Un taux de cholestérol élevé, un autre facteur augmentant le risque de la SLA

19-04-2019

CholesterolNous savons depuis longtemps qu'un taux de cholestérol élevé est mauvais pour notre santé cardiovasculaire. L’analyse la plus importante de données génétiques réalisée jusqu’à ce jour sur les facteurs de risque de sclérose latérale amyotrophique (SLA) a en effet révélé que l'hypercholestérolémie augmente également le risque de développer la maladie neuro dégénérative. Les résultats de cette recherche, faite d’une collaboration entre les chercheurs du Laboratoire de neuro génétique du Programme de recherche de la NIA (National Institute on Aging, ndlr) et d’une équipe internationale de leurs collègues, a été publiée dans le numéro du 1er février d'Annals of Neurology.

La SLA - une maladie neuro dégénérative mortelle sans remède connu - affecte le cerveau et les nerfs. Les symptômes comprennent en général une faiblesse musculaire ou des crampes, des troubles de l'élocution, de la déglutition et des spasmes involontaires. La SLA est plus fréquente chez les personnes de plus de 50 ans et est habituellement fatale dans les 2 à 5 ans suivant l'apparition des symptômes. Le nombre de cas de SLA recensé dans le monde devrait pratiquement doubler au cours des 20 prochaines années, en raison du vieillissement de la population mondiale.

En plus du risque associé aux lipoprotéines de basse densité (LDL, qualifié de "mauvais" cholestérol qui peut s'accumuler au point de boucher les vaisseaux sanguins), les chercheurs ont découvert que le tabagisme et un faible niveau d’instruction étaient également associés à un risque plus élevé de SLA. Fait intéressant, ils ont constaté que l'exercice léger, telle la marche, protégeait contre le risque de développer la maladie, alors que l'exercice plus intense était lié à un risque accru.

En analysant les statistiques provenant d'études d'association pangénomiques accessibles au public, l'équipe de recherche a analysé les données recueillies de près de 21 000 cas de SLA et auprès de plus de 59 000 témoins. Les scientifiques ont exploré les marqueurs génétiques afin d’identifier les chevauchements et les liens entre plus de 700 caractères et habitudes, comme l’instruction, l'activité physique et le tabagisme, avec le risque de développer la SLA. L'équipe de chercheurs était constituée de scientifiques du Royaume-Uni, d'Espagne, d'Italie, des États-Unis et de Finlande. Ensemble, ils ont tiré des données d'environ 25 millions de personnes de par le monde.

Les chercheurs estiment que leurs conclusions constituent une preuve supplémentaire que la gestion des facteurs de risques cardiovasculaires comme l'hypercholestérolémie ou l'hypertension artérielle et l'abandon du tabac demeurent des étapes importantes pour les personnes qui veulent réduire leur risque de développer des maladies neurologiques.

Cependant, cette étude est limitée en raison de la concentration des données sur les populations européennes, et empêche ces conclusions de s'appliquer à d'autres groupes de population. L'équipe scientifique a dans la foulée créé un site internet public qui, elle l'espère, deviendra une ressource précieuse de partage de données et d'analyse pour la communauté de recherche sur la SLA; il a en effet pour mission d’explorer plus encore à l’avenir les facteurs de risque et les mécanismes communs de la maladie.

 

Traduction : Carine Henrard

Source : NIH - National Institute on Aging

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