Méthylcolabamine

17-06-2010

Il y a un certain nombre d’années nous nous sommes rendu compte que la méthylcobalamine, une des formes de la vitamine B12, pouvait être utile en cas de SLA.

Il y a peu de temps, certains cas pour lesquels on avait utilisé la méthylcobalamine

ont été couronnés de succès suite à des améliorations performantes dans le soulagement de certains symptômes liés à la SLA, et cela au moyen de doses adéquates d’injections intramusculaires.

Il en a résulté que ces cas ont présenté une nette amélioration s’exprimant par une faiblesse des membres et une atrophie moins prononcées chez des personnes affectées par la SLA.

Vers le milieu des années nonante, une étude fort impressionnante sur des rats a été effectuée dans un laboratoire renommé de l’University of Kyoto (Japon). On y a utilisé de fortes doses

de méthylcobalamine (une des formes de la vitamine B 12) afin de réduire l’affaiblissement musculaire et l’atrophie des membres qui résultent habituellement de la SLA. Les chercheurs ont contrôlé ces expériences au cours d’une étude délimitée mais remarquablement encadrée par un suivi fort précis chez des personnes humaines et ils ont constaté les mêmes résultats chez des individus frappés de la SLA. Depuis ces années un certain nombre de patients touchés par la SLA ont essayé un traitement à base de la vitamine B 12, mais la plupart des cas n’ont présenté aucun résultat tangible.

Quelle en est la raison ? En étudiant un grand nombre de ces « expérimentations » d’

utilisateurs individuels, nous avons constaté un certain nombre de faits regrettables :

A --- L’utilisation de la cobalamine (autre forme B 12 isomère à moindre

disponibilité biologique) au lieu de la méthylcobalamine.

B --- Absorption orale, notamment par administration via la langue; il en résulte

une disponibilité biologique affaiblie par rapport à la méthylcobalamine injectée.

C --- Injection sous-cutanée au lieu d’une injection intramusculaire qui offre une

disponibilité biologique supérieure.

D --- Une dose substantiellement moins forte que la dose originairement déterminée et

effectivement administrée lors des études japonaises effectuées à l’origine.

E --- Des injections administrées une fois par semaine au lieu de l’administration quotidienne

préconisée.

F --- Une utilisation ne couvrant pas une période d’expérimentation suffisamment longue

pour établir l’efficacité; cette période doit ccomporter un mois au minimum et trois mois

au maximum.

G --- Le fait de ne pas continuer l’utilisation de façon indéfinie après les tests, ce qui est

impératif si l’on veut profiter d’un avantage maximum.

L’information qui suit présente deux aperçus d’études différentes faites au Japon durant une

période intermédiaire de dix années, et qui ont donné des résultats encourageants.

Décembre 1998 ( Muscle Nerf Journal)

L’effet d’une dose extrêmement forte de méthylcobalamine en cas d’ activité musculaire combinée potentielle comme traitement de la Sclérose Latérale Amyotrophique : une étude contrôlée avec répartition aléatoire, à double insu.

Afin de développer un traitement symptomatique de la Sclérose Latérale Amyotrophique, nous avons comparé les effets produits par des doses extrêmement élevées et ceux de faibles doses de méthylcolabamine (25 et 0,5 mg/jour, intramusculaire, durant 15 jours) , et cela lors d’une combinaison moyenne d’activité musculaire à amplitudes potentielles (CMAPs) au cours d’une expérimentation avec répartition aléatoire, à double insu. Auprès de 12 patients traités avec la dose faible durant 2 à 4 semaines, aucun changement significatif de l’amplitude CMAP n’a été enregistré. Et cela en opposition nette avec 12 patients appartenant au groupe traité avec de très fortes doses, test qui a manifesté une nette amélioration au bout de 4 semaines. Cette méthode peut offrir un traitement clinique fort utile permettant de stimuler un ralentissement ou une amélioration en cas de perte de la force musculaire, à condition qu’une expérimentation plus importante et plus étendue réponde à cette promesse.

Octobre 2007 (Brain Nerve Journal)

La Sclérose Latérale Amyotrophique ‘SLA) est une maladie neurodégénérative qui affecte aussi bien le système neuromoteur du bas du corps que celui de la partie supérieure. La faiblesse musculaire peut éventuellement se manifester d’abord dans les jambes, ou dans les mains, les bras ou la gorge. L’évolution est inexorable et progressive, sans aucune mise en rémission, récidives ou l’une ou l’autre forme de stabilité. Il n’existe aucun traitement ou médicament efficace contre la SLA. Cependant, le riluzole a démontré qu’il pouvait prolonger la vie des patients sans trachéotomie. La méthylcobalamine, qui fait partie de la famille de la vitamine B 12, a un effet protecteur sur les neurones adultes dans le cortex face à la cytotoxicité induite par le glutamate. Nous avons démontré qu’une dose extrêmement élevée de méthylcobalamine (25mg/jour) freine considérablement et réduit la progression des amplitudes CMAP en cas de SLA, et cela à court terme (4 semaines).

L’inactivité SSR (sympathetic skin response) s’est avérée plus courte après le traitement (50 mg/jour pendant 2 semaines). L’effet à long terme de la méthylcobalamine (50 mg/jour, deux fois par semaine) et la durée de survie résultant de ce traitement (ou la période de dépendance du respirateur artificiel) étaient sensiblement plus durables dans le groupe ainsi traité que dans le groupe non traité.

Au Japon, on a entrepris une expérimentation à plus grande échelle, avec répartition aléatoire et à double insu, afin d’ évaluer l’efficacité et la sécurité à long terme lors de l’utilisation d’une forte dose de méthylcobalamine comme traitement de cas sporadiques ou familiaux de la SLA.

Traduction: Leo Vranckx

Source: ALS  Independence

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