L'intoxication depuis des composés industriels peut causer des effets similaires à la SLA
20-09-2012
Une étude par des chercheurs à IDIBELL-UB relate l'intoxication depuis le nitrile IDPN avec les symptômes de la sclérose latérale amyotrophique
La recherche pourrait aider à développer un outil pour étudier la maladie
Des chercheurs de la Bellvitge Biomedical Research Institute (IDIBELL) à l'Université de Barcelone (UB) ont coordiné une recherche sur comment le nitrile IDPN cause des syndromes neurologiques similaires à ceux de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative neuromusculaire sévère. L'étude, menée par Jordi Llorens, a été publié récemment dans le journal Neuropathology and Applied Neurobiology.
Les nitriles, de composés chémicaux contenant le groupe cyano (-CN), sont rencontrés partout dans la nature et ont diverses applications dans l'industrie. Dans la nature ils paraissent comme des glycosides cyanogéniques, par exemple dans des amandes amères, et comme aminonitriles dans certains légumes. Dans l'industrie ils sont utilisés comme dissolvants et intermédiaires dans la synthèse de plastiques, fibres synthétiques, résines et produits pharmaceutiques, e.a. La consommation chez des humains ou animaux de certains nitriles peut causer des symptômes similaires à l'intoxication de cyanide. Ce fait suggère que le dégagement de ce composé est responsable pour l'intoxication acute. Certains nitriles dégagent moins de cyanide ou le font plus lentement, causant de la neurotoxicité et des syndrômes neurologiques.
Dans une variété de maladies du système nerveux paraît une accumulation anormale de neurofilaments, fibres qui confèrent la rigidité aux neurones. Spécifiquement, dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) on observe des protusions formées par un large nombre de neurofilaments dans les axones des neurones moteurs.
Dans l'étude, des chercheurs ont observé des accumulations de neurofilaments de similarité frappante à ceux qui se produisent dans la SLA, dans des rats de laboratoire exposés à l'IDPN (3,3'-iminodipropionitrile). A cause de cette similarité, les chercheurs ont étudié l'effet de l'IDPN pour comprendre la biologie de neurofilaments dans la maladie SLA. Cette maladie et l'intoxication à l'IDPN causent l'axonopathie, une blessure aux axones. La nouveauté de cette étude, c'est l'observation que l'axonopathie cause une perte remarquée de neurofilaments dans les terminaux des neurones moteurs. Cette observation est pertinente parce que la réfraction des terminaux est le facteur critique dans la dégérération du neurone moteur.
Le coordinateur de recherche expliqua que “le manque de neurofilaments dans le voisinage de la jonction neuromusculaire peut avoir un impact sur la fonction ou la stabilité de l'union, contribuant à sa réfraction et à la régénération subséquente du neurone.
Applications cliniques potentielles
Dû à la similarité entre les accumulations immédiates de neurofilaments entre l'animal modèle de l'IDPN et la SLA, les chercheurs prédisent que les jonctions neuromusculaires des patients avec la sclérose latérale amyotrophique montrent un manque de neurofilaments similaires à ceux observés dans l'animal modèle. La perte de terminaux de neurofilament pourrait être un facteur pathogénique dans la maladie
Il est de plus en plus clair que la SLA est une maladie multifactorielle dans laquelle des influences génétiques et environnementaux causent l'axonopathie immédiate. Ces facteurs pourraient changer la jonction neuromusculaire par le méchanisme de vidange des neurofilaments observés dans l'intoxication à l'IDPN. En plus, les données indiquent que l'IDPN semble être un outil util pour l'inclusion dans des modèles animaux multivariés de la maladie.
L'étude fut présentée à la discussion “Mechanisms of neurotoxicity and implications for Neurological Disorders, évènement satellite du Congress of the Federation of European Neuroscience (FENS) en juillet à Barcelone.
Référence d'article
Soler-Martin C, U Vilardosa, Saldana-Ruiz S, Garcia N, Llorens J. Perte de neurofilaments dans la jonction neuromusculaire dans un rat modèle de l'axonopathie immédiate. Neuropathologie et Neurobiologie appliquée
Traduction : Eric De Keyser
Source : IDIBELL