L'Université d'Ulm lance une étude pour évaluer l'efficacité et la tolérance du bêta-hydroxybutyrate chez les patients atteints de SLA (KETO-ALS)

06-04-2021

La perte de poids est un facteur de pronostic négatif connu dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Un mécanisme potentiel de la perte de poids dans la SLA est une perturbation du complexe mitochondrial I qui provoque un déficit énergétique dans les cellules affectées. Au cours des dernières années, diverses études interventionnelles ciblant le déficit énergétique dans la SLA ont donné des résultats prometteurs ; cependant, on ne sait toujours pas quel type de nutrition ou de supplément nutritionnel est le plus bénéfique. Les corps cétoniques représentent une option thérapeutique logique dans la SLA car les corps cétoniques sont un substrat extrêmement énergétique qui produit deux fois plus d'adénosine triphosphate (ATP) par mole que le glucose. Le foie humain est capable de synthétiser les corps cétoniques (bêta-hydroxybutyrate, acétone et acétoacétate) à partir des graisses en période de pénurie de glucose, par exemple après une période de jeûne prolongée. Ce changement métabolique est le principe sous-jacent du régime cétogène, un régime sans glucides et riche en graisses qui a été testé avec succès dans d'autres maladies neurodégénératives telles que les maladies d'Alzheimer et de Parkinson. Dans le modèle de souris SLA, un régime cétogène a été associé à un déclin plus lent de la fonction motrice. Cependant, un régime cétogène est difficile à mettre en œuvre dans la SLA car il nécessite un changement à long terme des habitudes alimentaires, ce qui est difficile à réaliser en raison de la dysphagie progressive, de l'aggravation rapide de l'état général et de la survie limitée. Par conséquent, l'administration directe de corps cétoniques est une alternative plus réaliste dans la SLA car elle est facile à mettre en œuvre et permet de maintenir les habitudes alimentaires habituelles.

Dans cette étude, nous émettons l'hypothèse que l'administration de 3 x 15,6 g de bêta-hydroxybutyrate par jour (en plus de l'apport alimentaire normal et de la médication standard de 2 x 50 mg de riluzole) ralentit la progression de la maladie telle que mesurée par les chaînes légères des neurofilaments (NfL) dans le sérum après 6 mois par rapport au placebo. Le calcul de la puissance s'appuie sur les résultats de l'étude lipids and calories for SLA (LIPCAL-ALS) qui a testé l'effet d'un supplément nutritionnel gras à haute teneur calorique dans la SLA. L'étude a révélé que les valeurs sériques du NfL ont diminué de manière significative dans le groupe d'intervention alors qu'elles sont restées stables dans le groupe placebo au cours de l'étude. En supposant une taille d'effet similaire pour les corps cétoniques, nous avons calculé que 76 patients devaient être inclus dans l'essai actuel.

Date estimée de début de l'étude : 1er juillet 2021
Date prévue de fin de l'étude : 1er juillet 2023
Identifiant ClinicalTrials.gov NCT04820478

 

Traduction : Gerda Eynatten-Bové

Source : ClinicalTrials.gov

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