Selon une étude, le risque d’escarres est plus élevé chez les patients SLA et, parmi eux, les femmes et les jeunes sont les plus vulnérables

03-07-2018

Les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) courent, selon une étude récente, un risque accru de souffrir d’escarres. Ce risque est particulièrement élevé pour les femmes et les jeunes patients, selon les résultats de cette étude.

L’etude: “Risk of developing PrS in amyotrophic lateral sclerosis patients – a nationwide cohort study,” a été publiée dans le Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology.

Les escarres sont des blessures de la peau et des tissus sous-jacents qui résultent d’une pression prolongée. Parmi les facteurs impliqués dans la formation des escarres il y a la perte de rigidité des tissus et la circulation sanguine altérée dans les petits vaisseaux sanguins (les capillaires).

Des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, telles que le diabète, l’hypertension ou une cardiopathie ischémique, pourraient augmenter le risque du patient d’être confiné au lit et donc d’une compression de la peau plus importante.

La perte progressive des aptitudes motrices peut aboutir à l’alitement définitif d’un patient SLA. Les complications liées à la peau peuvent occasionner des problèmes sanitaires et financiers. Toutefois, les recherches SLA ont été axées jusqu’à présent, selon les auteurs, principalement sur les déficiences motrices et respiratoires.

Des études de courte durée ne signalant aucune formation d’escarres chez les patients SLA en phase terminale, une recherche sur de plus grands groupes s’imposait.

À cette fin, des scientifiques à Taïwan ont mené une étude à l’échelle nationale à l’aide d’une base de données du système d’assurance maladie taïwanais afin d’évaluer la corrélation entre le développement de la SLA et d’escarres, sur une période de suivi de 12 ans, du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2011.

Plus de 23 millions de personnes sont inclues dans la base de données et les enquêteurs ont recueilli les données de 514 patients SLA (dont 323 hommes) et de 2 056 témoins.

Les résultats ont révélé un risque accru chez les patients SLA, par rapport aux témoins, de souffrir d’escarres et que les femmes atteintes de SLA, notamment celles de plus de 50 ans, encourent un risque encore beaucoup plus élevé que les hommes.

« Un dévouement moindre des conjoints masculins à prendre soin des malades chroniques et la réduction de l’épaisseur de la peau après la ménopause » pourraient expliquer ces résultats chez les femmes, selon les auteurs.

L’incidence absolue d’escarres a été la plus élevée chez les sujets âgés de plus de 54 ans aussi bien chez les patients que dans les groupes témoins, tandis que chez les patients plus jeunes — 20-54 ans — l’incidence des facteurs de risque cardiovasculaire est réduite. Cependant, ces jeunes patients ont un risque relatif plus élevé à souffrir d’escarres que les personnes âgées atteintes de SLA.

« La faible prévalence des co-morbidités avec les escarres parmi les participants les plus jeunes pourrait expliquer que les effets de la SLA sur le développement d’escarres sont plus significatifs » pensent les enquêteurs.

Les résultats montrent également que la gravité de la SLA augmente le risque d’escarres.

 « Cette étude suggère qu’il est nécessaire d’appliquer des gestions plus efficaces pour la prévention d’escarres chez les patients SLA, en particulier chez les femmes et les plus jeunes. » Selon les chercheurs, des études supplémentaires sont nécessaires pour vérifier les résultats de cette recherche.

 

Traduction : Fabien

Source : ALS News Today

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