Essais cliniques : entre réalité et fiction

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Ce qu’il en est des tests cliniques et ce que vous devez en savoir

Les tests cliniques sont fondamentaux pour avancer dans la lutte contre la SLA. Mais beaucoup de folles rumeurs circulent à leur sujet. Nous tentons ici de départager la fiction de la réalité.

Aujourd’hui, chaque médicament subi des tests avant d’être mis sur le marché. Ces tests cliniques aident les scientifiques à:
- établir une vue d’ensemble sur un nouveau traitement : livre-t-il de meilleurs résultats que les remèdes précédents?
- déterminer si le médicament est sûr ou si il comporte des effets secondaires néfastes
- déterminer la dose ou la quantité qui doit être prescrite

Mais beaucoup de malentendus existent encore sur ces tests importants. Les patients porteurs de SLA qui y participent font parfois preuve de sentiments partagés à leur sujet. Il s’agit aussi d’une expérience intense et radicale. C’est pourquoi nous avons souhaité mettre les points sur les i à propos de quelques mythes qui ont la vie dure.

Volontaires

Le bruit court que la majorité des patients souffrant de SLA qui proposent leur participation en tant que volontaires aux tests cliniques sont généralement refusés.

Ce n’est pas tout à fait correct. Il est cependant vrai que les chercheurs déterminent à l’avance certains critères auxquels les participants aux tests doivent répondre. Il s’agit de critères tels que l’âge, le sexe, le stade d’évolution de la maladie, ou même la race. Cela signifie cependant qu’un patient SLA qui ne convient pas à une certaine recherche clinique peut parfaitement correspondre à une autre.

Effet Placebo

Un autre bruit persistant fait état de distribution de placebo ou de comprimés de sucre aux participants aux tests cliniques.

Dans certains cas en effet les participants reçoivent bien un placebo. Il peut s’agir d’un comprimé de sucre, ou d’un comprimé d’une composition n’ayant aucun effet ni positif ni négatif sur le volontaire. Il arrive que les personnes qui reçoivent le placebo réagissent mieux que ceux à qui l’on administre le traitement testé. C’est par exemple le cas lorsqu’après coup l’on constate que le médicament testé provoque des effets indésirables ennuyeux.

Le hasard détermine qui reçoit le médicament et qui reçoit le placebo. Seul le pharmacien de l’équipe de chercheurs sait ce qui est précisément administré à chaque participant. Rien sur l’emballage ne dévoile si il s’agit d’un médicament actif ou bien d’un placebo, ceux-ci sont parfaitement identiques. De là la terminologie scientifique du « double aveugle » : ni le patient ni l’équipe de chercheurs ne sait quel traitement est suivi par quel patient (placebo ou médicament test actif). Ceci a pour résultat que toutes les personnes concernées par la recherche –du patient et sa famille, aux personnes qui administrent le traitement, et même jusqu’aux chefs de projets- sont totalement impartiaux lorsque surviennent des effets secondaires ou de potentielles améliorations.

Malgré le fait que les participants à un test peuvent en effet recevoir un placebo, ces personnes peuvent toujours compter sur le traitement le plus approprié à leur maladie. Ils continuent à recevoir ce traitement simplement en plus de l’éventuel placebo, du nouveau médicament ou de la thérapie en test.
Dans le cas de la SLA, le Rilutek (Riluzone) par exemple est un médicament approuvé que la plupart des patients souffrants de SLA continuent à se voir administré durant les tests cliniques. 

Des frais importants

Une autre accusation est celle que la participation à un test n’apporte aucun avantage aux volontaires. Participer pourrait même être cher, car les coûts ne sont pas couverts par les assurances maladie.

Aucune de ces deux affirmations n’est correcte. Prendre part à des tests cliniques est au contraire une possibilité unique de bénéficier des avantages d’un nouveau traitement efficace. De plus, beaucoup de producteurs de médicaments font les efforts nécessaires pour que les participants n’aient à supporter aucun coût en cas de participation aux tests cliniques. Ces entreprises pharmaceutiques travaillent par exemple avec des chercheurs, des sociétés d’assurances et des décideurs politiques.

Dans certains cas, les participants se voient même rembourser leurs frais de déplacements.
Pour avoir connaissance avec certitude d’éventuels coûts liés à une participation, il est toujours possible de contacter son assurance ou le responsable des tests. Si un patient pense que ses droits ne sont pas respectés, il peut bien entendu toujours prendre contact avec la Ligue SLA.

Confiance

Le formulaire d’accord est également générateur de confusion. De mauvaises langues certifient que ce formulaire ne protège que les intérêts juridiques des chercheurs et qu’il est impossible au volontaire d’arrêter sa participation aux tests. Les volontaires seraient donc considérés comme de réels cobayes.

Cela n’a rien à voir avec la réalité. Les formulaires sont tout au contraire développés pour protéger les droits de chaque participant. Les chercheurs sont obligés d’expliquer clairement le but de la recherche, tout comme les éventuels effets secondaires néfastes. Les participants à l’étude peuvent à tout moment quitter la recherche, mais il est malgré tout conseillé d’en informer en premier lieu l’équipe scientifique de suivi. Certains traitements ne pouvant en effet être arrêtés que grâce à une médication appropriée.

La relation entre le chercheur et le patient doit être basée sur la confiance (mutuelle). Dans ce cadre, la protection du bien-être physique et émotionnel du patient est fondamentale. Tous les tests cliniques sont également strictement réglementés et sont suivi de près par une équipe de spécialistes. N’oubliez pas de plus que les chercheurs concernés font preuve d’un engagement exceptionnel dans leur travail.

De nombreux avantages

Participer à des études cliniques mène donc à une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties. Le participant a le sentiment positif de contribuer ainsi à la lutte scientifique contre la SLA.

En outre, la participation de patients est indispensable pour arriver dans un avenir proche à produire un médicament et/ou un traitement contre la SLA. C’est seulement avec l’aide du patient lui-même qu’un traitement contre cette horrible maladie peut être développé !

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