Des Médecins étudient les effets d’un antibiotique chez les patients atteints de la SLA

10-02-2010

Quelque 600 patients répartis sur tout le pays pourront être parmi les premiers à savoir si un certain antibiotique est la clef au freinage de la progression de la maladie neurologique incurable et dégénérescente.

Un médecin de Fresno, Californie, est un de ceux qui inscrit des patients atteints de SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique) dans un test clinique national afin d’étudier les avantages de la Ceftriaxone, un antibiotique qui est injecté par voie intraveineuse pour combattre les infections de bactéries.

La maladie attaque les neurones moteurs dans le cerveau et la moelle épinière qui gèrent les muscles. Lorsque la maladie progresse, les nerfs dégénèrent et la paralysie apparaît.

Des recherches ont montré précédemment que la Ceftriaxone, qui fait partie du groupe d’antibiotiques Cephalosporin, semble protéger les cellules des nerfs moteurs contre la détérioration, selon le Dr. Jeffrey Rosenfeld, responsable du service neurologie à l’université de Californie San Francisco-Fresno (programme éducatif médical). Le médicament pourrait être un moyen pour » ralentir ou arrêter la dégénérescence progressive des cellules nerveuses », prône-t-il.

La première phase de l’étude, commencée en 2006, détermina que le médicament est sans risques pour les patients, selon Rosenfeld. La deuxième phase détermina la dose optimale. Dans la troisième phase du test mis en place actuellement on vérifiera si le médicament améliore la vigueur musculaire, la capacité respiratoire et le temps de survie.

Rosenfeld veut inscrire 15 patients de sa région dans le test. Au niveau national les chercheurs veulent 600 inscriptions dans un test aveugle double : les patients sont répartis de façon aléatoire pour recevoir soit le médicament ,soit un

placebo. Les participants au test reçoivent deux fois par jour une injection intraveineuse.

« La recherche est terminée lorsque le dernier patient inscrit a reçu le médicament durant un an » dixit Rosenfeld. A ce jour il a inscrit deux patients.

Rosenfeld avance qu’il ne connaît pas le nombre de patients SLA dans sa région mais il effectue le diagnostic et le traitement de ses patients depuis son arrivée en 2008.

Selon le site du web de la « ALS association » quelque 5600 personnes sont diagnostiquées de la maladie chaque année. Quelque 30.000 Américains auraient la maladie au même moment.

La maladie progresse de différentes manières, mais les premiers symptômes ont trait à des problèmes de parole et une faiblesse musculaire dans les bras et les jambes. Il n’y actuellement pas de mode de traitement pour la maladie. L’espérance de vie est de 2 à 5 ans, selon l’association. Mais Rosenfeld prétend qu’avec un traitement agressif et les tests cliniques de nouveaux médicaments, la survie et les fonctions peuvent progresser.

Les médecins ne connaissent pas la cause exacte de la dégénérescence des cellules nerveuses, mais ils ont un certain nombre de pistes, selon Rosenfeld.

Certains chercheurs pensent que la consommation excessive de glutamate, une substance qui stimule les cellules nerveuses, joue un rôle. Un état d’excitation peut stresser les cellules nerveuses et favoriser leur dégénérescence. Le glutamate qui est produit de façon naturelle et qui ensuite se décompose, reste plus longtemps actif chez les patients atteints de la SLA, selon Rosenfeld.

Des tests en laboratoire ont montré que la Ceftriaxone augmente le niveau d’une protéine qui est utilisée par le corps humain pour éliminer le glutamate, explique-t-il.

A ce jour, un seul médicament - la Riluzole- a été autorisé par l’administration fédérale de l’alimentation et des médicaments pour ralentir la progression de la maladie. Ce médicament présente quelques avantages favorables à la survie, selon Rosenfeld. Les patients utilisant la Ceftriaxone dans l’étude sont autorisés à utiliser la Riluzole.

Jacquelin McNeal, 40, de Bakersfield, Californie, se joignit il y a environ un mois au test du médicament. Son époux, Patrick McNeal lui donne deux fois par jour une injection de Ceftriaxone.

Le premier symptôme de la maladie qui parût il y a 18 mois, fût une voix rauque. Il apparût par des tests qu’une de ses cordes vocales était paralysée.. Elle remarqua également des crampes dans les doigts et les mains avant de commencer à perdre des forces musculaires, selon Patrick McNeal.

Le couple espère que le médicament ralentira la progression de la maladie. Depuis que le diagnostic fût établi en décembre, Jacqueline McNeal a perdu l’usage des mains et des bras. Elle a également des problèmes d’élocution.

« J’espère que le traitement me rendra une partie de mes forces », dit-elle.

Jacqueline McNeal travaillait comme enseignante de bureau à Bakersfield avant de devoir abandonner son emploi lorsque la paralysie commença à affecter ses mains et ses bras, dit Patrick McNeal. « Je peux à peine croire à la rapidité de la progression en moins d’un an »dit-il.

Les McNeal comprennent que le test à la Ceftriaxone comporte un espoir mais pas une promesse.

« Il y a si peu de moyens pour contrer cette maladie » dit Jacqueline McNeal. Cela vaut la peine de participer à ce test, dit-elle. « Même si on me donne un placebo, l’information aidera d’autres personnes ».

Traduction: Luc Michiels

Source: ALS Independence 

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