Déclaration officielle d’ENCALS sur edaravone
11-08-2017
Lors de la réunion ENCALS, du 18-20 mai 2017, à Ljubljana en Slovénie, les neurologues des centres ENCALS de toute l’Europe ont discuté du potentiel d’edaravone comme une nouvelle thérapie pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA, MND)
En mai 2017, la Food and Drug Administration (FDA) a accordé une licence pour le médicament connu comme edaravone (sous licence au Japon depuis 2015 comme Radicut®) pour le traitement de la SLA (à commercialiser comme Radicava®) aux États-Unis. Nous ne sommes pas au courant d’aucune demande officielle de Mitsubishi Tanabe Pharma, le fabricant d’edaravone, vis-à-vis de l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour enregistrer le produit pour l’utilisation en SLA en Europe. Cependant, edaravone peut être importé en Europe du Japon ou des États-Unis.
L’approbation d’edaravone par la FDA repose sur un seul essai clinique positif. Les neurologues ENCALS étaient d’avis que les résultats de cet essai exigent une interprétation équilibrée et réfléchie lorsqu’on considère la meilleure façon d’informer les personnes atteintes de la SLA et leurs familles. Cette étude a montré qu’edaravone peut ralentir la progression de la maladie en SLA, mais l’effet modificateur de la maladie se limitait à un sous-groupe de patients SLA ayant des caractéristiques cliniques distinctes. Pour les patients SLA sans ces caractéristiques, il n’y a actuellement aucune preuve d’un bénéfice thérapeutique de l’edaravone.
C’est quoi l’edaravone ?
Edaravone est un piégeur de radicaux libres, initialement développé pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux et est administré par voie intraveineuse (IV). Les patients reçoivent le médicament tous les jours pendant deux semaines, puis font une pause (« vacances de médication») pendant deux semaines, suivie de sessions de dix jours chaque mois de traitement. Idéalement, les deux premiers cycles de traitement doivent être administrés en hôpital pour des raisons de sécurité, y compris les effets secondaires potentiels et les réactions au produit.
Que sait-on de l’efficacité d’edaravone ?
Les cliniciens japonais travaillant avec Mitsubishi Tanabe Pharma ont fait une étude de 9 mois avec l’edaravone, qui comprenait une période d’observation de 3 mois, suivie d’une période d’étude de 6 mois. Cette étude en double aveugle contre placebo a impliqué plus de 200 personnes avec SLA, dont la moitié a été randomisée à recevoir le médicament et l’autre moitié un traitement placebo. Cette étude n’a pas démontré un bénéfice statistiquement significatif en faveur du médicament, bien qu’il y avait une tendance à une progression lente de la maladie chez ceux qui avaient pris le médicament. Ce soupçon d’effet a conduit les investigateurs à analyser les données de manière plus approfondie, et ils ont identifié un sous-groupe de personnes qui semblaient obtenir un avantage quelconque. Par la suite, les investigateurs ont procédé à une autre étude plus petite, axée seulement sur ces patients présentant des caractéristiques cliniques de ce sous-groupe. Il s’agissait de personnes ayant de problèmes de déglutition légers ou modérés, de la motricité fine ou brute mesurés à l’aide de l’échelle de cotation fonctionnelle SLA (ALSFRS-R), présentant des symptômes dans 3 des 4 régions du corps (bras, jambes, région bulbaire et thorax, puisque l’inclusion se limitait à la SLA ‘définitive’ selon les critères de l’Escorial), dans les deux ans de l’apparition des symptômes et ayant une fonction respiratoire normale. Le recrutement a eu lieu dans de nombreux centres au Japon durant une période de 2 ans, et au total 130 personnes ont été recrutées. Cette étude a montré un ralentissement significatif de la progression de la maladie comme évaluée par la ALSFRS-R au cours de la période de traitement de 24 semaines chez ceux qui prenaient l’edaravone.
Les faits sur l’edaravone
- L’étude positive repose sur un petit groupe de personnes ayant la SLA, suivant des critères très précis, avant de pouvoir participer à l’essai. Au sein de ce groupe, ceux qui ont reçu l’edaravone dans le cadre de l’étude ont eu une réduction du taux de progression de la maladie. Ceux qui prenaient edaravone ont diminué de 5,1 points sur l’échelle de la ALSFRS-R après 6 mois, comparés à ceux recevant le placebo, qui ont diminué de 7,5 points. Des études antérieures ont montré que la plupart des gens atteints de SLA diminuent d’environ 5,6 points en 6 mois.
- L’effet d’edaravone sur la force musculaire et la fonction respiratoire n’est pas clair.
- Il n’y a aucun effet connu d’edaravone sur la qualité de vie.
- Aucune étude de l’effet d’edaravone après 6 mois n’a encore été publiée.
- A cause de la courte durée de l’étude (6 mois) aucune donnée de survie a été recueillie.
