Chercheurs retardent début de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) dans modèles laboratoires
30-04-2020
par Chris Sasaki - (version abrégée)
La chimiogénétique sauve la santé du réseau moléculaire (rose) qui entoure les neurones (vert) dans modèles laboratoires. Les scientifiques ont utilisé la technique pour retarder le début des symptômes de la SLA.
Un team de chercheurs, conduit par des scientifiques à la University of Toronto a retardé le début de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) dans des souris. Ils sont prudemment optimistes que le résultat, combiné avec d’autres avancées cliniques, pointe vers un traitement potentiel pour la SLA chez les humains.
La SLA est causée par une dégénération et une perte de neurones qui contrôlent les muscles. Il n’y pas de remède pour la SLA, qui affecte couramment entre 2.500 et 3.000 Canadiens.
‘’Notre expérimentation a profondément retardé la maladie en prévenant la dégénération des neurones dans le cortex du cerveau,’’ dit Melanie Woodin, un professeur dans le Department of Cell & Systems Biology (CSB) à la University of Toronto et co-auteur d’une étude publiée récemment dans Brain.
‘’Cela retardait des symptômes typiques de la SLA, comme la détérioration des capacités motrices et la perte de poids. Cela augmentait également le taux de survie.’’
Le résultat a été obtenu dans des souris qui possédaient la même mutation de gène (SOD1) que celle trouvée dans certains patients SLA humains. Les chercheurs ont ciblé des neurones dans le cortex moteur — la région du cerveau qui contrôle les muscles — avec une protéine conçue, élaborée pour corriger le déséquilibre dans les neurones, appelé hyperexcitabilité.
‘’Les neurones communiquent entre eux au moyen de transmission synaptique, qui implique aussi bien la libération de neurotransmetteurs chimiques que l’activité électrique’’ explique Woodin. ‘’Cette communication peut être ou bien excitatrice ou inhibitoire. L’excitation est comme la pédale de gaz dans votre voiture et inhibition est votre pédale de frein. Trop de gaz et vous accélèrerez sur la route ; trop de frein, et vous n’allez nulle part. Donc, pour conduire correctement, vous avez besoin d’un équilibre entre les deux.
Dans un cerveau sain, un équilibre entre l’excitation et l’inhibition assure un fonctionnement correct du cerveau — nous permettant de résoudre des problèmes mathématiques, récupérer des souvenirs et sentir de l’émotion. Mais trop d’excitation dans les neurones du cerveau peut conduire à des désordres neurologiques, comme des insultes, de l’épilepsie, de la douleur neuropathique, des désordres du spectrum d’autisme, de la schizophrénie et la SLA.
Alors que les porteurs du gène de mutation SOD1 humain, présentent une hyperexcitabilité corticale prononcée dans la décade avant le début de la SLA, il n’était pas clair que c’était une cause de dégénération neuronale. ‘’Nous savions déjà qu’il y avait un déséquilibre profond entre l’excitation et l’inhibition dans la région du cerveau qui contrôle le mouvement, ‘’ dit Woodin. ‘’Mais cela ne nous disait pas si cette hyperexcitabilité causait le début de symptômes.’’
‘’Maintenant, nous savons,‘’ dit Woodin, ‘’que dans les souris SLA avec la mutation SOD1, l’hyperexcitabilité dans le cortex moteur est causale pour le début de la maladie.’’
Traduction : Gerda Eynatten-Bové
Source : Faculty of Arts & Science, University of Toronto