La concentration de métaux dans le sang, l'urine et les cheveux comme biomarqueur de la SLA ?

29-06-2017

Selon une étude menée en Italie, plusieurs métaux pourraient être liés au risque de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Les résultats montrent que la concentration de métaux et autres oligo-éléments essentiels dans le sang, l'urine et les cheveux pourrait servir de biomarqueur dans le diagnostic et le suivi de la SLA.

L'étude, intitulée « Oligo-éléments essentiels et sclérose latérale amyotrophique (SLA) : résultats dans une population issue d'une zone à risque d'Italie, » est parue dans la revue scientifique Neurological Sciences.

Sur l'île de Sardaigne, en Italie, un taux particulièrement élevé de la population souffre de formes héréditaires de SLA. Les chercheurs ont examiné les taux de plusieurs oligo-éléments essentiels — principalement des métaux — dont le calcium, le zinc, le fer, le magnésium, le sélénium et le cuivre afin d'étudier leurs concentrations et d'établir un possible lien avec le taux de SLA sur l'île.

« Peu d'études ont directement mesuré les carences ou excès d'oligo-éléments essentiels dans les tissus ou les liquides organiques de patients souffrant de SLA », écrivent Giovanni Forte et ses collègues de l'Istituto Superiore di Sanità de Rome. « De plus, cette étude est la première à étudier le lien entre les taux élevés d'oligo-éléments essentiels et le nombre important de cas de SLA dans cette région de l'Italie. »

L'équipe a effectué les mesures sur les échantillons de sang, d'urine et de cheveux de 34 personnes atteintes de SLA (âgées en moyenne de 62 ans) et de 30 témoins sains, d'âge et genre équivalents.

Chez les patients souffrant de SLA, les échantillons sanguins présentaient des taux de calcium et de cuivre considérablement plus élevés que ceux des témoins sains. Dans les échantillons de cheveux, les concentrations de sélénium et de zinc étaient nettement supérieures chez les malades de la SLA. Cependant, les quantités de magnésium et de sélénium dans les prélèvements urinaires de ces patients étaient significativement inférieures à celles des témoins sains.

L'étude a également révélé que les femmes souffrant de SLA présentaient des taux de calcium plus élevés que ceux des hommes, qu'ils soient ou non atteints de la maladie. De même, la concentration de cuivre était plus haute chez les femmes touchées par la SLA que chez les hommes également atteints. Cependant, les taux de fer et de magnésium dans le sang des femmes étaient plus faibles que dans celui des hommes, atteints ou non. Les quantités de sélénium ont été corrélées négativement avec le vieillissement.

L'étude a démontré que la concentration de cuivre variait en fonction de l'âge de patients, de leur indice de masse corporelle et de la durée de leur maladie. Les chercheurs ont également établi des correlations entre les concentrations d'éléments multiples. Par exemple, les taux de sélénium/calcium et de sélénium/zinc étaient positivement corrélés, tandis que les taux de calcium/magnésium et de calcium/zinc était négativement corrélés (quand l'un augmentait, l'autre diminuait). Cela indique que l'association de certains métaux dans le corps pourrait favoriser le développement de la SLA.

Les chercheurs écrivent que : « Les carences ou excès d'éléments dans le corps, ainsi que les anomalies dans les interactions entre les éléments pourraient être des biomarqueurs importants pour évaluer l'avancement de la maladie chez les patients atteints de SLA. » « Nous avons observé des concentrations plus élevées de Ca et Cu dans le sang des patients et de Se et Zn dans leurs cheveux que dans les échantillons des témoins. Cependant, les excrétions urinaires de Mg et Se étaient plus faibles chez les malades. Malgré l'hétérogénéité clinique des patients, nos résultats indiquent que ces biomarqueurs pourraient permettre d'identifier les patients souffrant de SLA avec un degré de sensibilité et de spécificité satisfaisant. »

 

Source : ALS News Today

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