Des nouvelles de 3 expériences à Chicago

20-12-2012

Des informations lors de la conférence internationale sur la SLA/MND à Chicago

Des scientifiques du monde entier se sont réunis du 5 au 7 décembre à Chicago, lors du 23e symposium international annuel SLA / MND concernant les progrès réalisés dans les traitements et soins pour la SLA. La ‘ALS Association’ s'est réjouie d'avoir été un des commanditaires officiels de cet événement. À la fin de la réunion, la cheffe scientifique de la ALS Association, Lucie Bruijn, Ph.d., a résumé les progrès de trois récents essais cliniques, présentés lors du symposium, chez des personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA) :

 

Pas de problèmes pour la prise du Tirasemtiv en combinaison avec le Riluzol

Le Tirasemtiv (nommé anciennement CK-2017357) de la thérapie symptomatique expérimentale peut être donné en toute sécurité aux pALS qui prennent du Riluzole, selon une nouvelle étude présentée ici a été par Jeremy Shefner, M.D., de l’université médicale ‘State University of New York Upstate’ à Syracuse.

Le Tirasemtiv augmente la libération de calcium dans le muscle lors d'une contraction modérée et aide le pALS à effectuer les activités de la vie quotidienne. L'étude initiale a montré l'effet d'une dose unique et d'autres études ont confirmé la préservation des bénéfices avec une administration plus prolongée, a déclaré le Dr Shefner.

Parce que beaucoup de pALS prennent de Riluzole, il était important de déterminer s'il existe une interaction entre le Riluzole et le Tirasemtiv. Son étude a montré que le Riluzole n'a pas changé le taux du Tirasemtiv dans le sang. Cependant, le Tirasemtiv augmente le taux du Riluzole dans le sang. Le Tirasemtiv inhibe l'enzyme qui décompose le Riluzole, ce qui augmente le taux de Riluzole dans la circulation sanguine.

Selon le Dr Shefner, l'effet n'est probablement pas problématique pour les patients qui prennent le Riluzole, tant que la dose de Riluzole est ajustée pour maintenir les taux souhaités dans le sang.

Le Dr Shefner a également communiqué des données démontrant un effet de la concentration du Tirasemtiv sur plusieurs paramètres de force et de la fonction respiratoire.

Actuellement, un nouvel essai clinique sur le Tirasemtiv cherche des patients. Plus d'informations sont disponibles sur U.S. National Institutes of Health.

 

Le NP001 serait bénéfique, mais un complément d’expériences est nécessaire

La perfusion intraveineuse de la drogue expérimentale NP001 semble être sans danger pour les pALS et certaines données indiquent qu'elle pourrait avoir un effet sur la progression de la maladie. Mais les chercheurs expliquent que les résultats sont préliminaires et doivent être interprétés avec grande prudence.

La NP001 est une forme purifiée de chlorite de sodium, qui est connue pour changer le comportement des cellules macrophages du système immunitaire. Les macrophages sont normalement présents dans le système immunitaire, mais la SLA peut en changer le comportement et ainsi aggraver l'inflammation, processus nuisible de la maladie. La NP001 empêche ce changement dans les modèles de laboratoire.

Les chercheurs dirigés par Robert Miller, M.D., du ‘California Pacific Medical Center’ de San Francisco, ont effectué une étude de 12 mois avec de la NP001 par voie intraveineuse, avec des résultats mensuels pour les six premiers mois, afin de d’évaluer son potentiel de bénéfice en cas de SLA.

Dr. Miller précise qu’il n'y a aucune preuve de bénéfice de l'ingestion de cette substance pour les pALS. Tout usage de chlorite de sodium hors d'essai clinique est dangereux, a-t-il souligné.

L'étude incluait 110 pALS qui ont reçu du NP001 à faible dose, ou à forte dose, ou un placebo. Ni les patients, ni les chercheurs ne savaient quel patient recevait quel traitement.

Il n'y a eu aucune différence statistiquement significative, entre les groupes, dans les résultats des mesures retenues pour l'évaluation d’efficacité, y compris l’évolution du déclin sur l’échelle d’évaluation fonctionnelle (ALS-FRS) et la mesure de la fonction respiratoire. Si les résultats de ceux qui avaient reçu des doses fortes étaient légèrement meilleurs que ceux du groupe qui avait reçu un placebo, ces différences étaient trop minimes pour pouvoir écarter l’effet du hasard et les attribuer au produit.

Les chercheurs ont également établi une comparaison qu'ils n'avaient pas prévu de faire au début de l'étude, intitulée analyse post-hoc. Dans cette analyse, ils ont déterminé combien de patients dans chaque groupe n'avaient aucune progression sur l'ALS-FRS pendant l'étude. Ils en ont trouvé 11% dans le groupe placebo, 19% chez les bénéficiaires de la faible dose et 27% chez ceux de la dose élevée. Cependant, l'analyse statistique a montré que même cette différence aurait pu être le fruit du hasard. Ce n’est que par rapport aux 'témoins historiques’ (les patients ALS d'études antérieures), qu’ils ont constaté une différence statistiquement significative en faveur de la substance pour le groupe à dose élevée.

Les données de cette étude doivent encore être plus amplement analysées. Avec un optimisme prudent, le Dr. Miller a déclaré espérer que ces études approfondies démontreraient un effet plus robuste du traitement. Il a réitéré, toutefois, qu'il n'y a actuellement aucune justification pour l'utilisation de cette substance en dehors des essais cliniques et que la substance prise oralement était inefficace et dangereuse.

 

Leçons tirées de la phase III de l’essai avec le Ceftriaxone, malgré les résultats décevants

Selon la chercheuse principale, Merit Cudkowicz M.D., de l’équipe de recherche clinique SLA du Massachusetts General Hospital de Boston, des enseignements importants ont pu être tirés des essais en phase III sur le Ceftriaxone, malgré ses résultats décevants.

Cette étude a été arrêtée plus tôt cette année, car l'analyse des données a montré que ce produit n'était pas efficace pour ralentir la progression de la SLA, malgré les résultats antérieurs positifs d'une petite étude en phase II.

Une avancée importante de cette étude est la confiance que les chercheurs ont acquise en la sécurité de l’administration intraveineuse par cathéter à domicile pour les pALS. Auparavant, cette administration devait se faire à l'hôpital, avec une augmentation des coûts pour les essais cliniques nécessitant cette méthode.

Selon la Dr Cudkowicz, cette évolution est précieuse pour les futurs essais avec administration intraveineuse.

Des renseignements sur les essais cliniques sont disponibles via l’ALS Association chez NEALS (Northeast ALS Consortium), qui fournit des informations à jour concernant les essais cliniques sur la SLA et les maladies des motoneurones, financés aussi bien par le gouvernement fédéral que par le privé.

Traduction : Fabien

Source : The ALS Association

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