Outils diagnostiques et pronostiques prometteurs pour le début et la progression de la SLA

26-04-2019

La Sclérose Latérale Amyotrophique est une maladie motoneurone à progression rampante, qui est typiquement fatale endéans les 5 ans du pronostic. Environ 10% de SLA a des origines familiales qui sont causées par les ~20 gènes, tandis que les formes restantes de la SLA sont sporadiques. A ce jour, il n’y a pas de traitements effectifs pour la SLA. Des besoins cliniques insatisfaits dans la SLA comprennent également le manque d’outils prédictifs du début et de la progression de la SLA et de mécanismes thérapeutiques communs à diverses formes de la SLA.

Des preuves croissantes indiquent que la navette de protéines sélectives entre le nucléus et les compartiments cytosoliques des motoneurones est entravée dans différentes formes de la SLA avec des conséquences dramatiques. Parmi celles-ci il y a l’accumulation apparente et toxique de protéines qui deviennent nocives à la vie des motoneurones. Un team d’investigateurs de Duke University Medical Center, conduit par le Dr. Paulo Ferreira et collaborateurs au Cleveland Clinic, a développé et examiné une souris génétiquement modifiée avec dysrégulation du transport nucléocytoplasmique. Ces souris développent rapidement des caractères moteurs ressemblant à la SLA. Comme chez tous les patients SLA, les souris développent la paralysie des membres et succombent à une détresse respiratoire.

La recherche conduite par ces investigateurs et publiée en ligne dans Cellular and Molecular Life Sciences by Springer Nature et soutenue par les National Institutes of Health, démontre maintenant que des souris avec des troubles dans le transport nucléocytoplasmique dans le moteur spinal et les neurones ganglionnaires de la rétine, développent des déficiences précoces et fonctionnelles dans la transmission visuelle de la rétine vers le cerveau. Ces déficiences visuelles se développent avant que les symptômes moteurs s’en suivent. Les neurones ganglionnaires de la rétine sont des cellules spécialisées dans la rétine, qui est un tissu neuronal qui revêt la partie arrière et la partie intérieure de l’œil. Les neurones ganglionnaires transmettent par leurs longues projections (axones) au cerveau un ensemble complexe de stimulants visuels qui sont captés par un réseau de neurones sensoriels dans la rétine. Les souris avec une dysrégulation du transport nucléocytoplasmique dans les neurones ganglionnaires de la rétine montrent également un amincissement (dégénération) des axones projetés par le cerveau.

L’étude conduite par ces investigateurs a également trouvé qu’en dehors de partager des anormalités fonctionnelles et morphologiques avec les motoneurones, les neurones ganglionnaires de la rétine développaient des signatures moléculaires et cellulaires uniques. Ces empreintes réponses étaient d’une manière générale distinctes de celles préalablement découvertes dans les motoneurones. Un symptôme caractéristique de la dysrégulation du transport nucléocytoplasmique dans les neurones ganglionnaires de la rétine était la stimulation d’un ensemble de réactions par des cellules de surveillance du système immunitaire du système nerveux central – la microglie – qui favorise la neuroinflammation. On croit qu’une neuroinflammation, qui a mal tourné, peut exacerber le dysfonctionnement neuronal et la dégénération.

Toutefois, le travail des investigateurs de Duke University and Cleveland Clinic indique que la neuroinflammation et les anormalités dans les neurones ganglionnaires de la rétine peuvent être explorées comme outils diagnostiques et pronostiques pour le début et la progression de maladies motoneurones, comme la SLA. En effet, leurs constatations ont été inspirées par des études contemporaines suggérant que les patients SLA présentent des anormalités dans la transmission visuelle au cerveau. Il y a un vieux proverbe qui dit : ’’Les yeux sont la fenêtre de l’âme’’. Mais, maintenant l’étude des investigateurs de Duke University and Cleveland Clinic révèle que les yeux peuvent également servir comme un outil puissant et prédictif pour les maladies neurologiques qui partagent des déficiences dans le transport nucléocytoplasmique. Incidemment, de telles déficiences ne se limitent pas à la SLA, mais font également partie d’autres maladies, comme la maladie de Huntington et la maladie de Alzheimer.
 

 

Traduction : Gerda Eynatten-Bové

Source : News-Medical.Net

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