De nouveaux gènes sont associés à la sclérose latérale amyotrophique : implications pour le diagnostique et pour le traitement clinique

22-11-2017

Sommaire

Contexte

L’évolution de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est rapide et, parce que sa physiopathologie n’est pas claire, il existe peu de traitements efficaces. La recherche génétique a pour but de comprendre les mécanismes sous-jacents de la SLA et d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles. Le premier gène associé à la SLA était le SOD1, identifié en 1993. Début 2014, plus de 20 gènes avaient déjà été identifiés comme responsables de ou fortement associés à la SLA. Ces découvertes génétiques ont identifié des voies principales de la maladie en tant que pistes thérapeutiques et pourraient amener au développement de meilleurs traitements pour les personnes atteintes de SLA.

Evolutions récentes

Depuis 2014, sept autres gènes ont été associés avec la SLA : MATR3, CHCHD10, TBK1, TUBA4A, NEK1, C21orf2 et CCNF. Ils ont été identifiés par des études d’associations pan-génomiques, études du génome en entier ou par séquençage de l’exome. Ces sept nouveaux gènes codifient des protéines associées à un ou plusieurs mécanismes moléculaires impliqués dans la SLA. Ces voies incluent le dysfonctionnement global de l’homéostasie protéinique résultant de l’agrégation anormale de la protéine, d’une défectuosité dans l’élimination de protéines, d’un dysfonctionnement mitochondrial, d’un métabolisme modifié de l’ARN, de l’altération de l’intégrité du cytosquelette, d’une altération du transport axonal ou de l’accumulation de dommages dans l’ADN défectueux. Étant donné que ces nouveaux gènes partagent les voies de la maladie commune avec celles d’autres gènes impliqués dans la SLA, cibler ces voies pour les thérapies pourrait être utile pour un groupe plus large de patients, selon leur génotype. Cependant, les effets de ces nouveaux gènes n’ont pas encore été testés sur des modèles animaliers, ce qui reste une étape essentielle avant la transposition de ces découvertes dans la pratique clinique.

L’étape suivante?

L’identification de ces sept nouveaux gènes a contribué à démêler les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la SLA. Toutefois, notre compréhension de ce qui provoque la SLA n’est pas complète, poursuivre les recherches génétiques fournira des détails supplémentaires sur ces causes. Une meilleure connaissance génétique permettra également d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles et pourrait conduire au développement d’une médecine individualisée pour les patients atteints de SLA. Ces découvertes auront une incidence directe sur la pratique clinique quand le séquençage du génome deviendra une routine faisant partie intégrante de la gestion et du diagnostic des maladies. 

 

Traduction : Fabien

Source : The Lancet

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