- Le traitement avec edaravone est coûteux et intensif, avec des perfusions quotidiennes pendant au moins 10 jours les deux premières semaines de chaque mois, bien que dans certains pays, les médecins peuvent organiser l’administration du produit en dehors du milieu hospitalier.
- Une injection intraveineuse (IV) d’edaravone peut se faire par une ligne PICC, Port-A-Cath, canule (p. ex. venflon) ou papillon, et peut prendre jusqu'à une heure pour chaque perfusion quotidienne complétée.
- Il est recommandé qu’au moins les deux premiers cycles de perfusion soient administrés à l’ hôpital à cause des effets secondaires possibles et les risques d’avoir une réaction au médicament.
- Edaravone coûte plus de 1000 € par patient et par mois, avec en plus le coût des perfusions. Le remboursement de ces frais par les services de santé dépend de la structure de santé au sein de chaque pays. Dans certains pays, le médicament n’est pas financé par le système de santé existant, et la personne ayant la SLA devra payer le traitement.
Prendre un décision sur le traitement edaravone
Considérer les avantages et les inconvénients du traitement edaravone doit se faire au niveau individuel, en tenant compte de la façon dont le patient correspond aux critères cliniques de l’étude, des objectifs thérapeutiques de la personne concernée et de leurs ressources privées. Étant donné le mode d’administration du médicament par des perfusions intraveineuses fréquentes, le traitement par edaravone est associé à un grand investissement de temps pour les patients et leurs soignants. Les bienfaits thérapeutiques du traitement d’edaravone doivent être pris en compte vis-à-vis du problème lourd potentiel de l’application par voie intraveineuse du médicament.
L’avis d’ENCALS
Bien que les résultats des études soient encourageants, les questions sur l’efficacité d’edaravone restent :
1) Edaravone est-il bénéfique pour ces patients qui sont plus touchés que ceux qui ont participé à l’étude ?
2) Est-ce que l’effet continu quand il est pris pendant plus de 6 mois ?
3) Edaravone affecte-t-il la survie ?
Le consensus des neurologues ENCALS estime qu’un essai clinique étendu et avec au moins 12 mois de suivi, y compris l’analyse des effets sur la survie, est indiqué pour résoudre ces questions et pour assurer que des patients SLA, soigneusement sélectionnés, ont un maximum d’opportunités pour profiter d’un agent thérapeutique potentiellement bénéfique.
ENCALS invite MT Pharma à mener une étude clinique en Europe.
Téléchargez Instruction ENCALS sur edaravone.
Téléchargez Document Conflict of Interest sur edaravone concernant cette déclaration ENCALS.
Traduction : Ligue SLA : Anne
Source : ENCALS
Premier traitement approuvé par la FDA pour la SLA depuis 22 ans maintenant disponible aux États-Unis
RADICAVA™ (edaravone) indiqué pour tous les patients adultes avec le diagnostic SLA
Jersey City, New Jersey
Mitsubishi Tanabe Pharma America, Inc., a annoncé aujourd'hui que RADICAVA™ (edaravone), un traitement intraveineux indiqué pour tous les patients adultes atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est maintenant disponible comme traitement aux Etats-Unis. RADICAVA, la première option de traitement approuvée par la FDA ALS dans plus de 20 ans, a démontré de ralentir le déclin de la perte de la fonction physique chez des patients SLA de 33 pour cent dans son essai clinique.
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« Le fait que RADICAVA est maintenant disponible aux États-Unis me donne beaucoup de joie, » a déclaré Atsushi Fujimoto, Président, Mitsubishi Tanabe Pharma America. « Après deux décennies sans un nouveau traitement, les personnes ayant la SLA ont enfin accès à une nouvelle option de traitement cliniquement significatif de cette maladie horrible, progressive et incurable. »
RADICAVA est donné aux patients par IV et peut être administré à un centre SLA, cabinet médical, centre de perfusion autonome, service policlinique hospitalier ou via un fournisseur d’infusion à la maison, selon l’assurance de santé de l’individu et la décision des médecins.
« Après 13 ans de recherche clinique et d’investissement, nous avons atteint un moment séminal, qui peut changer le paradigme de traitement pour cette maladie terrible, » a dit Tom Larson, Chief Commercial Officer, Mitsubishi Tanabe Pharma America. « À partir d’aujourd'hui, partout dans le pays, les conversations entre les spécialistes SLA et les patients peuvent être sensiblement différentes. Nous sommes tous très fiers et heureux de faire partie d’apporter RADICAVA et du nouvel espoir aux patients aux États-Unis »
L’accès au produit et au processus d’enquête de prestations est initié par le professionnel de la santé et est facilité par le moyeu de Searchlight Support™, qui fournit une assistance aux personnes à qui l'on prescrit RADICAVA. Un coordinateur de soins de Searchlight Support peut aider les professionnels de la santé identifier un site de service de perfusion à base de la localisation géographique de chaque patient. Une fois l’enquête de prestations terminée, un gestionnaire entre en contact avec le patient pour expliquer entre autres les avantages et les options de support de subvention pour les patients admissibles.
