Les exercices musculaires pourraient freiner la progression de la SLA

14-06-2010

Des chercheurs de l’université de l’Alberta à Edmonton se posent la question de savoir si l’exercice musculaire peut être un nouveau moyen pour freiner le processus de dépérissement de la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA).

Kelvin Jones, bénéficiaire en 2009 de la « ALS Canada Discovery Grant » (bourse pour la recherche dans la SLA), a fait de la recherche novatrice dans ce domaine depuis quatre ans , en utilisant des souris génétiquement manipulées de sorte qu’elles présentent une forme héréditaire de la SLA. Il constata que l’exercice musculaire avait un impact positif sur les souris en ralentissant de façon significative la maladie.

« L’exercice musculaire avait un effet positif sur les souris », constate-t-il. »Nous avons étudié le degrés de dénervation des muscles pour voir la vitesse de l’avancement de la maladie et de l’affaiblissement des muscles. Les constatations furent très encourageantes ».

Jones implanta un minuscule appareil, genre stimulateur cardiaque, dans les souris transgéniques, qui stimulait les muscles à contraction rapide , muscles qui s’épuisent facilement. Ces muscles sont typiquement utilisés pour des efforts intenses de courte durée comme ceux des sprinters ; Les coureurs de marathon ont plutôt des muscles à contraction lente qui sont riches en vaisseaux et conçues pour l’endurance.

Il trouva qu’en stimulant les muscles à contraction rapide de façon répétitive sur une longue période, leur caractéristiques se modifièrent en muscles à contraction lente.

Ce fût cette transformation qui ralentit la progression de la SLA dans les souris transgéniques.

Les muscles à contraction rapide sont plus vulnérables à la dégénérescence chez les patients atteints de la SLA. » C’est pourquoi, dit Jones se référant à l’étude sur les souris, plus vous avez de muscles a contraction rapide, plus vite apparaîtront les symptômes de la SLA.

« Nous pensons que si nous parvenons à augmenter les fibres des muscles à contraction lente chez les patients atteint de la SLA, cela pourrait ralentir la progression de la maladie ».

Jones est prêt à engager l’étape suivante : effectuer des essais cliniques sur des humains. Il est optimiste pour estimer que des programmes d’exercices physiques qui ont prouvé l’augmentation de la survie des patients dans des maladies importantes telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires, montreront les mêmes avantages chez les patients atteints de la SLA, en augmentant leur qualité de vie, réduisant l’impact de la maladie et les aidant à vivre plus longtemps avec une qualité de vie supérieure.

Il n’y eut pratiquement pas d’essais cliniques basés sur des exercices musculaires sur des patients atteints de la SLA, affirme Jones. Les patients atteints de la SLA ont essentiellement participé à des essais avec des médicaments parce que jusqu’à présent les exercices musculaires n’ont pas été présentés comme méthode pour réduire l’impact de la maladie. C’est plutôt le contraire, affirme-t-il ; les neurologistes sont davantage tentés de prescrire des médicaments parce qu’ils pensent que des exercices musculaires amplifient la maladie et peuvent accélérer la fin de vie. L’inactivité amène les patients atteints de la SLA à avoir plus de muscles à contraction rapide qui sont davantage vulnérables et qui dégénèrent les premiers.

Avec sa nouvelle bourse Jones cherche des opportunités pour travailler avec des chercheurs qui effectuent des essais avec des médicaments chez les patients atteints de la SLA afin d’inclure dans leurs études un composant « exercices » en vue de déterminer quels types d’exercices seraient les plus favorables.

« Tout comme les médecins veulent savoir pour un médicament quelle est la dose à prescrire, la durée de l’utilisation et sa fréquence, de même ils veulent la même information pour la prescription d’exercices », déclare-t-il. « Les neurologistes aimeraient conseiller des activités physiques qui utilisent les principes de la médecine basée sur la preuve fondée (evidence-based medecine).C’est ce que je souhaite réaliser ».

La Riluzone est le seul médicament homologué par la FDA pour des essais cliniques. Il a été démontré que la vie est prolongée de quelque trois mois au-delà de l’espérance de vie habituelle de trois à cinq ans d’une personne atteinte de la SLA.

« C’est une question de qualité de vie », dit Jones. « La SLA est incurable, mais si l’exercice musculaire peut rendre la vie des patients atteints de la SLA plus confortable,s’ ils sont davantage capables de gérer la maladie et ce pour un terme plus long et si cela rend leur vie plus aisée, cela vaut la peine d’aller de l’avant ».

Les « ALS Canada Discovery Grants » sont attribués annuellement par la ALS Society of Canada pour la recherche novatrice axée sur les causes ou les traitements de la SLA.

Traduction: Luc Michiels

Source: Medical News Today 

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