« Les cow-boys des cellules souches donnent de faux espoirs. De faux espoirs couteux. »

21-07-2017

Les scientifiques nous préviennent de thérapies expérimentales à base de cellules souches offertes à l'étranger

Un groupe international de scientifiques alertent contre des hôpitaux obscurs à l'étranger qui recommandent des thérapies par cellules souches comme une panacée en demandant des fortunes pour le traitement. « La thérapie par cellules souches est prometteuse, mais n’est pas un remède miracle », disent-ils. Esther van Zimmeren de l'Université d'Anvers (UA) soutient l'avertissement. « Les patients se sentent souvent plus mal après un tel traitement et sont souvent presque faillites. »

« Bien entendu, les prestataires de thérapies par cellules souches à l'étranger ne sont pas tous des cow-boys. Mais l'abus est une réalité. Des patients vulnérables sont attirés dans un piège », a déclaré Esther van Zimmeren, professeur à l'Université d'Anvers (UA). Avec un groupe international de scientifiques, elle vient de lancer un appel remarquable à la vigilance concernant « des thérapies prometteuses à base de cellules souches dans des cliniques du monde entier ». En tant que spécialistes en médecine, en éthique et en droit, ce groupe se préoccupe des faux espoirs souvent créés vis-à-vis des patients désespérés. « Les fausses promesses pourraient en fait les convaincre de payer beaucoup d'argent pour des traitements ne menant au moindre rétablissement. Je comprends qu’il y a des patients qui se raccrocheraient à la moindre lueur d’espoir. Mais nous voulons les avertir des dangers, puisque parfois ils tombent entre les mains de cliniques malhonnêtes où ils pourraient courir le risque que leur qualité de vie se détériore davantage à cause de toutes sortes d’effets secondaires inconnus et en plus ils risquent d’être ruinés à leur retour en Belgique. »

Van Zimmeren et ses collègues conseillent les patients de bien s’informer avant de partir à l’étranger. Elle demande aussi aux gouvernements, aux organisations de patients et aux médecins de soumettre la manière dont la thérapie par cellules souches est gérée à un contrôle strict.

Le tourisme de cellules souches

Marc Boogaerts, spécialiste de la greffe de cellules souches à la KU Leuven, affirme cet avertissement. « Les cow-boys des cellules souches et le tourisme de cellules souches posent un problème réel. Mais il y a aussi une zone grise: la thérapie par cellules souches a fait la preuve de son utilité dans la lutte contre les problèmes cardiaques, l'insuffisance hépatique, les infarctus cérébraux, la sclérose en plaques … Moi, je suis un croyant. Mais la science médicale n’évolue que petit à petit. »

Ces petits pas sont réalisées par des expériences à petite échelle et bien contrôlées auprès de petits groupes de patients. « Mais ça m’attriste de voir à quel point la thérapie par cellules souches est devenue une industrie en soi. Si j’entends parler de quelqu'un qui s’est fait traiter pour beaucoup d’argent au Mexique, aux Philippines ou dans un hôpital privé aux États-Unis, je crains toujours que ce soient des personnes désemparées qui se laissent prendre à l’escroquerie. Bien sûr, le patient est libre. Mais je ne peux que recommander à une telle personne de s'informer très bien à l'avance. »

55 000 euros

Esther van Zimmeren ne sait pas exactement combien de Belges se rendent à l'étranger pour se faire traiter par cellules souches. Parmi eux on retrouve Erwin Vervaet (43 ans), un patient atteint de la sclérose en plaques. À la fin du mois d'avril, il s'est rendu aux Philippines pour un traitement expérimental par cellules souches. La facture ? 55 000 euros. Ce montant a principalement été collecté à travers des campagnes de dons. Une vieille Porsche a même été tirée au sort. Depuis son départ, Erwin publie régulièrement des mises à jour sur sa page Facebook. Hier par exemple, il a annoncé qu'il avait pu quitter l'hôpital. Bien que la route soit encore sinueuse et qu'il ne puisse probablement pas rentrer en Belgique avant le mois de septembre.

« Bien sûr, nous avions des réserves lorsqu'il nous a parlé pour la première fois du traitement aux Philippines », déclare son frère Daniël Vervaet. Il comprend l'appel de Van Zimmeren et de ses collègues scientifiques. « Les médecins ont déclaré que mon frère était fou. Mais il s’est avancé avec beaucoup de prudence. Et en plus il n'avait plus rien à perdre. Il a retrouvé de l'espoir aux Philippines et je comprends qu'il veuille profiter de cet élan positif. Parcontre je suis aussi conscient du fait que le profit est l’essentiel dans un tel hôpital à l’étranger. Mais quand je communique avec mon frère à travers Facebook, je retrouve une personne heureuse. L’avenir nous montrera dans quelle mesure le déclin de son état de santé s’est effectivement arrêté. »

Steven De Bock

 

Traduction: Ligue SLA : Walter

Source : Het Nieuwsblad

 


“Stamcelcowboys geven valse hoop. Dure valse hoop” - Het Nieuwsblad

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