Des chercheurs créent des cellules souches neuronales stables et auto-renouvelables.

22-07-2011

Dans un article publié dans la version en ligne des Actes de l'académie américaine des sciences (ou PNAS), des chercheurs de l’Université de Californie, de l’école de médecine de San Diego, des Instituts Gladstone à San Francisco et leurs collègues communiquent une avancée qui change la donne dans la recherche sur les cellules souches: la création de cellules précurseurs neuraux primitives à partir de cellules souches embryonnaires humaines (ou hESC pour human Embryonic Stem Cells) qui peuvent être manipulées de façon à devenir divers types de neurones sans risques accrus de développement tumoral.

"C’est un grand pas en avant," affirme Dr Kang Zhang, professeur en ophtalmologie et en génétique humaine au Shiley Eye Center et directeur de l’Institut de Médecine génomique, tous deux situés à l’Université de Californie à San Diego (UCSD). "Cela signifie que nous sommes capables de générer des cellules souches neurales stables et renouvelables ou des produits dérivés rapidement, en grande quantité et de qualité médicale-des millions en moins d’une semaine-qui peuvent être utilisées dans les essais cliniques et enfin pour les traitements cliniques. Ce qui jusqu’à présent n’était pas possible."

Les cellules souches embryonnaires (ES) humaines sont très prometteuses en médecine régénérative du fait de leur capacité à devenir n’importe quelle cellule pour réparer ou restaurer les tissus endommagés. Toutefois un certain nombre de problèmes pratiques restreint le potentiel de ces ES humaines comme la difficulté à développer une quantité suffisante de cellules stables et utilisables ainsi que le risque que certaines de ces cellules ne forment des tumeurs.

Afin de produire ces ES, Zhang, et le co-auteur principal Sheng Ding, PhD, un ancien professeur de chimie du Scripps Research Institute et actuellement de Gladstone Institutes, et leurs collègues ont ajouté de petites molécules dans un milieu de culture défini chimiquement qui force les ES humaines à devenir des cellules précurseurs neurales primaires, mais qui ensuite arrête le processus de différentiation ultérieur..

"Et parce qu’aucune technologie de transfert génique ni de produits cellulaires exogène n’est utilisé, le risque d’induire des mutations ou une contamination externe est minime," ajoute Zhang. Lors des essais de ces cellules précurseurs neurales aucune preuve de formation tumorale n’a été détectée lors de l’introduction chez des souris de laboratoires.

L’ajout d’autres éléments chimiques permet aux scientifiques de diriger les cellules précurseurs afin de les différencier en différents types de neurones matures, "ce qui signifie que l’on peut examiner les applications cliniques possibles pour un large éventail de maladies neurodégénératives," affirme Zhang. “Cela permet de générer des neurones pour des affections particulières comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie de Parkinson, ou dans mon domaine de recherche, des neurones spécifiques à l’œil  qui sont perdus en cas de dégénération maculaire, rétinite pigmentaire ou de glaucome.”

Le nouveau procédé est voué à un vaste champs d’applications dans la recherche sur les cellules souches. Cette même méthode pourra être utilisée pour forcer les cellules souches pluripotentes induites (cellules souches dérivées artificiellement de cellules matures adultes différenciées) à devenir des cellules souches neurales ajoute Zhang. “Et en principe, en altérant la combinaison de petites cellules, l’on pourrait créer d’autres types de cellules souches capables de devenir des cellules cardiaques, pancréatiques, ou musculaires, pour n’en citer que quelques unes.”

La prochaine étape, selon Zhang, sera l’utilisation de ces cellules souches pour le traitement de différents types de maladies neurodégénératives, comme une dégénérescence maculaire ou un glaucome chez des modèles animaux.

Traduction: Estelle

Source: ALS Independence

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