SLA et la mort des neurones

20-12-2012

Des chercheurs découvrent de nouveaux liens en rapport avec la mort des neurones

Washington, D.C.

Des chercheurs soutenus par l’Association contre la SLA ont découvert un processus important qui met les neurones en danger de mort cellulaire, laquelle caractérise un nombre important de maladies neurodégénératives. La découverte, qui a été publiée aujourd’hui dans les comptes –rendus de l’Académie Nationale des Sciences, met en évidence les liens entre de nombreuses protéines connues pour dégénérer dans le cas de la SLA et dans une autre maladie proche, la Dégénérescence Lobaire fronto-temporale (DLFT).

La SLA est une maladie neurodégénérative progressive qui affecte les cellules nerveuses dans le cerveau et dans la moelle épiniaire. En l’occurrence, les personnes souffrant de perdent la capacité de solliciter et de contrôler les mouvements des muscles, d’où il résulte généralement une paralysie totale et un décès dans les deux à cinq ans suivant le moment où la maladie est diagnostiquée. Pour une raison inconnue, les anciens combattants ont deux fois plus de chance de développer la maladie que le reste de la population. Il n’existe pas de traitement, et un seul médicament agréé par la Food and Drug Administration* (FDA) permet d’étendre, dans une faible mesure, les chances de survie.

« Cette nouvelle découverte établit une relation entre plusieurs maillons critiques de la chaîne menant à la mort des neurones » déclare Lucie Bruijn, Chief Scientist à l’Association contre la SLA.

La première protéine de la chaîne est appelée TDP-43. On avait déjà montré précédemment qu’un déficit de TDP-43 cause à la fois la SLA et la DLFT. La nouvelle étude a montré que quand il y a trop peu de TDP-43, une autre protéine, appelée sortiline, est produite en excès. Les Chercheurs ont établi que certaines copies de cette protéine sont défectueuses.

Tant les copies normales que les copies défectueuses de la sortiline se lient à une autre protéine, nommée progranuline, laquelle constitue un facteur de croissance pour les neurones. Cependant, lorsqu’une quantité excessive de ces sortilines normales ou défectueuses se lient à la progranuline, les neurones sont privés de cet important facteur de croissance. En conséquence, trop peu de TDP-43 entraîne la production d’un excès de sortiline (normale ou défectueuse), ce qui diminue la quantité de progranuline neuroprotectrice. Le manque de progranuline conduit à la mort de neurones.

La recherche était dirigée par Mercédès Prudencio, Ph.D. et Léonard Petrucelli, Ph.D., de la clinique Mayo à Jacksonville (Floride) et Emanuele Buratti, Ph.D., du Centre International de Technique et de Biotechnologie Génétique à Trieste (Italie).

Le docteur Prudencio bénéficiait d’un don de l’Association contre la SLA via la Milton Safenowitz Post-Doctoral Fellowship pour la recherche sur la SLA. L’Association contre la SLA est spécialement engagée dans le développement de nouveaux concepts et de nouvelles méthodes pour la lutte contre la SLA, et des jeunes scientifiques jouent un rôle important dans ce processus. L’octroi de fonds est généreusement accordé par la famille Safenowitz via le Chapitre du grand New York de la SLA Association, en souvenir de Milton, qui a succombé à cette maladie en 1998.

« Nous sommes extrêmement satisfaits que notre soutien ait aidé le docteur Prudencio à faire progresser les connaissances dans ce domaine via cette recherche » a déclaré le docteur Bruijn. « La découverte de ce mécanisme est importante pour comprendre comment les neurones meurent lors de SLA ou de DLFT, et pour le développement de nouvelles thérapies visant ce mécanisme »

Traduction : Pierre-Paul

Source : The ALS Association

* l’équivalent américain du Ministère de la Santé Publique (n.d. traducteur)

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