KDI
14-03-2006
Une étude qui vient d’être publiée suggère que la KDI, un fragment de la protéine laminin, favorise la régénération fonctionnelle de la moelle épinière détériorée des rats. Cette nouvelle a suscité l’intérêt de la communauté SLA, surtout sur notre forum. De telles études confirment le lien entre la SLA et les lésions des nerfs de la colonne vertébrale.
L’ALS TDF a immédiatement réagi en effectuant une étude sur des souris SLA.
Les résultats de cette étude sont maintenant connus: la KDI ne présente pas d’efficacité lors de l’apparition des symptômes ou de la progression de la maladie chez les souris porteuses de la SLA sur lesquelles on a testé un dosage direct dans la colonne vertébrale.
L’ALS TDF est la mieux qualifiée pour évaluer l’efficacité de la KDI comme traitement potentiel de la SLA. Nos chercheurs ont perfectionné une technique permettant d’injecter directement des compositions thérapeutiques dans le liquide de la colonne vertébrale des souris, une technique de routine uniquement utilisée dans nos laboratoires pour l’étude de la SLA chez des souris.
Comme la KDI n’a pas été développée de la même façon que d’autres médicaments – dont on peut mieux suivre la diffusion et le métabolisme – son injection directe dans la colonne vertébrale est extrêmement critique. S’agissant d’une molécule tri-peptide simple, on n’attend pas de la KDI qu’elle survive bien dans le sang, ni qu’elle traverse la barrière sang-cerveau pour atteindre la colonne cérébrale et le cerveau.
Nous avons basé dans notre étude la dose initiale de 0,6 ug/jour (microgrammes) sur des études effectuées antérieurement sur des rats en tenant compte du fait que le volume du cerveau et de la moele épinière des rats est dix fois supérieur à celui des souris. Le dosage réduit dans la colonne vertébrale des souris devrait donner des concentrations de KDI comparables à celles des études effectuées à l’origine sur des rats.
Nous devons encore étudier les échantillons des tissus des souris qui ont été traitées à la KDI pour voir si le composé atteint son but, à savoir le tissu de la colonne vertébrale et, si c’est le cas, dans quelles quantités. Le spectromètre de masse nucléaire que nous venons d’acquérir nous permettra d’effectuer des analyses dans nos propres laboratoires.
Biologie de la KDI: la KDI est un petit acide tri-aminé (K pour lysine; D pour acide asparagine; I pour isoleucine) qui fait partie d’une protéine beaucoup plus grande appelée laminin. Le Laminin-1 est une grande protéine complexe composée de trois sous-unités de protéines, le laminin alpha, bèta, et gamma. C’est cette sous-unité gamma-1 (qui comporte plus de 1.600 longues chaînes d’acides aminés) qui contient par nature la tri-peptide KDI.
Comme catégorie de protéines, les laminins sont des éléments importants de membranes et d’autres matériaux spongeux. Ces membranes forment des structures sur lesquelles sont orientées des cellules et des organes. Elles sont en tant que telles critiques pour la croissance et la fonction des nerfs.
Les laminins peuvent jouer un rôle dans le mécanisme qui amène les axones des motoneurones à trouver plus facilement leurs cellules musculaires correspondantes. C’est la raison pour laquelle les laminins ou des fragments de laminins sont potentiellement intéressants pour la compréhension de la biologie de la pathalogie neurale et qu’ils peuvent éventuellement jouer un rôle dans les thérapies de rétablissement.
Compte tenu des résultats des études élaborées que nous avons effectuées sur 48 animaux et les difficultés à traduire ceux-ci en une thérapeutique efficace pour maladie chronique, rien n’indique que la KDI sera efficace comme thérapie pour la SLA. L’ALS TDF n’a pas l’intention de poursuivre des recherches sur le KDI.
Source: www.als.net