Thérapie de l’avenir (cellules souches)

12-05-2006

Thérapie de l’avenir par le Prof. Dr. Catherine Verfaillie, directrice de l’institut des cellules souches de Minneapolis et de la KU Leuven.

Cellules souches:

Les résultats obtenus sont en soi significatifs, mais ne peuvent pas être extrapolés comme tels à l’homme. Si les cellules souches ne répondent finalement pas aux grandes espérances pour les thérapeutiques humaines, elles constitueront toujours un apport considérable dans la recherche scientifique. Les cellules souches permettent de démontrer les effets directs de nouveaux médicaments sur les cellules cibles et de mieux comprendre les processus cachés qui entraînent la différentiation et la dédifférentiation des cellules. Ce type de recherche aboutira peut-être à des thérapies pour de nombreuses maladies héréditaires, mais il faudra patienter encore plusieurs années, car on ne peut pas utiliser n’importe quelle cellule souche et on ne sait toujours pas avec certitude quelle cellule souche est la mieux adaptée à la fonction souhaitée!

L’usage thérapeutique des cellules souches sera seulement possible si le donneur et le receveur expriment les mêmes molécules MHC. Avant de pouvoir déterminer pour chaque patient une cellule souche compatible, il faudra établir des milliers de cordons de cellules souches différents. Les chances que l’opinion publique consente à cela, sont actuellement très minces. Une autre possibilité consiste à modifier ou à bloquer par manipulation génétique l’expression d’antigènes tissulairotypes.

Une cellule souche donneuse universelle pourrait éventuellement être conçue de cette manière. Si le patient peut recevoir ses propres cellules souches, le problème ne se pose naturellement pas. Mais étant donné les faibles possibilités de prolifération, les AS ne constituent actuellement pas une alternative valable. En outre, les perspectives de différentiation sont plutôt limitées et les fractions préparées rarement pures. L’usage sûr de l’AS implique la fabrication par clonage de cordons cellulaires purs. Ceci ne vaut pas pour les composants hématopoïétiques de la moelle osseuse utilisés en cas de transplantation, qui peuvent exercer leur fonction normale dans le corps du receveur. La présence d’AS dans tous les organes n’est d’ailleurs toujours pas prouvée, discutée, e.a. pour ce qui concerne le pancréas. L’approche Dolly se présente ici comme solution possible. Afin de résoudre le problème du déficit, les chercheurs ont essayé de fabriquer par le biais de la transplantation nucléaire des cellules souches embryonnaires provenant de cellules de l’organisme du patient, mais nous ne devons actuellement pas attendre grand-chose de ce côté-là. Etant donné le soutien réduit qu’on obtient actuellement pour l’utilisation de restes d’embryons humains condamnés, la fabrication d’embryons pour la guérison d’organes malades, appelé également clonage thérapeutique, restera encore un certain temps ‘’au frigo’’.

La science ne peut quoi qu’il en soit pas miser la totalité de son capital sur le clonage thérapeutique et doit investir dans d’autres possibilités afin de contrer le problème du rejet. L’utilisation de cellules d’origine n’est en effet pas toujours recommandable. Songeons par exemple aux maladies héréditaires telles que certaines formes de leucémie, dans lesquelles l’anomalie est gravée dans les gènes des cellules du malade. L’équipe du même Dr. Thomson, qui a surpris le monde entier en 1998 avec la première ES humaine, a récemment publié un rapport concernant une nouvelle manière de contourner le problème du rejet. Nous savons depuis longtemps que les gens qui ont subi une transplantation de moelle osseuse intégrale ne présentent plus de réaction de rejet d’organes provenant du même donneur. Cela n’a rien d’étonnant puisque les cellules immunisantes du patient proviennent de la moelle osseuse transplantée. Selon ce même principe, les chercheurs espèrent susciter par le biais d’une transplantation de cellules souches une tolérance envers des organes qui ont été fabriqués en dehors du corps sur base des mêmes cellules souches.

La thérapie à l’aide de cellules souches pour la guérison du cerveau n’est pas encore d’actualité. Avant de pouvoir parler d’un rétablissement total, il faudra en effet encore effectuer des recherches sur les causes de la SLA ! Ce qui ne doit pas empêcher les chercheurs de proposer un processus de stabilisation qui pemettrait de consacrer plus de temps à la guérison réelle. Nous l’attendons avec impatience!

 

Traduction: Joris Bruneel

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