La combinaison d'une faible dose de Dextromethorphan et de Quinidine semblerait sans danger à long terme pour le traitement de l'affection pseudo-bulbaire : Présentation à l'ANA

13-10-2010

Présentation à l'ANA

D'après les découvertes exposées au 135e Annual Meeting of the American Neurological Association (ANA), la combinaison de dextromethorphan et de quinidine semble sans danger dans le traitement de l'affection pseudo-bulbaire de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et de la sclérose en plaques (SEP).

Le Dr Adrian Hepner de l'Avanir Pharmaceuticals, à San Diego, en Californie, a présenté, le 13 septembre, les résultats de 253 patients qui avaient participé à une extension open-label d'un essai en double aveugle testant une plus faible dose de la combinaison des médicaments. Chaque essai a duré 12 semaines. Le Dr Hepner a expliqué que les résultats reflétaient la sécurité de la combinaison sur une période totale de 6 mois.

« Nous n'avons eu aucune surprise [lors de l'utilisation prolongée de la combinaison de médicaments] », a-t-il déclaré. « La sécurité est assurée par la partie en double aveugle de l'essai ; aucun élément ne retient notre attention. »

Lors de l'essai open-label, 85,5% des patients sélectionnés avaient ingéré une dose de 30 mg et 71,0% avaient reçu une dose de 20 mg de dextromethorphan. Quatre-vingt-trois patients (76,1%) appartenaient au groupe placebo. La majorité des patients participant à l'essai open-trial étaient de race blanche (78,3%), de sexe féminin (54,2%), et souffraient de SLA (57,7%).

La plupart des patients (92,9%) ont participé à la phase open-trial de l'essai jusqu'à la fin. Tous les abandons de l'essai en double aveugle (283 patients) étaient dus aux effets secondaires constatés chez 4,0% des participants.

Les effets secondaires lors de la période open-label sont apparus à des fréquences respectives de 72,3%, 75,0%, et 73,5%, chez les patients qui avaient pris 30 mg, 20 mg de dextromethorphan ou un placebo, lors de l'essai en double aveugle. Des effets secondaires graves sont apparus à des fréquences respectives de 6,4%, 6,6% et 3,6% selon les différents groupes de dosage.

Sur la période totale de l'essai, quatorze patients ont souffert d'effets secondaires graves, indépendamment de la dose qu'ils avaient reçue. Ces effets secondaires ont diminué durant la période open-label. Les effets secondaires liés au traitement durant la phase open-label sont apparus à des fréquences respectives de 24,5%, 27,6% et 32,5% pour les différentes doses de médicaments, ainsi que pour le traitement placebo.

Durant la période open-label, trois décès ont été causé par des problèmes respiratoires. Les enquêteurs ont conclu que ces problèmes étaient dus à la progression de la SLA. Sept décès ont été enregistrés lors de l'essai en double aveugle sus-mentionné.

Certains effets secondaires du traitement combiné destiné à combattre l'affection pseudo-bulbaire sont liés aux doses administrées. Le Dr Hepner a signalé que les nausées, les diarrhées et les vertiges croissaient avec l'augmentation de la dose.

Une lettre d'admissibilité à l'approbation émise en 2006 par l'Administration alimentaire et médicale américaine (FDA) exposait des questions de sécurité auxquelles on était confronté en testant des doses plus faibles que la dose originale de 30/30 mg. Les données présentées ici proviennent des tests réalisés avec 20 et 30 mg de dextromethorphan combiné à une dose inférieure de quinidine (10 mg). Une seule gélule est ingérée le matin durant la première semaine de l'essai. De la semaine 2 à la semaine 12, la dose passe à 2 gélules.

Durant la phase open-label, pour laquelle tous les patients étaient sélectionnés, chaque participant a pris la combinaison dextromethorphan/quinidine 30/10 deux fois par jour sans dosage.

« Je crois que nous avons abordé toutes les questions de sécurité soulevées par l'Administration alimentaire et médicale américaine en 2006 », a expliqué le Dr Hepner. La préoccupation principale résidait dans la sécurité cardiovasculaire, ainsi que dans l'augmentation des chutes ou problèmes respiratoires chez les patients déjà à risques. Aucun de ces effets secondaires n'est apparu, dans les données, plus fréquemment chez les patients prenant la combinaison de médicaments.

Aucun changement associé au traitement n'a été observé ni dans l'intervalle QT, ni sur l'électrocardiogramme, a ajouté le Dr Hepner.

L'affection pseudo-bulbaire est l'expression fréquente des émotions, soit plus souvent que d'ordinaire dans une situation donnée, soit de manière tout à fait inappropriée. Des crises répétées de rire ou de pleurs hors contexte peuvent provoquer un isolement social et alourdir la charge des troubles moteurs débilitants.

Cette étude a pu être réalisée grâce au financement d'Avanir Pharmaceuticals.

Traduction : Céline Maes

Source: ALS Independence

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