Dans la SLA, les neurones et les cellules support se modifient les uns les autres, dans le mauvais sens

15-03-2013

De nouvelles recherches en partie financées par The Greater New York Chapter de l’ALS Association et le Alabama Chapter de l’ALS Association ont révélé que la progression de la maladie de la SLA implique une interaction génétique complexe entre les neurones moteurs et les astrocytes. Les neurones moteurs sont les cellules qui meurent durant la maladie, menant à la paralysie. Les astrocytes soutiennent normalement les neurones moteurs mais se transforment dans le rôle inverse durant la progression de la maladie.

« Ces résultats renforcent l’argument que les astrocytes ont un rôle central dans la progression de la SLA, » dit Lucie Bruijn, Ph.D., Chef Sciences de l’ ALS Association. » De plus, les résultats sont basés sur un nouveau système de modélisation de la maladie particulièrement passionnant, un système qui nous permettra de tester d’importantes hypothèses et de chercher de nouveaux objectifs thérapeutiques. »

Cette étude, publiée dans The proceedings of the National Academy of Sciences USA, a été réalisée par Hemali Phatnani, Ph.D., et collègues et conduite par Tom Maniatis, Ph.D.,de la Columbia University Medical Center à New York en collaboration avec des collègues de la Hudson Alpha Institute for Biotechnology de Huntsville, Alabama. L’étude a été menée dans un modèle de culture de cellules de la SLA dérivées de cellules souches embryonnaires et dans des modèles souris de la SLA. Des neurones moteurs normaux et malades  et des astrocytes ont été cultivés ensemble dans différentes combinaisons et ensuite analysés séparément. Les auteurs ont tracé des changements dans les deux types de cellules en identifiant soigneusement l’ARN de chaque cellule type produite.

L’ARN est une molécule génétique messagère qui indique quels gênes la cellule utilise à n’importe quel moment. Il n’était pas possible auparavant d’examiner simultanément des modifications de gênes au fil du temps dans des neurones moteurs et des astrocytes dans le même système expérimental. Tracer les deux types de cellules au même moment permet aux chercheurs d’observer comment les modifications dans chaque type de cellule influence les modifications dans les autres. La communication entre les neurones et les astrocytes « est profondément perturbé » par la progression de la maladie, concluèrent-ils. Les cellules communiquent entr’elles en libérant des molécules qui se fixent à des récepteurs spécifiques à la surface d’autres cellules. Les auteurs ont trouvé que ce système normal de communication était perturbé durant la maladie, ce qui résulta dans un réseau de modifications de gênes qui réduisaient les comportements protecteurs pour les deux types de cellules et augmentaient l’activité nuisible chez les astrocytes.

« Cette étude souligne différents points potentiels pour des interventions de traitements, » dit le Dr. Bruijn, en vue de prévenir la perte du comportement protecteur ou d’atténuer l’activité nuisible. L’étape suivante importante est de déterminer si les voies nuisibles identifiées dans ce modèle de la SLA ont également été vues dans d’autres modèles et dans la maladie tel qu’elle apparaît chez l’homme. En trouvant les points communs entre les modèles et la SLA humaine, on trouverait les objectifs les plus solides pour des thérapies. Ce but fut favorisé en établissant une banque de données publique étendue d’expression de gênes qui peut être élaborée en continu et peut être consultée comme « des signatures de la maladie de la SLA » dans le futur.

Traduction : L.M.

 Source : The ALS Association

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