Le diabète semble réduire le risque de SLA, révision rapport d’étude

02-11-2020

Diabetes

Les personnes atteintes de diabète sucré, en particulier celles atteintes de diabète de type 2, semblent avoir un risque significativement plus faible de SLA que celles qui ne souffrent pas de ce trouble métabolique, selon une révision rapport d’étude.

Ses conclusions viennent appuyer des recherches antérieures suggérant que le diabète est un facteur de protection contre la SLA, potentiellement en raison des changements dans le métabolisme du glucose qui caractérisent ce trouble très répandu, ont écrit ses chercheurs, en remarquant que des recherches supplémentaires sont nécessaires.

L'étude, ‘’Diabetes mellitus is associated with a lower risk of amyotrophic lateral sclerosis : A systematic review and meta-analysis,’’ (''Le diabète sucré est associé à un risque plus faible de sclérose latérale amyotrophique : Une revue systématique et une méta-analyse,'') a été publiée dans Clinical Neurology and Neurosurgery.

Bien que des preuves antérieures aient suggéré que le diabète pouvait protéger contre le développement de la SLA, les résultats d’étude ont été inconsistants.

Afin de clarifier les résultats antérieurs, des chercheurs du Case Western University Hospital et de la Cleveland Clinic ont effectué une révision systématique des études publiées jusqu’au début de l'année, sur le risque de SLA chez les personnes diabétiques et non diabétiques.

Sur un total de 1.683 études, ils en ont inclus 11 dans leur méta-analyse — une approche qui combine les résultats de plusieurs études scientifiques afin d'augmenter le pool de données, permettant ainsi une révision plus complète.

Spécifiquement, les études comprenaient trois études de cohorte, qui suivent une population dans le temps pour déterminer qui développe la maladie (dans ce cas-ci, la SLA), et huit études de contrôle, qui comparent les patients atteints et non atteints de SLA pour déterminer les différences entre eux (comme la proportion de patients diabétiques).

Les résultats ont montré que les patients diabétiques étaient 32 % moins susceptibles de développer la SLA que ceux qui n'étaient pas diabétiques — une réduction significative du risque.

Notamment ce risque semblait être encore plus faible (41 %) chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Cependant, les chercheurs ont averti que ces résultats "doivent être interprétés avec prudence car seules quelques études ont fourni des données sur le sous-type DM (diabète)".

Trois raisons possibles ont été avancées pour expliquer l'incidence plus faible de la SLA chez les patients diabétiques. Premièrement, les diabétiques ont tendance à produire davantage de progranuline, une protéine qui semble dégrader les amas de protéines toxiques qui caractérisent la SLA. ‘’Un niveau de progranuline plus élevé que dans la population générale a été observé chez les patients souffrant d'insulinorésistance et de diabète de type 2", ont écrit les chercheurs. ‘’Ce niveau élevé de progranuline pourrait, à son tour, jouer un rôle protecteur contre le développement de la SLA.’’

Deuxièmement, les neurones des patients atteints de SLA sont dans un état hypermétabolique’’, ce qui signifie qu'ils demandent des quantités considérables d'énergie. L'hyperglycémie due au diabète peut "servir de mécanisme compensatoire involontaire" de cette forte demande en énergie, retardant l'apparition de la SLA, ont-ils écrit.

Troisièmement, des niveaux de glucose plus élevés peuvent empêcher la production de granules de stress en réponse à la privation d'énergie, qui sont censés participer au dépôt d'amas de protéines dans la SLA.

Il est également possible, ont écrit les chercheurs, que le diabète ne soit pas le mécanisme causal. Ils ont plutôt suggéré que les résultats des études analysées pourraient être confondus par l'indice de masse corporelle (IMC, une mesure de la graisse corporelle) des participants. Un IMC élevé, ou le fait d'être en surpoids ou obèse, est un facteur de risque important pour le diabète, mais a une corrélation négative avec la SLA.

Les chercheurs font remarquer que les limites de ce travail, comprennent le fait que les données sur les variables confondantes telles que le tabagisme, l'activité physique et la gravité de la maladie ne sont pas disponibles dans toutes les études analysées.

Néanmoins, leur rapport est la première enquête complète sur la relation entre le diabète et la SLA.

‘’L'étude actuelle a montré que les patients atteints de diabète sont moins susceptibles de développer une SLA", ont conclu les chercheurs. Toutefois, les mécanismes à l'origine de cette association négative restent inconnus et des études supplémentaires sont encore nécessaires".

 

Traduction : Gerda Eynatten-Bové

Source : ALS News Today

Share