Canada – Une nouvelle découverte pourrait révolutionner le traitement de la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA)
26-06-2012
Des chercheurs Canadiens ont fait une découverte importante concernant la SLA ouvrant la voie à de nouvelles approches de thérapie. L’équipe du Dr Neil Cashman’s, à la pointe de la recherche, a découvert un lien inconnu entre les prions et la SLA.
Cette découverte est importante parce qu’à ce jour aucun traitement efficace n’existe pour la SLA, une maladie évolutive neuromusculaire détériorant les motoneurones dans le cerveau et la moelle épinière. Les patients atteints de cette maladie deviennent progressivement paralysés, y compris les muscles respiratoires et de déglutition. Environ 2500 à 3000 Canadiens sont frappés par cette maladie fatale.
L’équipe de chercheurs de l’Université de la Colombie Britannique, Vancouver Coastal Health Research Institute et de l’Université d’Alberta, a publié en septembre, sous les auspices de la National Academy of Sciences (PNAS), des résultats identifiants un lien important entre les prions et la SLA dans un article “Intermolecular transmission of SOD-1 misfolding in living cells”.
L’étude démontre que la protéine SOD1 (superoxyde dismutase 1), dont l’implication dans le processus de la maladie SLA est connue, présente des propriétés semblables aux prions. Les chercheurs ont trouvé que la SOD1 participe à un processus de dépliage/repliement erroné. Par ce processus, une protéine adopte, sous l’influence d’une autre protéine, une conformation anormale et s’accumule en des amas similaires aux processus des maladies à prions.
Les protéines repliées correctement adoptent une structure particulière qui leur permet de remplir leur fonction. Les protéines se repliant de façon erronée menacent la santé des cellules. Les prions sont des protéines repliées de façon anormale, infectieuses, occasionnant des accumulations d’agents dans le cas de maladies comme celle (humaine) de Creutzfeldt-Jakob, celle du dépérissement chronique (des cervidés) et de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB ou maladie de la vache folle). Pour la SLA, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, les protéines en conformation anormale sont respectivement les SOD1, la bêta-amyloïde, et la alpha-synucléine.
Ces résultats fournissent une explication moléculaire à la propagation progressive de la SLA dans le système nerveux et met en exergue le rôle central de la dissémination de protéines à repliement anormal dans la pathogenèse de maladies neurodégénératives, y compris la SLA, celle d’Alzheimer ou de Parkinson.
C’est la première fois que cet effet ‘domino’ a été identifié en association avec la SLA. Mais ce processus a son talon d’Achille. Si la propagation de cellule en cellule pouvait être bloquée, la progression de la SLA serait arrêtée.
La découverte identifie une cible moléculaire spécifique, qui pourrait, après manipulation, arrêter le changement de la protéine SOD1 en une conformation anormale et pathogène. C’est le premier pas vers un traitement ciblé qui pourrait arrêter le développement de la SLA.
Selon le Dr Leslie Grad, un des initiateurs du projet et actuel gestionnaire des programmes scientifiques de PrioNet (Vancouver, Canada), un des réseaux Canadiens de Centres d’Excellence, qui développe des stratégies pour aider à solutionner des problèmes alimentaires, sanitaires ou socioéconomiques associés aux maladies à prions : “La SLA est restée un puzzle complexe pendant des années. Nous avons trouvé un élément clé pour aider la communauté scientifique à trouver des solutions. PrioNet continue à exploiter ces résultats à l’aide de projets de recherches bénéficiaires de nouveaux subsides.”
Les recherches ont été effectuées par une équipe du Brain Research Centre de l’Université de la Colombie Britannique et du Vancouver Coastal Health Research Institute, en collaboration avec l’Université d’Alberta, le soutien de PrioNet Canada et, partiellement, d’Amorfix Life Sciences et des Instituts de Recherche en Santé du Canada.
Après avoir bénéficié de l’attention de la communauté internationale sur des découvertes scientifiques et des stratégies de limitation du risque pour la gestion des maladies à prions, PrioNet Canada oriente maintenant ses ressources vers les solutions thérapeutiques pour les maladies semblables à celles à prions telles que la SLA, Alzheimer ou Parkinson. Si chacune de ces maladies se manifeste différemment, elles se caractérisent toutes par une accumulation progressive d’agrégats de protéines anormalement repliées dans le système nerveux central.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les maladies neurodégénératives devraient supplanter les cancers comme deuxième cause de décès au Canada en 2040.
Cette prévision confirme le besoin d’approfondir les recherches sur les maladies neurodégénératives pour explorer de nouvelles approches et traitements.
Traduction : Fabien
Source : Emerald