Excitabilité axonale SLA

27-04-2006

Caractéristiques d’excitabilité axonale modifiée en cas de SLA: rapport entre le dysfonctionnement du canal de potassium et le stade de la maladie

Auteur(s): Kanai Kazuaki, Kuwabara Satoshi, Misawa Sonoko, Tamura Noriko, Ogawara Kazue, Nakata Miho, Sawai Setsu, Hattori Takamichi, Bostock Hugh

Institut: Département de Neurologie, Graduate School of Medicine, Chiba Université Chiba, Japon. VZR03355@nifty.ne.jp

Résumé: Les fasciculations forment un des traits caractéristiques de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Elles peuvent se manifester à proximité ou à distance du motoneurone et indiquer une perturbation largement répandue de l’excitabilité de la membrane. Des études antérieures consacrées aux caractéristiques de l’excitabilité axonale (c’est-à-dire du seuil électrotonus, de la constante force-durée) ont suggéré l’implication probable des modifications qui s’opèrent dans les canaux de potassium ou de sodium.

Pour examiner à nouveau ces changements et étudier leur corrélation avec le stade de développement de la maladie, les chercheurs ont mesuré les nombreuses caractéristiques de l’excitabilité axonale (relation entre le centre électrotonus, la constante force-durée, le cycle de rétablissement et le seuil de courant) au niveau du nerf médian du pouls de 58 patients SLA et ont comparé ces résultats à ceux de 25 personnes de référence du même âge. Les chiffres ont révélé des modifications du seuil de dépolarisation électrotonus plus importantes (P<0.001) et une supernormalité accrue dans les cycles de rétablissement (P<0.001). Ces anomalies étaient plus frappantes chez les patients à CMAP modérément réduit (1-5 mV).

Le modelage des modifications d’excitabilité dans ce groupe soutient l’hypothèse que la conductance axonale diminuée de potassium provoque, en dépit de la dépolarisation de la membrane, une supernormalité accrue. La tendance qu’a la constante force-durée en cas de SLA à se prolonger était uniquement significative auprès des patients avec une amplitude CMAP normale (>5 mV). Seuls les patients qui avaient un CMAP fortement réduit (<1mV) présentaient des modifications réduites du seuil de courant hyperpolarisant.

Ces résultats suggèrent un lien entre le schéma changeant des caractéristiques anormales des membranes et la progression de la maladie. On assiste d’abord à une augmentation de la conductance de Na+ persistant associée peut-être à des germinations collatérales, ensuite au déclin de la conductance de K+. Ces modifications provoquent toutes deux une hyperexcitabilité axonale et peuvent contribuer à la génération de fasciculations. Ces modifications sérielles des caractéristiques axonales pourraient permettre une meilleure compréhension de la pathophysiologie de la SLA et influencer les options thérapeutiques futures.

Traduction: Joris Bruneel

Share