Des recherches par IRM démontrent que la SLA menace plusieurs parties du cerveau

11-10-2011

Des études récentes réalisées par un chercheur de la Faculté de Médecine et de Dentisterie à Alberta au Canada démontrent que la SLA abîme des neurones dans certaines parties du cerveau responsables de la connaissance et du comportement.

La SLA (sclérose latérale amyotrophique) est une maladie neurodégénérative fatale qui empêche petit à petit les patients de bouger, de respirer et d'avaler. Une étude antérieure a démontré qu'environ 50 % des patients atteints de SLA souffraient de changements cognitifs et comportementaux. Entre 5 et 15 % des patients présentent des changements lourds qui débouchent sur une démence. Au Canada, entre 2 500 et 3 000 patients sont atteints de SLA, sur une population d'environ 33,5 millions d'habitants (chiffres de 2009). La majorité d'entre eux décèdent entre deux et cinq ans après la pose du diagnostic.

Le neurologue Sanjay Kalra, chercheur à la Faculté de Neurologie, a publié cette année deux articles dans l'American Journal of Neuroradiology, dans lesquels il démontre que la SLA n'endommage pas uniquement le cortex moteur, partie du cerveau responsable de la fonction motrice.

Avant la publication, Kalra, chercheur principal, a présenté ses articles à quelques-uns de ses collègues spécialisés. Il explique: « Auparavant, la SLA était considérée comme une maladie limitée au système moteur et qui provoquait exclusivement un affaiblissement. »

« Mais une partie considérable des patients atteints de SLA souffrent également de changements cognitifs et comportementaux. Par conséquent, nous avons voulu découvrir de quelle manière la SLA touchait d'autres parties du cerveau et provoquait les autres symptômes. »

« De plus en plus de preuves d'études pathologiques post-mortem sur des patients atteints de SLA indiquent qu'il n'y a pas que le système moteur qui est touché par la maladie. Nos recherches confirment et démontrent que la SLA menace d'autres parties du cerveau chez les patients vivants. Les changements cognitifs et comportementaux que nous constatons chez les patients ne sont pas seulement réactifs. Ils ne se produisent donc pas parce que la personne est dépressive ou qu'elle ne prend pas d'initiative parce qu'elle est faible. Ils se produisent parce qu'il y a des changements biologiques et chimiques dans certaines zones cérébrales qui contrôlent le comportement et la connaissance. »

Kalra utilise l'IRM (imagerie par résonance magnétique) non seulement pour regarder des images du cerveau, mais également comme méthode pour mesurer le taux de différentes substances chimiques dans le cerveau. Dans son dernier article, il a étudié deux substances chimiques différentes: NAA et mlns. Le NAA est connu comme étant un marqueur neuronal, ce qui signifie qu'on le trouve uniquement dans les neurones. Le NAA ou N-acétyl-aspartate est le composé le plus présent dans le cerveau, après le glutamate. Sa concentration peut être mesurée, et cette mesure peut permettre d'évaluer la qualité de l'activité cérébrale. Les niveaux de mlns augmentent lorsque le cerveau est anormalement endommagé.

« Lorsque la concentration de NAA diminue, cela signifie que des neurones sont morts ou qu'ils ne fonctionnent pas. Dans différents articles, il a été démontré que la concentration de NAA avait diminué à des endroits logiques pour la SLA, c'est-à-dire dans le cortex moteur. » « Mais notre étude récente indique que ces niveaux diminuent également dans les zones cérébrales responsables de la connaissance et du comportement. » ajoute Kalra.

Dans son article, publié début 2011, des niveaux de NAA en baisse ont été observés dans la circonvolution du corps (ou gyrus fornicatus calleux). C'est la première fois que l'IRM était utilisée pour mesurer des taux de substances chimiques dans cette zone cérébrale dans le cadre de recherches sur la SLA. Dans un autre article, publié durant l'été 2011, il a été démontré pour la première fois que le taux de NAA diminuait et que le taux de mlns augmentait dans le lobe cérébral frontal alors que les patients SLA ne montraient encore aucun signe de changements cognitifs ou comportementaux. Ce lobe cérébral frontal est considéré comme le centre d'activité de la connaissance et du comportement dans le cerveau.

Kalra aimerait poursuivre ses recherches en utilisant l'IRM afin de suivre les modifications cérébrales qui se produisent chez les patients atteints de SLA, et de tenter de trouver de nouveaux médicaments. Kalra est le principal chercheur au Canada à utiliser l'IRM dans l'étude de la SLA. En novembre 2010, il a été invité à donner une présentation à l'université d'Oxford et, début 2011, il a écrit un article de commentaire, en collaboration avec une équipe de chercheurs internationale, sur l'élargissement du domaine de recherche, dans Lancet Neurology.

Son intérêt pour la SLA s'est développé lorsqu'il était Neurology Resident et qu'il cherchait un projet de recherche dans lequel il pouvait utiliser l'IRM. Depuis lors, il a continué à faire des recherches sur la maladie.

Cette étude a été financée par : The University Hospital Foundation, The MSI Foundation of Alberta, ALS Society of Canada, ALS Association et The Shelly Mrkonjic ALS Research Fund.

Traduction : Céline Maes

Source : ScienceDaily

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