L’exposition à des champs électromagnétiques de basse fréquence augmente peut-être le risque de SLA

31-03-2017

Chez les personnes qui à leur lieu de travail sont exposées à des champs électromagnétiques de très basse fréquence, le risque d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA) est doublé. C’est ce que disent des chercheurs de l’Institute for Risk Assesment Sciences (IRAS) de l’Université d’Utrecht et de l’Université de Maastricht dans le magazine international Occupational & Environmental Medicine.

La SLA est une maladie neurologique qui se caractérise par une dégradation progressive des motoneurones dans le cerveau et dans la moelle épinière. Il n’existe pas encore de traitement et les patients SLA meurent souvent pas plus de quelques années après le diagnostic.

La relation était surtout visible chez des hommes qui dans leur travail avaient été exposé à des niveaux importants de champs électromagnétique (CEM) de basse fréquence. Il s’agit de professions tel que électricien, monteur de cables, et soudeur, qui entrent en contact avec des sources de CEM comme les lignes électriques, les électromoteurs, le matériel de soudage et les chauffages à induction.

“Il y a bien déjà eu avant des recherches qui ont montré un lien entre la SLA et l’exposition aux champs électromagnétiques de basse fréquence, les chocs électriques et les professions électriques, mais ces études avaient quelques lacunes méthodologiques. Ceci est la première étude prospective dans la population générale qui montre maintenant ce lien.”, dit Roel Vermeulen, chercheur à l’ IRAS.

Etude Cohorte Néerlandaise

Les chercheurs se sont basés sur des données de l’Etude Cohorte Néerlandaise, une recherche concernant l’alimentation et la cancer qui depuis 1986 conserve les données médicales de plus de 58.000 hommes et de 62.000 femmes (au début entre 55 et 69 ans). Les chercheurs ont comparé les données de participants décédés suite à la SLA (76 hommes et 60 femmes) avec une sélection arbitraire d’environ 4000 participants (2411 hommes et 2589 femmes).

Le grand groupe de personnes dans cette étude a été interrogé quant à leur profession. Dans des questionnaires on a demandé exactement combien de temps quelqu’un a exercé une certaine profession. Pour chaque profession l’exposition moyenne à des solvants, pesticides, métaux, champs magnétiques de très basse fréquence et chocs électriques a été estimée. Il apparaît que surtout des hommes sont exposés à de hauts niveaux de CEM.

Plus de risque de SLA

“La recherche montre que surtout les hommes qui travaillent avec des champs électromagnétiques de très basse fréquence ont deux fois plus de risque de développer la SLA que les hommes qui n’y sont pas éxposé par leur profession”, dit Vermeulen. “L’exposition à d’autres facteurs que nous avons recherchés, n’ont pas montré un plus grand risque de SLA. Il n’est pas encore clair pourquoi les champs électromagnétiques de basse fréquence causent la SLA. Pour cela il faudra plus de recherche.”

Les chercheurs insistent qu’il s’agit d’une étude d’observation, et qu’il est donc trop tôt pour des conclusions fermes. Mais les résultats montrent bien qu’il est possible que la SLA soit liée à l’exposition à de très bas champs électromagnétiques au travail. Néanmoins le risque de développer la SLA est petit, même pour les personnes dans ces professions.

 

Traduction : Eileen Coolen

Source : Universiteit Utrecht

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