« Ce nouveau traitement peut redonner espoir à toute personne souffrant de SLA, et nous prions que le résultat positif de cet essai incitera des thérapies d’aller plus de l’avant. Nous restons tous engagés, » a déclaré Jonathan S. Katz, M.D., directeur de la clinique SLA de Forbes Norris MDA/ALS recherche et centre de traitement au California Pacific Medical Center.
SLA est une maladie neurodégénérative, pour laquelle la majorité des patients décèdent dans les deux à cinq ans après le diagnostic. On estime que 5 000-6 000 américains sont diagnostiqués ayant SLA chaque année, c’est une maladie incurable qui affecte les cellules nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière. Les symptômes initiaux peuvent être subtiles au début, ainsi 12 à 14 mois peuvent passer avant d’être le diagnostic précis.
Traduction : Ligue SLA : Anne
Source : Mitsubishi Tanabe Pharma America
Nouveau médicament SLA Radicava et aussi nouvelles questions
C’est le premier médicament nouveau pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA) en 22 ans disponible aux États-Unis. Appelé edaravone – ou Radicava – son approbation par la FDA cette semaine a suscité une vague d’enthousiasme dans les médias et la communauté SLA.
Mais certains médecins ont des inquiétudes sur le coût du médicament et si oui ou non les patients pourront l’obtenir, et notent aussi les idées fausses au sujet de l’efficacité pour lutter effectivement contre cette affection dégénérative.
Chaque année, les médecins diagnostiquent entre 5 000 à 6 000 américains atteints de cette maladie neurodégénérative rapidement progressive, et les Centers for Disease Control estiment que 12 000 à 15 000 personnes vivent à un moment donné aux Etats-Unis avec la maladie. La majorité de ces patients décèdent dans les deux à cinq ans après le diagnostic.
L’approbation de la FDA est basée sur une étude de 137 personnes avec la SLA publiée plus tôt cette année. Les patients ont reçu soit une pilule placebo ou edaravone pendant une période de six mois. Les chercheurs ont constaté que ceux sous edaravone présentaient une réduction de 33 % de leur taux de déclin de la fonction physique.
C’est une conclusion qui inspire l’espoir de ralentir--mais pas encore arrêter ou inverser--la progression de cette maladie.
Dr. Leo McCluskey, qui dirige l’ALS Center de l’Université de Pennsylvanie et qui n’était pas impliqué dans l’étude, ni dans l’approbation de cette médication, a déclaré que les résultats sont prometteurs, mais il a ajouté qu’il craint qu’ils pourraient être mal interprétés.
« Trente pour cent est assez robuste », a déclaré McCluskey. Mais il a néanmoins ajouté « nous avons des patients téléphonant à notre centre demandant pour la cure de la SLA, et ceci n’est pas une cure. »
Et puis, il y a le prix. Selon MT Pharma America, la société derrière Radicava, le coût est d’environ $ 1 000 par perfusion – et le traitement, qui implique plusieurs perfusions, fait un total d’environ $ 146 000 par an.
« C’est juste pour la médication ; vous devez également payer en plus une infirmière et le matériel d’infusion, » a déclaré McCluskey. « Nous ne savons pas qui va le payer ou quels critères serviront à décider qui l’obtient. »
McCluskey est aussi préoccupé par les possibilités des patients SLA à mobilité réduite pour recevoir des perfusions quotidiennes. « Imaginez-vous que vous êtes un patient souffrant de difficultés à vous déplacer, et vous devez venir maintenant chaque jour pour recevoir des perfusions. »
Et le nombre d’infusions nécessaires signifie beaucoup de ces voyages. Edaravone est administré par perfusion intraveineuse pendant 60 minutes dans des cycles de 28 jours. Le cycle initial comporte une injection quotidienne pendant deux semaines, suivie d’une période de deux semaines sans perfusions. Les cycles supplémentaires se composent d’infusions pendant 10 jours pendant deux semaines, suivies par des périodes de deux semaines sans médication.
Dans une interview à ABC News, Tom Larson, le directeur commercial de MT Pharma America, a déclaré que la compagnie prend déjà des mesures pour rationaliser le processus d’obtention de Radicava. La société a mis en place un système appelé Searchlight, grâce auquel les patients et les médecins peuvent appliquer pour une demande de médication, obtenir des renseignements sur les prestations, identifier un centre de perfusion et planifier une infusion. Larson, a déclaré que la compagnie s’est associée à plus de 1 100 centres de perfusion dans tout le pays pour tenter de « rendre aussi facile et accessible aux patients que possible ».
En ce qui concerne les coûts et la couverture de la médication, Larson a déclaré que les compagnies d’assurance sont toujours en train de se décider s’ils vont payer pour Radicava. « Nous sommes dans le processus comme chaque nouveau produit pharmaceutique traverse quand ceux qui remboursent prennent une décision. »
Traduction : Ligue SLA : Anne
Source : ABC News