Correlation SLA-SEP?
09-04-2013
Sclérose latérale amyotrophique: Découverte d’une nouvelle cible thérapeutique
Nature Neuroscience
Des changements dramatiques identifiés dans les oligodendrocytes, les cellules qui isolent les nerfs du système nerveux central, et bien avant les tout premiers symptômes de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), c’est la découverte de chercheurs de Johns Hopkins, présentée dans la revue Nature Neuroscience. Des conclusions primordiales qui suggèrent que ces oligodendrocytes sont une cible thérapeutique à part entière pour retarder le développement de la maladie.
La SLA atteint les cellules nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière qui ne peuvent plus envoyer des messages aux muscles. La SLA entraîne ainsi un affaiblissement et des contractions musculaires, puis une paralysie progressive. Les premiers symptômes apparaissent aux environs de l’âge de 50 ans et le décès survient dans 3 à 5 ans suivant le diagnostic. En France, plus de 800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Sa prévalence est estimée à 1/25.000. Il n'existe aucun traitement définitif pour la SLA et le seul médicament autorisé ne peut que ralentir les effets de maladie.
C’est le rôle fondamental d’un type de cellules du SNC, autre que les motoneurones, qui vient donc d’être identifié. C’est chez des souris génétiquement modifiées pour être modèles de SLA, que les chercheurs ont pu observer ces modifications dans les oligodendrocytes, des cellules situées à proximité des neurones moteurs, avec des taux de décès très élevés et un remplacement par des cellules dégénérées. De plus, lorsque les chercheurs suppriment un gène responsable de zla SLA dans les oligodendrocytes de souris modèles, tout en conservant ce gène dans les neurones moteurs, ils parviennent à retarder considérablement le développement de la maladie. Et, chez les souris déjà « atteintes », à prolonger la survie de 3 mois, une durée importante dans la durée de vie d'une souris.
Les anomalies dans les oligodendrocytes ont un impact négatif sur la survie des neurones moteurs, remarquent les chercheurs. C’est un résultat nouveau, car les scientifiques ont longtemps cru que les oligodendrocytes n’étaient que des éléments structurels du SNC. En s'enroulant autour des nerfs, ils constituent la gaine de myéline qui les isole et permet la transmission des signaux. Les oligodendrocytes fournissent aussi des éléments nutritifs essentiels aux neurones, or, dans la SLA, les oligodendrocytes nouvellement formés et malformés ne sont pas en mesure de fournir les nutriments cellulaires nécessaires aux neurones moteurs.
Ces observations suggèrent que les oligodendrocytes jouent un rôle très important dans le stade précoce de la maladie. Le niveau de dommages aux oligodendrocytes pourrait donc être un marqueur de la progression de la maladie. La découverte est prometteuse, concluent les auteurs, pour identifier de nouvelles cibles pour ralentir la progression de la maladie.
Source : Santé log
Des cellules différentes des motoneurones jouent un rôle important chez la SLA.
Baltimore, Maryland (VS)
Une nouvelle recherche sur des souris a indiqué que des cellules différentes des motoneurones jouent un rôle plus important que supposé dans le développement de la SLA. Elle indique que les cellules productrices de la myéline (la couche protectrice isolante autour des axones neuronaux) pourraient jouer un rôle crucial. Si cela était confirmé, cela voudrait dire que la SLA a plus de points en commun avec la sclérose en plaques (SeP) que l’on ne pensait jusqu’à présent.
Les chercheurs ont décrit leur découverte dans l'édition en ligne du 31 mars de la revue Nature Neuroscience. Ils pensent que leurs conclusions pourraient fournir une impulsion au développement de nouveaux médicaments ralentissant ou arrêtant le processus de la maladie.
Jeffrey d. Rothstein, co-auteur de l’article et professeur de neurologie à la Johns Hopkins University School of Medicine de Baltimore, Maryland (USA), et ses collègues ont trouvé que certaines anomalies dans un groupe particulier de cellules appelées oligodendrocytes ont une grande influence sur la survie des motoneurones.
Les oligodendrocytes aident les neurones
Lorsque les motoneurones (les cellules nerveuses qui contrôlent les muscles) se dégradent lentement et meurent, la personne touchée parvient de moins en moins à contrôler les muscles de son corps et finit par perdre sa capacité à respirer.
Les oligodendrocytes sont des cellules qui se trouvent près des motoneurones et les aident à produire leur couche de myéline, qui les protège et les isole, permettant la circulation rapide et sans perte de force des signaux vers et depuis les muscles.
Les scientifiques ont longtemps pensé que les oligodendrocytes n’apportaient qu’un soutien structurel aux différents types de cellules nerveuses qui transportent les signaux vers et à partir du système nerveux central. Ils trouvent maintenant de plus en plus d’indications que les oligodendrocytes joueraient un rôle beaucoup plus important, mais pas encore clairement identifié.
