Étude portant sur la SLA aborde les traitements médicamenteux potentiels sous un nouvel angle

31-01-2021

Arpan Mehta

Grâce à de récentes recherches, il serait possible de mettre au point des traitements contre la SLA permettant d'augmenter le taux d'énergie dans les cellules nerveuses.

Une étude du laboratoire du Euan MacDonald Centre a permis de comprendre comment les dommages causés aux cellules nerveuses par la SLA peuvent être réparés en optimisant le taux d'énergie dans les mitochondries, la source d'énergie des motoneurones.

Á l'aide de modèles de cellules souches humaines de la SLA, les chercheurs ont découvert que l'axone, le long prolongement du motoneurone qui innerve le muscle, est plus court que dans les cellules saines. De plus, le mouvement des mitochondries, qui se déplacent le long des axones, est altéré.

Les scientifiques ont démontré que cela était dû à une perturbation de la production d'énergie mitochondriale et qu'en stimulant les mitochondries, l'axone revenait à la normale. Les vidéos ci-dessous illustrent cet effet.

L'étude a été menée par le Dr Arpan Mehta (photo) aux côtés du Dr Bhuvaneish Selvaraj et du professeur Siddharthan Chandran, tous trois chercheurs au Euan MacDonald Centre pour la recherche de la SLA à l'Université d'Édimbourg.

Les chercheurs se sont servis de cellules souches prélevées sur des personnes présentant la mutation du gène C9orf72, qui est à l'origine de la SLA et de la démence fronto-temporale. Ils les ont ensuite utilisées en laboratoire pour générer des motoneurones qu'ils ont ensuite intégrés dans leurs recherches.

Cette étude a également consisté à examiner les tissus de moelle épinière humains post-mortem de patients atteints de SLA ayant généreusement fait don de leurs tissus par l'intermédiaire de la Edinburg Brain and Tissue Bank du Conseil de la recherche médicale (MRC). Les résultats ont confirmé les conclusions tirées des cellules souches.

Bien que cette étude se soit concentrée sur les personnes présentant la cause génétique la plus courante de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), les chercheurs sont confiants que les résultats seront également valables pour d'autres formes de la maladie.

Les résultats de l'étude sont actuellement utilisés pour trouver des médicaments existants qui stimulent la fonction mitochondriale et qui pourraient être réutilisés pour traiter la SLA.

Le Dr Arpan Mehta, membre du Lady Edith Wolfson Fellowship et doctorant à l'Université d'Edimbourg, a déclaré : « L'importance de l'axone dans les cellules nerveuses motrices ne peut être sous-estimée. Nos données permettent d'espérer qu'en rétablissant la source d'énergie de la cellule, nous pourrons protéger les axones et leur connexion aux muscles d'une dégénérescence. Nous avons déjà commencé à identifier les médicaments autorisés existants qui peuvent stimuler les mitochondries et réparer les motoneurones. Cela permettra ensuite de les tester dans le cadre d'études cliniques ».

L'étude a été financée par le Conseil de la recherche médicale (MRC), la Motor Neurone Disease Association, le Euan MacDonald Centre pour la recherche de la SLA, la My Name'5 Doddie Foundation, l'UK Dementia Research Institute et la Anne Rowling Regenerative Neurology Clinic.

 

Traduction : Emilie Poissonnier

Source : The University of Edingburgh

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