Tests génétiques en SLA

30-10-2014

Chaque jour, près de 400 personnes dans le monde entier reçoivent le diagnostic de sclérose latérale amyotrophique (SLA), la forme la plus fréquente des maladies des motoneurones. Dans la SLA, les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière dégénèrent, et ainsi les muscles qu'ils contrôlent affaiblissent et meurent. Les symptômes commencent normalement à l’âge adulte et finissent par affecter tous les mouvements, y compris la respiration et la déglutition : l'espérance de vie moyenne pour les personnes diagnostiquées avec la SLA est de deux à cinq ans.

Les chercheurs en neurosciences de l'institut de psychiatrie, de psychologie et de neurosciences du King’s College à Londres ont identifié un nombre de gènes qui, suite à une mutation, causent certains types de cette maladie progressive et mortelle. Leur travail a conduit à l'élaboration de tests génétiques permettant d'identifier des mutations des gènes appelés SOD1, FUS, TARDBP et C9orf72. Ces tests sont maintenant disponibles dans les laboratoires de diagnostic dans le monde entier et peuvent révéler si une personne porte une mutation du gène et donc un risque accru pour développer la SLA. Ils peuvent également confirmer le diagnostic et informer sur des plans de traitement.

L’équipe dirigé par le professeur de Neuroscience et Neurogénétique, Chris Shaw, a travaillé en collaboration avec le service génétique de l'hôpital Guy au centre de Londres à traduire les découvertes faites dans les laboratoires de recherche en méthodes et tests, y compris le diagnostic génétique préimplantatoire (PDG) pour la SLA causée par une mutation du gène SOD1.

Le PGD donne aux personnes qui portent un gène muté la possibilité d'éviter de le transmettre à leurs enfants. La technique comprend des tests génétiques de l’embryon créé par fécondation in vitro : seuls ces embryons sans la mutation génétique sont implantés dans l'utérus. La SLA due à une mutation du gène SOD1 est maintenant une des conditions autorisées au Royaume-Uni par la Human Fertilisation Embryology Authority pour le PGD.

Le PGD de la SLA a été utilisé avec succès pour la première fois au Royaume-Uni à l'hôpital Guy en 2013 quand un petit garçon est né sans la mutation du gène SOD1 que porte sa mère. « La mutation du gène SOD1 avait pris la vie de sa grand-mère et de son oncle. C’était un résultat formidable pour cette famille, » a dit le professeur Shaw.

À l'aide de la technologie sophistiquée de séquençage génétique, et avec l'aide de l'ADN donné par les patients et leurs familles, professeur Shaw et ses collègues ont identifié les gènes qui causent la SLA comme le FUS et TARDBP, ont découvert des mutations sur SOD1 – et furent les premiers à identifier la localisation du C9orf72. Celui-ci est le plus courant « gène SLA » et provoque 20% du type familiale de SLA et 10% des cas sporadiques de la maladie (lorsque la maladie n’a pas de cause).

Professeur Shaw a dit: « au Royaume-Uni entre 4 500 et 5 000 personnes ont la SLA à un moment donné et 5 à 10 pour cent ont le type familiale. Identifier les mutations génétiques qui sont liées à l'SLA améliore le diagnostic et fait ainsi que les familles à risque peuvent être dépistées et conseillées. »

La découverte des causes génétiques de la SLA héréditaire peut également aider les chercheurs à mieux comprendre les mécanismes moléculaires de tous les types de la maladie. « Bien que la population des personnes atteintes du type familial de la maladie est petite, l'impact biologique des découvertes de ces gènes est énorme. La recherche génétique nous donne les plus forts indices sur les causes de la maladie, » disait-il.

Les expérimentations de l'équipe en laboratoire ont montré, par exemple, que la protéine codée par une version mutée du gène FUS est toxique pour les neurones moteurs. L'équipe a également démontré comment la protéine mutée TDP-43 s'accumule à l'intérieur des neurones moteurs et donne la dégénérescence dans 95 % des cas de la maladie.

« Identifier les mutations génétiques permettra en fin de compte le développement de nouveaux traitements efficaces qui peuvent empêcher ou atténuer les symptômes de la SLA, » a dit le professeur Shaw. « Plus que nous comprenons les mécanismes de la maladie et comment la maladie se développe au niveau moléculaire, plus que nous avançons à développer des thérapies efficaces. » 

 

Traduction : Ligue SLA : Anne

Source : King's College London

 
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