La disruption de gènes utilisés pour le transport de protéines cause la SLA

20-12-2012

Washington, DC (VS),

Un biochimiste de l’Université de Purdue a déterminé la fonction d’un gène qui, après mutation, provoque une variante génétique de la Sclérose Latérale Amyotrophique.

James Clemens, un professeur assistant en biochimie, a trouvé qu’un gène baptisé VAPB est chargé du transport de certaines protéines jusqu’à un emplacement déterminé, le long des neurones. Lorsque ce gène mute ou est détruit, ces protéines sont incapables de s’insérer dans les emplacements des neurones où elles exercent une fonction critique.

La SLA entraine la mort de neurones, éliminant peu à peu le contrôle des muscles volontaires et entraînant de par le monde la mort de cinq personnes sur 10 000, suivant les Instituts Nationaux pour la Santé. Environ 90% des cas apparaissent de façon sporadique, sans qu’aucun facteur de risque soit connu. Les 10% restants sont attribués à des déficiences génétiques congénitales.

Clemens a étudié le gène VAPB, lequel, lorsqu’il mute, engendre une partie des déficiences congénitales. Son laboratoire en utilisant comme modèle des drosophiles (mouche du vinaigre ; en anglais « fruit fly »), a déterminé que le VAPB est essentiel pour apporter à la surface des cellules un récepteur appelé Dscam (pour Down Syndrome Cell Adhésion Molecule) aux axones des neurones.

Le VAPB est important pour le transport des Dscam, et potentiellement pour d’autres récepteurs à la surface des cellules jusqu’aux axones » déclare le Dr Clemens, dont les découvertes ont été publiées dans le Journal des Neurosciences, « Cela pourrait être la raison pour laquelle des personnes présentant des mutations de VAPB développent la SLA ».

Le Dscam est important pour un fonctionnement neural correct. Lorsque la communication entre les neurones est interrompue, ils subissent une mort cellulaire programmée. Si un neurone meurt, il interrompt la chaîne de signaux entre le cerveau et les muscles, d’où l’apparition de maladies neuromusculaires, selon le Dr Clemens.

Toujours d’après le Dr Clemens, « Tous les neurones sont connectés. L’axone d’un neurone envoie des signaux aux dendrites du neurone suivant dans un circuit. Si le Dscam et autres récepteurs ne sont pas amenés à la place appropriée dans les axones, les connexions entre axones et dendrites sont brouillées, d’où il résulte une dégénérescence des neurones. »

Dans des expériences avec la version VAPB des Drosophiles, la perte du gène élimine la quantité de Dscam qu’on trouve à proximité des axones des cellules neurales.

« Ces découvertes accroissent notre connaissance des fonctions cellulaires normalement assurées par la VAPB et révèle de nouveaux mécanismes moléculaires qui, peut-être, sont à la base du développement de la SLA », dit le Dr Clemens. « Nous espérons que notre découverte sur les mouches du vinaigre débouchera en définitive sur le développement de nouvelles stratégies cliniques pour détecter, guérir ou éviter la SLA.»

Le Dr Clemens ajoute il serait important de comprendre les fonctions des protéines que les VAPB amènent vers les axones d’un neurone. Son travail a été subsidié par la Fondation Klingenstein, l’Association SLA et l’Institut Canadien de Recherches pour la Santé.

 

Traduction : Pierre-Paul

Source : The Journal of Neuroscience

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