Des scientifiques américains découvrent un médicament favorisant la croissance de neurones du cerveau (la neurogénèse)

06-08-2010

Des chercheurs ont trouvé un médicament qui aiderait le cerveau à développer de nouveaux neurones; leur recherche pourra servir à l’amélioration de traitements expérimentaux contre l’Alzheimer.

Le travail des chercheurs, réalisé sur des rongeurs repose sur la découverte que tous les mammifères, y compris les humains, génèrent des neurones tout au long de leur vie. La plupart de ceux-ci meurent, mais ce médicament permet la survie de plus de néoneurones et permet leur croissance pour devenir des neurones à part entière.

Andrew Pieper du centre médical de l’université du Texas à Dallas, qui a pris part à la recherche, déclare lors d’un entretien téléphonique : « Notre cerveau réalise de nouveaux neurones tous les jours, l’intervention de notre composé permet la survie d’une plus grande quantité de ceux-ci. »

Pour l’instant le composé est dénommé P7C3, et les chercheurs ont déjà commencé à le modifier pour le rendre plus efficace. D’après eux, il semble sécure et il agirait même pris sous forme de comprimé.

Dans la revue Cell, Pieper et ses collègues rapportent que le composé est similaire au Dimebon, le médicament expérimental contre l’Alzheimer de Medivation et Pfizer SA, et qu’il pourrait permettre l’amélioration des effets de celui-ci.

Les chercheurs ajoutent qu’il est également similaire à certains composés appartenant à Serono.

Le Dimebon, à l’origine un antihistaminique réalisé en Russie également appelé Latrepirdine, a échoué lors d’un essai clinique pour la maladie d’Alzheimer en mars dernier.

Les chercheurs écrivent: « Nous espérons pour les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer que l’utilité clinique apparement marginale du Dimebon pourra être améliorée tant dans sa teneur que dans les limites proneurogénique , et son efficacité neuroprotective »

« Dans ce cas, notre recherche offre des analyses concrètes qui devraient permettre l’élaboration de versions améliorées de ces médicaments neuroprotectifs. »

L’Alzheimer est une maladie qui détruit graduellement le cerveau, 26 million de gens en sont atteints à travers le monde. Et, les médicaments tels que Aricept de Pfizer ne font qu’en soulager légèrement des symptômes.

Les chercheurs ont d’abord retenu 1000 composants représentatifs de 300 000 produits chimiques, les ont combiné et les ont administré à des souris. Ils ont ensuite disséqué leurs cerveaux afin de vérifier si les souris avaient eu une neurogénèse dans l’hippocampe, la partie du cerveau associée à l’apprentissage et à la mémoire.

Finalement, ils ont limité le champs d’analyse au P7C3.

Après l’avoir administré à de vieux rats pendant deux mois, ils ont pu constater que les rongeurs âgés réussissaient bien mieux que d’autres vieux rats à apprendre à retrouver leur chemin dans un labyrinthe d’eau.

Après dissection, il s’est avéré que les rats traités avaient trois fois le nombre habituel de néo neurones dans une partie du cerveau appelée le gyrus denté (ou dentelé).

Les chercheurs ont réalisé un dérivé du P7C3 dénommé A20 qui serait même plus efficace.

Lorsque les chercheurs ont testé les composés du Dimebon et du Serono, ils ont découvert que ces médicaments stimulaient aussi la neurogénèse. Le fait de pouvoir cibler leurs effets permettrait la réalisation de meilleurs médicaments pour traiter l’Alzheimer et peut-être d’autres maladies qui s’attaquent aux neurones tels que les AVC ou la Sclérose Latérale Amyotrophique également connue comme SLA.

Selon le Dr. Thomas Insel, directeur de l’Institut National de santé mentale, qui a participé financièrement à l’étude : « Cette démonstration frappante d’un traitement qui endigue le déclin cognitif lié à l’âge chez des animaux vivants ouvre la voie à un développement possible des premières thérapies qui s’attaqueront à la nature même du processus de la maladie d’Alzheimer.

Traduction: Estelle

Source: ALS Independence

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