Résumé des recherches du mois septembre 2005
12-10-2005
Roberta Friedman, Coordinatrice des Informations du Département des Recherches ALSA
Lien entre la SLA et un gène impliqué dans le métabolisme du fer
Selon des chercheurs britanniques, un gène impliqué dans le métabolisme du fer dans notre corps pourrait avoir un lien avec certains cas de SLA sporadique.
Les chercheurs ont publié ces découvertes après les avoir présentées lors du Symposium International sur la SLA/MND de Philadelphie. Une légère modification dans le gène crée une situation génique qui accumule une trop grande quantité de fer dans le corps. Ce phénomène s’appelle hémochromatose. Il existe beaucoup de variantes de ce gène, mais elles ne provoquent que dans certains cas des maladies ou des déficiences. Le Dr. Orla Hardiman du Beaumont Hospital à Dublin, et le prof. Karen Morrison de l’Université de Birmingham, et leurs collaborateurs révèlent dans l’édition de septembre de la revue spécialisée "Neurology", qu’une certaine variante de gène qui intervient dans la régulation du fer est deux fois plus présente chez des personnes atteintes de SLA sporadique. Les chercheurs ont découvert une plus forte concentration de fer dans la moelle épinière des patients SLA. D’autres études devront apporter une réponse définitive.
Implication possible de variantes de l’AMS dans la SLA
Des variantes d’un gène qui est impliqué dans le dysfonctionnement héréditaire du motoneurone qui se développe chez certains enfants sont plus fréquemment présentes chez des patients SLA que chez la population normale.
Le Prof. Leonard Van den Berg du Centre Médical Universitaire d’Utrecht et ses collaborateurs sont à l’époque parvenus à créer une combinaison qui n’a pas pu être répétée par d’autres spécialistes. Ces chercheurs hollandais orientent à l’heure actuelle leurs recherches sur la génétique complexe de l’Atrophie Musculaire Spinale (AMS*), une maladie qui est influencée par deux gènes qui présentent des différences de schémas de transcription et de quantités, à savoir le SMN 1 et le SMN 2. Ils démontrent que les quantités réduites de ces deux gènes augmente probablement le risque de SLA. Les chercheurs ont abouti à la conclusion que les personnes qui produisent moins de protéines SMN* sont peut-être plus exposés à la SLA.
*SMN : Survival Motor Neuron
*AMS : Atrophie Musculaire Spinale
Cas de SLA avec mutation de gène spastique
Une mutation de gène spastique a été enregistrée chez une personne atteinte de la forme sporadique de la SLA. Cet homme a vécu relativement longtemps avec la SLA. Elle est apparue lorsqu’il avait 49 ans, mais la mutation du gène ne fut découverte que quand il avait 73 ans. Les chercheurs allemands Dr. Thomas Meyer, Dr. Peter Linke et leurs collaborateurs de l’Hôpital Universitaire de Berlin, ont signalé le fait dans l’édition de juillet de la revue "Neurology".
Ils disent que les mutations dans un gène spastique, bien connu pour les problèmes héréditaires des motoneurones inférieurs qui provoquent la spasticité, sont peut-être responsables de différentes maladies des motoneurones, telles que la SLA.
Interaction possible entre le passé génétique et la mutation SOD1 chez des souris
Lorsque le mutant SOD1 est implanté chez des souris dont le passé génétique est différent, on peut voir apparaître des différences au niveau du début de la maladie et de la durée de vie. Le Dr. Terry Heiman-Patterson de l’Université Drexel à Philadelphie, dont ALSA finance les recherches, signale dans l’édition de septembre de la revue spécialisée "Journal of Neurological Sciences" une différence de durée de vie des souris chez lesquelles on a implanté un nombre d’exemplaires identique du gène mais qui ont un passé génétique différent. On retrouve un scénario identique chez des personnes atteintes de SLA. Les différences d’âge à laquelle la maladie fait son apparition et de progression de celle-ci font supposer une interaction génétique avec l’environnement.
Mutation des protéines dans les motoneurones des rats SLA
Des rats mutés présentent dans certains cas de SLA héréditaire des mutations dans les protéines structurelles qui permettent le bon fonctionnement du long processus des motoneurones (axones). Les rats atteints de SLA présentent un neurofilament dont le glycosylation (transformation chimique) est supérieur à celui des rats sains. Ce type de mutation a été moins étudié qu’une autre transformation nommée phosphorylation. Le neurofilament des rats SLA contient en fait plus de phosphorylation. Des études ultérieures devraient pouvoir déterminer le rôle éventuel de cette mutation du neurofilament dans la SLA.
Une molécule émettrice de signaux stabilise la communication entre le nerf et le muscle
Des chercheurs qui effectuent des recherches sur des mouches ont démontré qu’une molécule émettrice de signaux peut maintenir en bon état la communication entre le nerf et le muscle. Cette molécule appelée Bone Morphogenetic Protein peut servir de base à de nouvelles recherches visant à développer des traitements pharmaceutiques pour les maladies neurodégénératrices telles que la SLA. Des chercheurs de l’Université de Californie placés sous la direction du Prof. Graeme Davis signalent dans la revue scientifique "Neuron" que la Bone Morphogenetic Protein (BMP) stabilise les liens qui existent entre les nerfs et les muscles qu’ils contrôlent. Sans la BMP les nerfs se rétractent et les muscles se ratatinent. La mouche fruitière permet d’effectuer des progrès rapides parce que ses gènes sont faciles à manipuler dans un laps de temps très court.
Le nombre de cas de SLA a légèrement augmenté au cours des années ‘80
Selon un rapport des chercheurs du contrôle médical et de la prévention d’Atlanta, le nombre de cas de SLA a légèrement progressé au cours de la période allant de 1979 à 1983. Il s’est par la suite stabilisé. Des femmes de plus de 65 ans et des personnes plus jeunes dont l’âge varie de 20 à 49 ans sont à l’origine de cette augmentation. De 1979 à 1998, le nombre de décès dus à la SLA était aux Etats-Unis de 1,84 pour 100.000 habitants.
La SLA semble plus fréquente dans les états du nord. Ces constatations indiquent la nécessité de poursuivre des recherches qui pourraient établir le lien éventuel entre la SLA et des facteurs environnementaux.
Source: www.alsa.org