Résumé des recherches du mois mars 2006

10-04-2006

La Pentoxifylline n’aide en rien les patients SLA

Le groupe européen de la pentoxifylline dirigé par le professeur Wim Robberecht de l’Université de Leuven a annoncé que les résultats de la phase III ont fait ressortir un manque d’efficacité de ce produit dans le traitement de la SLA. Le rapport conclut que les patients qui prennent de la Riluzole n’ont aucun intérêt à compléter leur traitement avec de la pentoxifylline.

 

La ventilation non-invasive aide certains patients SLA

Des chercheurs britanniques ont suivi une centaine de patients SLA pour vérifier si l’utilisation pendant le sommeil d’un appareil de ventilation non-invasive peut améliorer la qualité de vie et limiter les symptômes d’une fonction respiratoire affaiblie. Selon cette étude, l’assistance respiratoire ne profite qu’aux patients dont le bulbe est intact.

 

Le VEGF diminue dans les tissus nerveux des patients SLA

Des examens pathologiques révèlent que la quantité de VEGF - un gène de croissance du système nerveux qui peut sauver les rats des symptômes de la SLA – a diminué chez les patients SLA. La diffusion du VEGF dans la moelle épinière humaine suggère que le gène trophique agit d’une façon qui présente des similitudes avec celle d’autres molécules de soutien hormonales sur les points de liaison où des messages sont transmis d’une cellule nerveuse à une autre. Le fait que le volume de VEGF a diminué chez les patients SLA par rapport à celui des personnes témoins constitue un stimulant supplémentaire pour développer des stratégies permettant d’augmenter le VEGF en vue d’examens cliniques de la maladie.

 

Composés efficaces dans des modèles souris SLA

Des chercheurs ont démontré que des souris qui ont subi une mutation G93A dans le SOD1 réagissent positivement à un traitement à la thalidomide en voyant leur durée de vie prolongée, en subissant moins de pertes de poids, en souffrant moins d’atonie et en perdant moins de motoneurones. Ces médicaments devraient leur efficacité au fait qu’ils interrompent les réactions inflammatoires. La Thalidomide est quoi qu’il en soit associée une certaine toxicité et doit être testée avant de pouvoir être utilisée sur des patients SLA dans des études cliniques surveillées.

Les souris à mutation SOD1 réagissent également bien à un mediateur métabolique simple, qui est important dans la fabrication de graisses. La Carnitine prolonge le temps de survie et ralentit l’apparition des symptômes. Jusqu’à présent, rien ne prouve toutefois que la Carnitine peut également aider les patients SLA.

Un médicament utilisé en cas d’asthme et dont les culturistes peuvent abuser comme substitut à l’ephédrine peut ralentir l’apparition de l’atonie des membres des souris à mutation SOD1. Ce médicament, le clenbuterol, augmente la capacité de mouvement des souris dans leur carroussel. On n’a pas constaté de changement de poids notoire ni de perte de motoneurones. Une étude sur des patients est nécessaire pour démontrer que ce médicament peut influencer le processus pathologique de la SLA.

 

La mutation dynein vient en aide aux souris SOD1

Les souris porteuses du SOD1 présentent beaucoup de ressemblances avec la SLA. C’est le cas d’une souris à mutations de la motoprotéine du nom de dynein. La souris à mutation dynein appelée "Legs at odd angles (Loa)" présente une forme moins prononcée de la MND (maladie des motoneurones). Tout comme d’ailleurs la mutante nommée "Cramping (Cra1)". Le croisement d’une Loa et de la souris SOD1 a abouti à une image améliorée des symptômes moteurs. Un autre croisement avec la souris Cra1 indique elle aussi le ralentissement de la perte d’activité motrice et de poids, ainsi qu’une durée de survie plus longue que celle des souris qui avaient uniquement subies une mutation SOD1 (G93A).

La Dynein constitue une issue thérapeutique possible pour la SLA.

 

Composé utile pour les modèles souris SLA

Le composé GPI-1046, qui opère via une molécule de soutien appelée immunophilin, peut augmenter la durée de survie de souris qui imitent la SLA humaine. Le composé permet d’augmenter les quantités de transporteurs de glutamate et d’astrocytes, qui protègent les cellules nerveuses contre un excès de stimuli. Ce processus de transport pour éliminer le glutamate superflu semble détérioré en cas de SLA.

 

Mutations SOD1: comment peuvent-elles produire la SLA?

La simulation de la dynamique de différentes versions de mutants SOD1 permet de mieux comprendre leurs éventuelles actions toxiques. Toutes les protéines mutées présentent des modifications dans les deux parties identiques de l’enzyme sur un axe interne. Un manque de flexibilité dans le SOD1 peut contribuer à la formation d’accumulations anormales dans les cellules.

