La thérapie aux cellules souches
26-09-2004
Un environnement sain dans la moelle épinière protège les neurons contre la SLA.
Dans la majorité des cas, la SLA n’est pas héréditaire. Dans 5-10 % des cas la maladie apparaît en famille ; alors on parle de la SLA familiale. Auprès 20% des personnes atteintes de la SLA familiale, on retrouve un défaut dans le DNA. Il s’agit d’une mutation dans le gène pour superoxide dismutase (SOD1). Lorsqu’on introduit ce gène humain fautif dans des souris, elles développent une maladie très similaire à la SLA. Ces souris SOD sont utilisées pour les études sur la cause et sur un nouveau traitement de la SLA. L’une des questions que les scientifiques se posent, est la suivante : pourquoi ce gène fautif se trouve-t-il dans tous les cellules du corps, allant des cellules de peau aux neurones, et pourquoi les dégâts apparaîssent-ils uniquement aux neurones dans la moelle épinière ?
Avant, pour répondre à cette question, on a cultivé des souris qui portaient ce DNA fautif uniquement dans les neurones dans la moelle épinière, et pas dans les autres cellules du corps. Cela n’entraînait pas la SLA ! En plus, lorsque le DNA fautif se trouvait uniquement dans les cellules de support qui se situent autour des neurones dans la moelle épinière (des astocyts), les souris ne devenaient pas malades. Apparemment, les souris devaient porter le DNA fautif tant dans les astocyts que dans les neurones dans la moelle épinière, avant qu’elles ne tombaient malades.
Créer des chimères
Ces constatations ont incité une équipe de recherche américain du groupe de Dr. Cleveland de La Jolla, en Californie, à examiner ce qui se passe lorsqu’une partie de la moelle épinière, tant les astocyts que les neurones, porterait le DNA fautif, et l’autre partie pas. Les cellules se cassent-ils tous, ou restent-ils sains, ou est-ce qu’une partie de la moelle épinière meurt ? On a cultivé des souris où, comme un patron d’échesse, une partie des cellules (de la moelle épinière) portait le gène SOD1 humain fautif et l’autre partie pas (créer des chimères). On a constaté que, lorsque 70% de la moelle épinière portait le DNA fautif, les neurones étaient protégés contre la mort, grâce au 30% sain de la moelle épinière. En cas de moins de 30% de moelle épinière saine, on n’obtenait pas le même résultat. Donc, un environnement sain protège la moelle épinière contre les influences malsaines qui entraînent la SLA.
La thérapie aux cellules souches
De ces résultats importants, publiés dans la revue Science (2003 oct3 ;302(5642) :113-117), on peut conclure que la cause des dégâts aux neurones dans la moelle épinière qui surgissent en cas de SLA, ne se situe pas uniquement dans les neurones mêmes : apparemment l’interaction entre neurones et astocyts dans la moelle épinière est de grande importance. Cet aspect offre des possibilités pour le développement de médicaments qui visent cette interaction. En plus, on peut conclure que, lorsqu’on rend cet environnement dans la moelle épinière sain, cela mettrait peut-être un frein à la mort des neurones, ce qui offre des perspectives pour la thérapie aux cellules souches. La thérapie aux cellules souches implique que l’on dirige des cellules non adultes, qui ne sont pas encore prédisposés, à devenir des neurones, comme on retrouve dans la moelle épinière. Lorsqu’on réussit ensuite à introduire ces cellules souches dans la moelle épinière, ces neurones sains pourraient peut-être protéger sur place contre des facteurs qui favorisent la SLA. Pour le moment, ceci n’est que de la théorie. Il faut d’abord exécuter ce type d’expériences chez des souris SLA, avant que l’on puisse l’examiner chez des êtres humains. Jusqu’à présent, on n’a pas pu démontrer des résultats positifs pour la thérapie aux cellules souches. Toutefois, les résultats mentionnés ci-dessus sont prometteurs pour un développement à succès de la thérapie aux cellules souches dans l’avenir.
Source : Centre SLA, Pays-Bas