Espoir contre la SLA

18-12-2009

Neurologie Micro ARN « gardien »

Nous avons mis le doigt sur une molécule capable de ralentir l’évolution de la sclérose latérale amyotrophique chez des souris », annoncent des chercheurs dans la revue Science publiée jeudi.

Cette forme de sclérose n’est autre que la maladie des neurones moteurs la plus courante chez l’adulte. En Belgique, on dénombre environ 1.000 patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Dans la plupart des cas, la SLA touche des personnes de 55 à 60 ans et se caractérise dans un premier temps par un déficit musculaire à hauteur des muscles de la main, avec des crampes. Symptômes qui évoluent avec le temps : les malades peuvent ressentir des crampes musculaires, des spasmes, une fatigue anormale et une paralysie progressive des membres peut survenir.

De précédentes recherches ont montré que de petits ARN, baptisés micro ARN, intervenaient dans la réponse des muscles au stress. Forts de cette idée, Andrew Williams et ses collègues de l’Université du Texas ont étudié leur expression chez des souris souffrant de la SLA. Résultat ? Les chercheurs ont découvert que le micro ARN « miR-206 » est sensible aux lésions subies par les neurones moteurs. Lorsque cet ARN « comprend » que ces derniers sont endommagés, comme chez les patients souffrant de SLA, il active un mécanisme capable de diminuer les dommages musculaires. « Cet ARN aide à maintenir une connexion entre muscles et neurones », détaille Eric Olson, co-auteur. En empêchant le miR-206 de fonctionner chez des souris malades, les chercheurs ont constaté que la maladie évoluait plus rapidement. « Nous pensons que le miR-206 pourrait servir de base pour développer un médicament, s’enthousiasme Olson. En outre, comme il est uniquement présent dans les muscles squelettiques, ce médicament ne devrait pas affecter les autres tissus de l’organisme. »

 

Alain Robin

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