La dégénération des motoneurones dans la paraplégie spastique 11 imite les lésions causées par la sclérose latérale amyotrophique

01-04-2016

Résumé

La forme la plus commune de paraplégie spastique autosome récessive et héréditaire est causée par des mutations dans le gène SPG11/KIAA1840 situé sur le chromosome 15q. La nature de la vaste majorité des mutations SPG11 constatée jusqu'à ce jour suggère un mécanisme de perte de fonction de la protéine encodée, la spatacsin. Le phénotype SPG11 est, dans la plupart des cas caractérisés par une spasticité progressive avec une neuropathie, une modification cognitive et la présence d'un corps calleux assez fin sur le IRM du cerveau. Aucune caractérisation neuropathologique complète n'a encore été rapportée malgré la description de mutations >100 SPG11. Nous donnons ici une description des caractéristiques cliniques pathologiques observées chez deux personnes non apparentées au sexe féminin, membres de familles génétiquement définies comme SPG11 et originaires respectivement de la Belgique et de l'Italie. Nous confirmons la présence de lésions de faisceaux moteurs dans la moelle allongée (medulla oblongata) et la moelle épinière associée à d'autres lésions du système nerveux central. Il est intéressant de noter que c'est la première fois que nous pouvons rapporter des traits pathologiques du SPG11 dans les neurones qui contiennent des structures intracytoplasmiques granulaires ayant l'apparence de lysosomes et cela surtout dans les aires supra-tentorielles, et d'autres dans les aires sous-tentorielles qui font penser en partie à celles observées dans la sclérose latérale amyotrophique comme l'ubiquitine et les agrégats de p62, sauf qu'elles ne sont jamais marquées des anticorps anti-TDP-43 ou anti-cystatin C. La convergence neuropathologique avec la sclérose latérale amyotrophique associée à certaines manifestations cliniques communes, ouvre de nouveaux champs de recherche dans le domaine physiopathologique de la dégénération des motoneurones.

 

Traduction : André De Laet

Source : Oxford University Press

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