Rothstein et d’autres chercheurs ont découvert récemment que les oligodendrocytes fournissent aux neurones des nutriments essentiels à leur survie.
Les oligodendrocytes jouent un rôle crucial pendant les premiers stades de la SLA
Lors de leurs recherches les plus récentes, Rothstein et ses collègues ont examiné des souris porteuses d’une mutation génétique qui provoque la SLA chez les humains. Ils ont découvert des changements significatifs chez les oligodendrocytes des souris bien avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie.
Ils ont découvert que les oligodendrocytes chez les souris-SLA mouraient en grand nombre et étaient remplacés par de nouvelles cellules de moins bonne qualité et qui ne fonctionnaient pas bien.
Les chercheurs ont précisé : « Bien que de nouveaux oligodendrocytes soient formés, ils ne grandissent plus jusqu’au stade adulte, ce qui entraîne une diminution progressive de myéline (démyélinisation). »
Dans une autre série d'expériences, les chercheurs ont étudié les tissus cérébraux de 35 pALS décédés. Ils y ont trouvé des variations similaires à celles chez ces souris.
Ils écrivent : « On peut aussi constater des dysfonctionnements chez les oligodendrocytes de ces pALS. Ils ont induit une démyélinisation de la matière grise dans le cortex moteur et la moelle épinière et cela a conduit à des modifications réactives chez les cellules + NG2. »
Rothstein suggéra qu'il devrait être possible de voir si ces changements se produisent chez les patients à un stade précoce de la maladie et d’en suivre la progression au moyen de la technologie IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique).
Lui et ses collègues ont effectué ensuite une autre expérience où ils ont utilisé des souris avec un gène SLA actif dans leurs motoneurones, mais désactivé dans leurs oligodendrocytes.
À leur grande surprise, ils ont constaté que dans ce cas la maladie se déclarait beaucoup plus tard. Les souris ont aussi vécu environ trois mois de plus, ce qui, pour ces animaux, est une partie importante de leur durée de vie totale.
Les chercheurs ont conclu, de l'ensemble de ces résultats importants, que les oligodendrocytes jouent un rôle essentiel dans les premiers stades de la SLA.
La détérioration des oligodendrocytes est un marqueur potentiel pour la progression de la maladie
Rothstein, qui est aussi directeur du Johns Hopkins Medicine Brain Science Institute, reprends dans un communiqué que ces cellules, dont nous n'avions jamais pensé qu'ils joueraient un rôle important dans la maladie, sont non seulement impliquées dans la déclaration de la SLA, mais peuvent même y contribuer.
Dwight e. Bergles, co-auteur de l’article et professeur en neurosciences à l’Institut John Hopkins, a ajouté : « Il semble que les motoneurones dépendent pour leur survie d’oligodendrocytes sains, ce que nous ignorions. »
Selon Rothstein : « Si les conclusions sont confirmées par d'autres recherches, nous pourrons peut-être appréhender différemment la SLA et les pALS, et étudier les détériorations aux oligodendrocytes comme indication du degré d’avancement de la maladie. »
Il ajoute « Cela pourrait non seulement nous mener à une nouvelle méthode de traitement, mais aussi nous aider à déterminer si les traitements que nous proposons actuellement ont un impact réel. »
La SLA présente des similitudes avec la SeP
Les chercheurs pensent que ces constatations peuvent aussi indiquer qu'il y a une plus grande similitude entre la SLA et la SeP que supposée jusqu’à ce jour, parce que la perte d'isolation par myéline autour des neurones est constatée chez les deux maladies.
Selon Bergles, les chercheurs sur la SeP ont déjà étudié très soigneusement le rôle des oligodendrocytes dans cette maladie. La SeP peut évoluer au fil du temps d’un processus alternant détérioration et amélioration, dans lequel la myéline se dégrade puis s'accumule à nouveau lorsque les cellules-souches produisent de nouveaux oligodendrocytes, à une forme plus chronique où les oligodendrocytes ne sont plus remplacés.
Les chercheurs sur la SeP cherchent des moyens pour restaurer la régénération des oligodendrocytes, comme traitement possible de la maladie.
Selon Bergles : « Cette approche pourrait, peut-être, également être utilisée pour ralentir la progression de la SLA. »
La recherche est financé par le National Institute of Neurological Disorders and Stroke, la ALS Association, P2ALS, le Robert Packard Center for ALS Research at Johns Hopkins et le Brain Science Institute.
D'une analyse systématique en 2012 de 11 études publiées dans la revue Science Translational Medicine, il apparait, pour la première fois, que les greffes de cellules-souches pourraient ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie et la durée de survie des patients.
Traduction : Fabien
Source : Medical News Today