Résultats publiés de l'étude phase I sur la transplantation de cellules souches neurales humaines chez des patients atteints de SLA

26-03-2015

Les résultats d'une étude clinique Phase I récente chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ont montré une approche sécurisé de thérapie cellulaire qui pourrait permettre le traitement de plus grands nombres de patients pour les essais de phase ultérieure en SLA. L'étude est publiée dans le Journal de médecine translationnelle.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative qui cible les neurones moteurs (MNs) dans le cortex moteur primaire, le tronc cérébral et la moelle épinière. La thérapie cellulaire se profile comme une option thérapeutique potentielle dans la SLA, bien qu'il existe des préoccupations liées au type de cellules souches à utiliser en thérapie cellulaire pour la SLA. Des cellules souches hématopoïétiques et mésenchymateuses (CSM) dans des études ont maintenant été transplantées dans la moelle épinière des patients SLA, en l'absence d'effets négatifs à long terme.

D'autres études ont montré la capacité d'intégration et l'efficacité des cellules souches neurales (hNSC) dans des modèles précliniques de rongeurs de maladies neurologiques.

Dans l'article intitulé « Transplantation de cellules souches neurales humaines dans la SLA: premiers résultats d'une étude phase I, » Letizia Mazzini du département de neurologie, Université de Piémont Est, de l'hôpital Maggiore della Carità en Italie et ses collègues ont rapporté les résultats préliminaires d'un premier groupe de six patients SLA dans une étude de Phase I en cours, dans laquelle, de bonne foi, des cellules hNSCs multipotentes ont été isolées et élargies de façon reproductible de tissus fœtaux humains.

Dans l'étude, les patients ont été traités soit avec 3 micro injections hNSCs unilatérales dans le tractus épinière lombaire (N = 3) ou bilatérales (n = 3 + 3) micro injections (N = 3). Aucun effet secondaire grave a été observé lié au traitement.

Les résultats ont montré qu'après 18 mois de suivi après chirurgie, la progression de la maladie n’a pas été aggravée par la thérapie. Chez deux patients, il y avait une amélioration du sous-score d’ambulation sur l'échelle de l'ALS-FRS-R (de 1 à 2). Chez un troisième patient, les résultats ont révélé une augmentation du score de la MRC pour le tibialis anterior, persistante pendant 7 mois.

Ces derniers patients dans l'étude ont refusé le PEG et la ventilation invasive et sont décédés 8 mois après l’ intervention chirurgicale en raison de l'insuffisance respiratoire. Les résultats des autopsies ont établi que les décès étaient liés à la progression de la maladie.

Selon les résultats, les chercheurs indiquent que cette approche de thérapie cellulaire pourrait permettre le traitement de plus grands nombres de patients pour les essais cliniques des phases ultérieures en SLA. Ce qui est important, les chercheurs soulignent qu'une étude peut désormais être effectuée dans des conditions normalisées, issues d'une sélection cohérente de hNSCs. Ils précisent également le fait que l'utilisation de tissus cérébraux de fausses couches naturelles ignore les enjeux éthiques liés à l'utilisation de matières foetales.

 

Traduction : Ligue SLA : Anne

Source : ALS News Today

 

Transplantation de cellules souches neurales humaines dans la SLA : Premiers résultats d'un essai en phase I

Actuellement, une quelconque interprétation du mince progrès clinique observé chez trois patients reste hautement spéculatif. Malgré tout, en prenant en compte le témoignage disponible de la littérature, certaines hypothèses prudentes peuvent être mises en avant, ne fut ce que provisoirement. De telles impressions pourraient être relatées à la capacité bien connue des NCS pour améliorer les caractères physiopathologiques et neurologiques dans beaucoup de modèles animaux de troubles neurologiques, y compris la SLA(13). Cela peut se produire par le déclenchement de facteurs neurotrophiques et de croissance, de cytokines et de molécules immunomodulatrices(33) qui diffusent dans les tissus pathologiques, suscitant ainsi des effets multiformes, anti-inflammatoires et anti-gliose. En accord avec ce point de vue, nous avons trouvé récemment que la même cellule utilisée dans cet essai peut effectivement réduire des microglies réactives dans la moelle épinière des mouchards (rats en anglais) SOD1G93A (Vescovi et al., manuscrit en préparation). Curieusement des preuves convaincantes existent maintenant que les NCS implantés qui sont intégrés et survivent principalement comme cellules astrogliales dans le parenchyme du cerveau, exercent leur capacité immunomodulationnaire via la sécrétion de vésicules à membranes extracellulaires (les EMV), influençant le micro-environnement par le trafic de molécules bioactives (34), (35).Si c’est le cas pour la description ci-dessus, cela peut aider à expliquer la raison pour laquelle ces faibles améliorations cliniques peuvent se produire indépendamment du nombre total d’injections, comme observé ici.

Une constatation additionnelle significative dans cette étude est le manque de toxicité aigue ou différée qui aurait pu provenir de la transplantation de nos lignées de hNCS.

Ces derniers sont générés de nouveau de façon routinière et conservés comme tissu, sont continuellement disponibles. Cette approche a permis maintenant d’établir une banque clinique certifiée GMP des hNSC, qui est continuellement en augmentation tant en

taille qu’en répertoire de donneurs. Chaque lignée particulière de caractéristiques hNCS est régulièrement et abondamment extensible ex vivo, avec des multipotentialités et des caractéristiques fonctionnelles qui restent stables et est agrée pour une longue période. Donc, cette approche fournit non seulement un large tableau de différentes lignées de hNSC pour les futures études – permettant de déterminer si les cellules de différentes régions ou âges de développement peuvent être plus souples pour la thérapie des cellules dans différents contextes pathologiques- mais ainsi nous permettre d’effectuer tous ces essais de phase I en utilisant des cellules de maximum deux donneurs.

Très peu d’études dans la littérature scientifique rapportent les résultats d’essais cliniques avec des transplantations de cellules souches. Ces résultats ne sont pas définitifs et aucun essai n’a été reproduit dans de multiples centres. Des transplantations neurales expérimentales impliquent inévitablement des groupes relativement peu nombreux de patients, avec une perte correspondante de valeurs statistiques. Il s’en suit que seule une collaboration internationale peut réaliser le progrès le plus effectif dans les essais cliniques de cellules souches. Ceci est le premier rapport d’un effort international coordonné concernant la thérapie cellulaire et l’approche de transplantation chez des patients atteints de la SLA. En utilisant une méthodologie similaire à celle adoptée par nos collaborateurs(18), nous avons reproduit la sécurité de l’approche et produit une capacité améliorée pour comparer l’efficacité relative des différents types de cellules, ainsi que pour exprimer une variance dans l’approche de l’expression. Une vaste équipe multidisciplinaire de biologistes cellulaires, de neurologistes et de neurochirurgiens ayant une expérience importante dans la thérapie expérimentale cellulaire et dans le traitement de la SLA sont impliqués dans nos études. Ces chercheurs travaillent étroitement avec les agences de régulation (AIFA, ISS), des groupes qui plaident pour les patients et des organismes de régulation éthique. En outre, ceci est le premier essai clinique avec des hNCS qui est entièrement géré par une organisation non lucrative, basée strictement sur une collecte de fonds charitable.

Nous élargissons maintenant l’importance de cet essai en testant des injections intraspinales dans la moelle épinière cervicale (niveau C3-C4) de 12 patients ambulants.

 

Traduction : L.M.

Source : PubMed

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