Nouvel indice de la cause de la maladie des motoneurones

27-04-2010

Des chercheurs ont découvert une cinquième mutation génétique associée avec une maladie typique des motoneurones, la Sclérose Latérale Amyotrophique ou SLA. Cette mutation a un effet pathologique similaire à certaines mutations génétiques révélées dans des études précédentes. Les chercheurs espèrent en finale que la compréhension de la cause de la maladie des motoneurones mènera à de nouvelles pistes de traitement.

La SLA est une maladie neurodégénérative progressive qui attaque les motoneurones supérieurs et inférieurs. La dégénérescence des motoneurones mène à l’affaiblissement ou au dépérissement des muscles qui entraînent une diminution de la mobilité dans les membres et des difficultés d’élocution, de déglutition et de respiration.

La nouvelle recherche a été publiée aujourd’hui dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences et est dirigée par des chercheurs du Imperial College London. Elle fournit une forte preuve génétique supplémentaire que la maladie est causée par des protéines agglutinant dans les motoneurones, qui sont les cellules qui aident à contrôler le mouvement des muscles.

L’effet d’agglutination de protéines de cette manière , connue comme agrégation de protéines, est toxique et finit par tuer les motoneurones. On pense que l’agrégation de protéines est impliquée dans d’autres maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Des études antérieures ont trouvé une association similaire entre des mutations génétiques liées à des agrégations de protéines et la SLA.

La mutation récemment découverte , connue comme R199W-DAO, a été trouvée dans une famille ayant une forme génétique héréditaire de la SLA. Le R199W favorise l’agrégation de protéines toxiques à l’intérieur des motoneurones. Elle interfère également avec certains niveaux de la D-sérine, qui règle le transfert d’information entre neurones. La D-sérine s’accumule dans la moelle dorsale chez les personnes qui ont une forme sporadique de la SLA, ce qui laisse supposer qu’elle joue un rôle dans la maladie.

Le professeur Jackie de Belleroche, l’auteur principal de l’étude du Département des Neurosciences et de la santé mentale de l’Imperial College London, déclare : »la maladie des motoneurones est une affection fatale pour laquelle il n’y a actuellement pas de traitement. Notre constatation est une pièce précieuse du puzzle pour montrer ce qui se passe dans la maladie. Nous avons malheureusement encore un long chemin à parcourir pour trouver un traitement pour la SLA mais c’est seulement en comprenant comment la SLA fonctionne que nous serons en mesure de trouver de nouvelles voies pour le traitement. »

Les chercheurs ont découvert la nouvelle mutation après examen de quelque 20 membres d’une famille ayant cette forme génétique héréditaire de la SLA, connue sous le nom de SLA familiale. Les enfants d’un parent ayant la SLA familiale ont une chance sur deux d’hériter la maladie.

Dans cette étude tous les membres de la famille ayant la maladie des motoneurones avaient la mutation R199W, alors que aucune des personnes ayant des parents non affectés par la maladie en était porteuse.

Le Docteur Brian Dickie, directeur du développement de la recherche de la Motor neuron Disease Association, déclara : » Identifier les causes exactes de la maladie des motoneurones (SLA), si rare soit-elle, est d’une importance vitale. Cela permettra les chercheurs de comparer une forme de la SLA à une autre, d’identifier plus rapidement les raisons biochimiques communes qui font qu’une motoneurone vit ou meurt, quelque soit la cause primaire de la maladie.

Cela sert de tremplin à une compréhension plus approfondie de la SLA- et c’est au travers de cette compréhension que des traitements effectifs pourrons être développés. »

Les chercheurs ne trouvèrent pas la mutation R199W lors de l’étude d’une population plus étendue de personnes non apparentées. Ils étudièrent la composition génétique de 1002 personnes : 780 personnes n’avaient pas de passé de maladie des motoneurones, 23 avaient eu la SLA sporadique et 199 avaient la SLA familiale, et ils ne trouvèrent pas d’indications de mutation.

En tous cas, bien que cette mutation est rare, ils pensent que cette présence limitée aux membres des familles affectées de la SLA, signifie qu’elle fournira à l’avenir des indices précieux pour la découverte des causes de la maladie.

Traduction: Luc Michiels

Source: ALS Independence

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