Quelle est la prevalence des plateaux et des revirements?

07-01-2016

R Bedlack, T Vaughan, P Wicks, J Heywood, E Sinani, R Selsov, E Macklin, D Schoenfeld, M Cudkowicz, A Sherman

Objectifs: Les plateaux et les revirements de la SLA sont tellement rares qu’ils sont parfois interprétés comme une preuve d’un effet de traitement. En fait, leur fréquence n’a jamais été mesurée au sein d’une large population. Nous avons déterminé la fréquence des plateaux et revirements de la SLA dans la base de données PRO-ACT.

Méthodes: Nos équipes ont examiné d’une manière indépendante les données ALSFRS et ALSFRS-R longitudinales en provenance des participants PRO-ACT. La fréquence des participants connaissant des plateaux (périodes durant lesquelles les résultats n’ont pas changé) a été calculée sur des périodes de 6, 12 et 18 mois. Les pourcentages de participants ayant connu des plateaux et des revirements (périodes durant lesquelles les résultats se sont améliorés) de différentes longueurs ont également été calculés et tracés.

Résultats: sur 6 mois, 25% des 3132 participants n’ont pas diminué. Sur 12 mois, 16% des 2105 participants n’ont pas connu de déclin. Sur 18 mois, 7% des 1218 participants n’ont pas diminué. Des revirements mineurs de la SLA ont également été fréquents, en particulier sur des intervalles de suivi plus courts; 16% des 1383 participants ont connu un intervalle de 165 jours au cours duquel leur courbe ALSFRSR était supérieur à zéro et 14% des 1343 participants un intervalle de 180 jours où leur courbe ALSFRS-R était supérieure à zéro. Moins de 1% des participants ont connu des améliorations de 4 points ALSFRS-R ou plus durant au minimum 12 mois. Les plateaux et les revirements se sont produits à des fréquences similaires dans des analyses distinctes limitées aux participants PRO-ACT traités par placebo, confirmant que ceux-ci se sont produits indépendamment du traitement administré.

Conclusions: Les plateaux et les revirements de la SLA sont courants, en particulier sur de brefs intervalles. A la lumière de ces données, la stabilité de la maladie, en particulier durant une courte période de temps, ne devrait pas être interprétée comme un effet du traitement de la SLA. D’importants revirements SLA soutenus d’autre part sont rares, potentiellement importants, et justifient d’autres études. Notre étude connaît deux principales limitations. Premièrement, le profil démographique des participants dans les essais SLA (et donc ceux dans PRO-ACT) diffère de patients non participants dans les cliniques. Il n’est donc pas possible de savoir dans quelle mesure nos résultats sont généralisables pour les patients en dehors des essais. Deuxièmement, nous avons mesuré la progression de la SLA en utilisant l’ALSFRS et l’ALSFRS-R. Bien qu’il s’agisse des mesures les plus couramment utilisées pour déterminer la progression de la maladie dans les cliniques SLA et dans les essais actuels, elles ne sont pas parfaitement sensibles à la perte de neurones moteur. Des biomarqueurs SLA plus sensibles sont activement recherchés et vont finalement éclairer davantage la progression de la SLA.

 

Traduction : Brigitte Vanden Cruyce

Source : The abstract book for the 26th International Symposium on ALS/MND

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