La protéine SOD1 combinée avec les types héréditaires de la SLA forme une accumulation poreuse dans les cellules cultivées en laboratoire qui diffère manifestement de la protéine mutée qui provoque la maladie de Huntington. La comparaison de ces deux types révèle qu’il y a différentes façons de provoquer la toxicité et qu’il y a peut-être moyen de sauver certaines cellules de chaque type de protéine anormale.

 

Rôle du glial et du glutamate chez des souris à mutation TAU

Des chercheurs ont développé un modèle souris chez lequel la protéine Tau pourrait jouer un rôle au niveau du dysfonctionnement du motoneurone. Cette souris produit la protéine humaine Tau sous contrôle d’une protéine qui n’est présente que dans les cellules glial. La souris normale et la version Tau présentent toutes deux dans les astrocytes du tissu glial une accumulation anormale et variant selon l’âge de protéine Tau, qui ressemble à la pathologie de certaines maladies humaines caractérisées par des accumulations de Tau. Les souris souffrent d’atonie ainsi que d’un fonctionnement diminué du transporteur de glutamate -1 (GLT-1), les deux phénomènes étant liés aux accumulations de Tau. Ces découvertes font supposer que l’environnement du motoneurone peut influencer le processus pathologique de la SLA.

 

Les plaquettes des patients SLA révèlent certaines transformations dans l’action du glutamate

Les cellules des plaquettes sanguines des patients SLA présentent une augmentation d’un tiers dans l’expression de la synthétase de la glutamine, mais expriment des valeurs normales du transporteur de glutamate EAAT2. Cette donnée fait supposer que la synthétase de la glutamine pourrait servir de marqueur SLA. Des recherches ultérieures devront clarifier le rôle de cette enzyme dans la SLA.

 

Des patients SLA présentent des changements des médiateurs inflammatoires

L’augmentation des médiateurs inflammatoires, l’interleukin-6 et la tumor necrosis factor alpha, indiquent probablement un manque d’oxygénisation puisque leur progression se poursuit dans la SLA. Le blocage de la réaction inflammatoire dans la SLA pourrait être nuisible.

 

La visualisation révèle des marqueurs permettant d’observer l’état de santé des motoneurones supérieurs

Une techinique de visualisation permet de peut-être mieux diagnostiquer la SLA. Les motoneurones supérieurs, qui atteignent des cellules du cerveau jusqu’au motoneurones de la moelle épinière, sont influencés en cas de SLA mais également de la variante PLS, qui connaît une évolution plus lente.

 

Présence de DLFT chez 1/3 des patients atteints de SLA

Des chercheurs qui ont examiné un groupe de quarante patients atteints de SLA ont constaté que 1/3 de ces patients présentaient des indications d’un type de modification cognitive appelée DLFT. Ce pourcentage de patients SLA qui subissent des changements cognitifs correspond à d’autres rapports publiés précédemment.

Les patients DLFT souffrant en plus de SLA présentent une dégénération plus localisée dans les lobes frontaux, qui a été observée à l’aide d’une morphométrie basée sur voxel, une technique MRI. D’autres types de DLFT présentent des dégénérations plus répandues, y compris dans les lobes temporaux.

 

Source alternative de cellules souches – les testicules masculins

L’organe reproducteur masculin pourrait peut-être servir, même chez les adultes, de source de cellules souches. Jusqu’à présent, ceci n’a toutefois été vérifié que chez des souris. Le sperme qui produit des cellules venant de testicules adultes des souris (les cellules spermatogoniales) fabriquent les trois types de tissu de l’embryon et peuvent venir en aide à plusieurs organes lorsqu’on les injecte dans les embryons. Cette constatation indique une possibilité de traiter les patients atteints de maladies comme la SLA avec leurs propres cellules souches.

 

Des rats atteints de lésions à la colonne vertébrale recouvrent certaines fonctions grâce à un traitement avec des cellules souches

Des rats atteints de lésions à la colonne vertébrale ont recouvré une partie de la coordination de leurs mouvements après avoir été traités avec des cellules souches peu de temps après avoir encouru la lésion. Les chercheurs ont découvert une méthode d’intervention thérapeutique et continuent de chercher d’autres manières de développer les possibilités des cellules souches dans le processus de guérison des lésions de la colonne vertébrale. Ils ont utilisé un cocktail de facteurs de croissance et d’inhibiteurs d’immunité pour augmenter la durée de survie des cellules souches transplantées, mais la technique ne s’avéra efficace que lorsque les cellules souches furent implantées dans les deux semaines qui suivirent la blessure.

Source: www.alsa.org

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