Le traitement par cellules souches de la moelle épinière ne ralentit pas la SLA

15-12-2017

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En Italie, des chercheurs ont établi qu'utiliser des traitements par cellules souches pour protéger les motoneurones ne suffisait pas à empêcher la perte de connexions nerf-muscle et à ralentir la progression de la maladie chez un modèle murin de sclérose latérale amyotrophique (SLA).

L'étude, publiée dans le journal Stem Cell Research, exposait des souris à des injections cérébrales répétées de ce qu'on appelle des cellules souches mésenchymateuses, recueillies dans le cordon ombilical. Si les cellules sont parvenues à réduire l'inflammation dans la moelle épinière, elles n'ont pas suffit à ralentir la progression de la maladie.

Des études antérieures avaient observé que le traitement par cellules souches mésenchymateuses pouvait améliorer la survie chez des modèles murins génétiques de SLA s'il était démarré dès la naissance, ou avant que les premiers symptômes ne se manifestent. Mais puisque les patients humains ne peuvent recevoir de traitement qu'une fois la maladie déclarée, les chercheurs du Mario Negri Institute for Pharmacological Research en Italie voulaient tester cette approche sur des souris présentant des signes évidents de la maladie.

D'après cette étude, « de multiples injections intracérébroventriculaires de cellules souches mésenchymateuses issues du cordon ombilical humain ralentissent la perte de motoneurones mais pas la progression du modèle murin SOD1G93A ». Les cellules souches mésenchymateuses ont donc été recueillies sur des cordons ombilicaux humains, puis injectées dans les ventricules cérébraux des souris, qui sont des cavités du cerveau naturellement remplies de fluide. Les animaux ont reçu des injections une fois toutes les deux semaines, pour un total de trois injections.

L'équipe espérait que les cellules souches voyagent jusqu'à la moelle épinière, mais les résultats n'ont pas été concluants. Néanmoins, il est apparu que les cellules souches avaient un impact sur la moelle épinière même depuis leur position dans les ventricules cérébraux.

Les chercheurs ont observé que l'environnement de la moelle épinière était passé d'un état pro-inflammatoire à un état anti-inflammatoire — marqué par des changements dans les cytokines, des médiateurs immunitaires. L'activité des cellules gliales, impliquées dans l'inflammation de la moelle épinière, était également affectée.

Par ailleurs, les voies moléculaires protectrices, qui agissent pour empêcher la mort cellulaire, étaient activées dans la moelle épinière des souris. Si les cellules n'ont pas atteint la moelle épinière, les chercheurs affirment que les effets observés indiquaient qu'elles sécrétaient des facteurs qui pouvaient avoir un impact sur les processus d'autres parties du système nerveux central.

Malgré cet environnement protecteur (les motoneurones survivent davantage dans la moelle épinière), les axones des motoneurones étaient déconnectés des muscles et l'équipe n'a remarqué aucun ralentissement dans la progression de la maladie. Cependant, les chercheurs ont remarqué une légère hausse du temps de survie, même si elle n'était pas statistiquement significative.

Ces résultats suggèrent que les traitements potentiels par cellules souches ou autres thérapies neuroprotectrices (administrées via le système nerveux central) doivent être associés à des approches qui protègent la connexion entre motoneurones et muscles afin de ralentir la progression de la maladie.

 

Source : ALS News Today

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