon les chercheurs de la Mayo Clinic en Floride, l'Université Emory d’Atlanta et l'Université de Floride.

Le test mesure la concentration de protéines qui proviennent des cellules nerveuses endommagées dans le sang et le liquide de la moelle épinière. La recherche est publiée online dans le Journal de la neurologie, neurochirurgie et psychiatrie. Selon les chercheurs, ce test, sous réserve de la mise au point, peut aider les médecins et les chercheurs à déterminer quels sont les patients les plus à risque pour une progression rapide de la maladie. Ces patients peuvent alors être offert des traitements actuellement développés ou testés.

SLA est une maladie neurodégénérative progressive qui est causée par la dégénérescence des neurones (cellules nerveuses) moteurs que les muscles contrôlent consciemment. La vitesse de la progression de la maladie varie énormément d'un patient à l'autre, et la durée de vie à partir du moment du diagnostic peut varier de quelques mois à plus de 10 ans, a déclaré Dr Kevin Boylan, directeur médical de la Mayo Clinic en Floride.

« Pour le soin des patients SLA on a besoin d’un moyen plus fiable pour déterminer la vitesse de la pente de la maladie, » dit Dr Boylan, qui dirige la recherche. « Bien des chercheurs ont déjà essayé dans le passé à concevoir un test qui mesure les dommages neurales sur base de biomarqueurs moléculaires, et nous sommes donc très heureux avec les résultats prometteurs de ce test. Parce qu'il est plus facile de prendre du sang que du liquide de la moelle épinière, nous voulons mettre l’accent sur la recherche dans le sang périphérique (sang qui circule librement dans le corps) et comparer avec le liquide de la moelle épinière. »

Il n'y a encore aucun médicament ou même un traitement apaisant contre la SLA, mais il y a actuellement beaucoup de recherche en cours, dit le Dr Boylan. Un test comme celui-ci peut aider à déterminer quels patients courent le risque d'affaiblir plus rapidement que d'autres. Les traitements expérimentaux qui doivent surtout retarder la maladie, donnent probablement des résultats plus rapidement visibles chez les patients dont la maladie se développe rapidement, dit Dr Boylan. Jusqu'à présent, les essais cliniques sont toujours réalisés avec des patients chez qui la maladie a des vitesses différentes. Cela rend difficile de faire une bonne analyse de l'effet d'un médicament.

« Si on peut trouver un moyen de déterminer les patients qui développeront probablement plus rapidement le declin de la maladie, ceci devrait permettre à l'avenir de mener les études plus rapidement et avec moins de patients, » affirme Dr Boylan.

À long terme, les chercheurs veulent tester des conceptions similaires pour déterminer comment un patient réagit sur une thérapie expérimentale, a-t-il ajouté.

Le test mesure le neurofilament lourd dans le sang et le liquide céphalorachidien. Ce sont des protéines qui sont importants pour la forme et la fermeté des axones. Lorsque les nerfs sont endommagés par la SLA, les structures de ces protéines sont démolies et les protéines arrivent dans le sang et le liquide céphalorachidien. Des recherches antérieures dans ce domaine ont été effectuées par Dr Gerry Shaw, qui est lié comme neuroscientifique à l'Université de Floride. Il est le chercheur principal de la recherche en cours et a mis au point la méthode de mesure des neurofilaments dans le cadre du test utilisé.

Les chercheurs ont mesuré des neurofilaments lourds dans des échantillons de sang et des échantillons de liquide de la moelle épinière des patients de la Mayo Clinic et de l’Emory University. Ils ont examiné la relation entre le niveau en protéines mesuré et la vitesse de la progression de la maladie. « Nous avons montré un lien évident entre un niveau plus élevé en protéines et un affaiblissement plus rapide des muscles, » dit Dr Boylan. On a également constaté que les patients SLA avec des concentrations plus élevées de protéines, meurent plus vite, a-t-il ajouté.

 

Traduction : Ligue SLA : Anne

Source : Mayo Clinic

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