Risques liés à la teneur en plomb dans le sang pouvant générer la SLA.

31-05-2010

Une nouvelle étude semble établir des indications formelles qu’une exposition prolongée au plomb crée un risque plus élevé de contracter et de faire progresser l’affection neurologique fatale de la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA).

Les résultats des recherches ne donnent aucune preuve définitive que l’exposition au plomb contribue à encourir la SLA. Et même si l’on admet que le plomb est un facteur contribuant à son apparition, les risques qu’une personne puisse contracter cette affection relativement inhabituelle suite à l’exposition au plomb demeurent minimes, aux dires des scientifiques.

Le chercheur en chef, le Dr. Freya Kamel, un scientifique faisant partie du staff du V.S. National Institute of Environmental Health Sciences, au Research Triangle Park, Caroline du Nord, affirme que des résultats probants indiquent qu’une exposition au plomb de très longue durée pourrait bien jouer un rôle en cas de SLA .

La SLA est une maladie irréversible et fatale provoquant progressivement la dégénération des

neurones qui contrôlent les mouvements, ce qui mène à la paralysie et finalement au décès suite au blocage de la respiration. Chaque année, ce diagnostic concerne environ 5.000 Américains.

La variante héréditaire de cette maladie touche jusqu’à 10 pour cent des cas de SLA. Dans la plupart des cas la maladie se manifeste pour des raisons inconnues.

Un certain nombre d’études suggèrent que l’exposition au plomb peut présenter un risque

contribuant à contracter la SLA. De même, ces études démontrent le rapport qui existe entre

une plus haute teneur en plomb dans le sang et un risque plus grand concernant la SLA.

Cependant, ces constatations n’établissent aucun lien de causalité. Une explication alternative serait que c’est l’affection SLA elle-même qui provoque une augmentation de la teneur en plomb dans le sang des personnes touchées. Le plomb est emmagasiné dans les os et au cours de la progression de la SLA la masse osseuse peut se détériorer, ce qui a pour effet de libérer le plomb qui peut s’introduire dans les vaisseaux sanguins.

Lors de la nouvelle expérience les chercheurs ont constaté que lorsqu’ils tenaient compte des marqueurs de cette « transformation osseuse », la teneur en plomb s’associait toujours au risque de contracter la SLA.

Cette étude qui a été publiée dans le American Journal of Epidemiology concernait 184 vétérans américains touchés par la SLA et 194 autres sans la maladie. Tous étaient de race blanche et la moyenne d’âge de chaque groupe se situait respectivement à 63 et 64 ans.

Lors de l’analyse des prélèvements sanguins de ces hommes, les chercheurs découvrirent une duplication de la teneur en plomb dans le sang, ce qu’ils associèrent avec un risque doublé de contracter la SLA. Cela fut même le cas lorsque les chercheurs tenaient compte des marqueurs de la détérioration osseuse, en supposant que la SLA n’était pas mise en cause pour expliquer la teneur en plomb dans le sang.

« Il est important de se prononcer à ce sujet » a dit Kamel lors d’une interview ; il n’y a rien qui renforce les résultats dans le sens d’une preuve que l’exposition à une teneur en plomb plus élevée peut stimuler la SLA chez certaines personnes.

Ce fait en soi, et même si l’exposition au plomb est un facteur générateur de la SLA, ne suffirait pas. Aux dires de Kamel, des scientifiques pensent que la SLA se déclare suite à une combinaison de prédispositions génétiques et certaines expositions environnementales nocives.

Mais on ignore ce que ces gènes ou cette exposition à des facteurs environnementaux impliquent exactement. Elle a dit que la réponse se situera « quelque part très haut dans l’atmosphère ». Selon Kamel l’exposition au plomb constitue jusqu’à présent la meilleure preuve misant sur les facteurs environnementaux. Elle affirme que cela est admissible sur le plan biologique depuis que l’on sait que le plomb produit un effet toxique sur le système nerveux central.

On croyait généralement que les teneurs en plomb dans le sang reflétaient l’exposition récente à des métaux. Mais Kamel a dit qu’il est probable que des personnes ne manifestant pas de source évidente d’exposition au plomb transmettent le plomb emmagasiné vers les os, ce qui constitue la cause principale de la teneur en plomb dans le sang, principalement chez des adultes plus âgés dont la masse osseuse est plus facilement sujette à la dégénérescence.

C’est pour cette raison que la teneur en plomb dans le sang des participants à cette expérience reflète leur exposition à ce métal toute leur vie durant. Kamel affirme que ces résultats pourraient donner à long terme une amorce d’explication en cas d’un niveau relativement bas d’exposition au plomb et que cela aura éventuellement des conséquences importantes pour la santé.

Les malades victimes de la SLA qui ont participé à cette expérience présentaient en moyenne des teneurs en plomb dans le sang supérieurs au groupe auquel ils avaient été comparés, mais les deux groupes présentaient des niveaux assez bas. Les gens frappés de la SLA avaient en moyenne 2,4 microgrammes de plomb par décilitre de sang (mcg/dl), avec des variations de 0,7 à 7,6 mcg/dl, alors que l’autre groupe présentait des teneurs en plomb moyens de 0,3 à 6,9 mcg/dl.

Le plomb est présent dans l’air, le sol et l’eau, mais les efforts faits durant les dernières décennies afin d’abaisser les niveaux environnementaux, ---- par exemple en éliminant le plomb de l’essence et des peintures ---- et cela au profit de la santé publique, ont diminué fortement l’exposition au plomb parmi les Américains.

Traduction: Leo Vranckx

Source: ALS Independence

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