Neurotoxines fongiques et sclérose latérale amyotrophique sporadique

Résumé

Nous avons passé en revue plusieurs sources de données qui pointent vers une potentielle origine fongique de la sclérose latérale amyotrophique. (SLA). La SLA est la forme la plus courante des maladies du moto neurone chez les adultes. C‘est une maladie dégénérative et mortelle. 90% des cas environ de la SLA sont dits sporadiques et 5-10% sont dûs à des mutations génétiques (forme familiale). On a identifié environ 25 gènes impliqués dans la forme familiale de la SLA jusqu’à présent, en ce inclus les gènes SOD1 et TARDBP, le gène codant de la protéine de liaison à l’ADN (TDP-43) de la réponse transactive à 43kDa (TAR). (1). Malgré des décennies de recherches intensives, l’étiologie de la SLA sporadique est à ce jour inconnue. On invoque la cause environnementale, en ce compris des infections fongiques liées à l’herbe ou aux sols, ce à partir de sources de données très diverses. Des foyers de SLA ont été observés chez les joueurs de football américain, des natifs de l’Ile de Guam ou encore chez des agriculteurs. Les champignons poussant dans l’herbe sont reconnus comme produisant toute une série de neurotoxines et par association des niveaux élevés de SOD1 fongique. L’exposition des neurones à des neurotoxines fongiques provoque une augmentation importante de la production de glutamate. Des niveaux élevés de glutamate stimulent la translocation et la mutation des TDP-43, en établissant un lien entre l’infection fongique et une des caractéristiques moléculaires et histologiques de la SLA de type sporadique. Une étude récente a mis en évidence la présence d ‘une série de champignons dans le liquide céphalorachidien et dans des tissus du cerveau de patients SLA. Cette étude fournit une explication rationnelle à ces observations. Si une infection fongique pouvait être confirmée comme cause probable de la SLA, alors cette observation pourrait jeter les bases d’une stratégie de traitement simple pour cette maladie mortelle et incurable.

(1): Le gène TARDBP fournit des instructions pour la fabrication d'une protéine appelée protéine de liaison à l'ADN de réponse transactive 43 kDa (TDP-43). Cette protéine se trouve dans le noyau cellulaire de la plupart des tissus et participe à de nombreuses étapes de la production de protéines. La protéine TDP-43 s'attache (se lie) à l'ADN et régule une activité appelée transcription, qui est la première étape de la production de protéines à partir de gènes.…La protéine TDP-43 peut influencer diverses fonctions d'une cellule en régulant la production de protéines.
(ndlt)

Traduction : Carine Henrard

Source : PubMed