De nouvelles stratégies thérapeutiques possibles dans la lutte contre la SLA

28-02-2023

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurologique incurable qui affecte les nerfs reliés à nos muscles. Des troubles immunitaires ont été constatés chez des patients atteints de cette maladie, mais on sait actuellement peu de choses sur sa cause.

- Les astrocytes sont des cellules cérébrales en forme d'étoile qui ont de nombreuses fonctions, notamment la surveillance de l'activité électrique des neurones et le maintien d'une fonction neuronale optimale. Ils sont également appelés "cellules de soutien" des neurones.

On pense que les astrocytes jouent un rôle important dans la SLA, mais on ne savait pas encore comment exactement. L'équipe de Ludo Van Den Bosch (Centre de recherche sur le cerveau VIB-KU Leuven) a étudié le rôle des astrocytes dans la SLA à l'aide d'un nouveau système de coculture humaine, et a mis en lumière leur importante fonction.

Comme il est difficile d'examiner les neurones moteurs dans le cerveau et la moelle épinière de patients vivants atteints de SLA, la maladie est étudiée dans un plat. En prélevant des cellules de peau d'un patient atteint de SLA et en exprimant temporairement certains gènes, des cellules souches pluripotentes humaines induites (hiPSC) sont générées.

Cette opération est réalisée en étroite collaboration avec l'UZ Leuven et le neurologue Philip Van Damme. En alimentant les hiPSCs avec des suppléments spécifiques, elles peuvent se transformer en n'importe quel type de cellule dans le corps. Le laboratoire de Ludo Van Den Bosch a utilisé les hiPSC pour étudier la connexion entre les neurones moteurs et les cellules musculaires dans des dispositifs microfluidiques.

Dans ces cultures, les cellules musculaires sont cultivées d'un côté de la coquille et les motoneurones de l'autre. Les motoneurones peuvent se développer vers les cellules musculaires à travers de petits canaux ou micro-rainures, où ils forment leurs connexions spécialisées: les connexions neuromusculaires.

Ce modèle in vitro représente plus précisément la biologie d'un patient humain et offre également la possibilité de standardiser la recherche sur les connexions neuromusculaires dans la SLA.

Les chercheurs ont ajouté au modèle des astrocytes dérivés de hiPSC provenant de patients atteints de la SLA. Ils ont observé que la croissance des pousses neuronales et la formation des connexions neuromusculaires étaient inhibées. Fait intéressant, l'ajout d'astrocytes sains a rétabli ces restrictions.

Cette recherche pourrait conduire à de nouvelles options thérapeutiques pour la SLA en ciblant l'activité des astrocytes. Le modèle de coculture entièrement humain pourrait être utilisé pour de futures études et pour tester des stratégies thérapeutiques qui empêchent la dénervation ou stimulent la formation de connexions neuromusculaires.
 

Illustration: astrocytes dérivés de hiPSC (rouge) cultivés dans un dispositif microfluidique. Les noyaux sont marqués en bleu.

Traduction : Gerda Eynatten-Bové
                                                                                                             Source: ENGINEERINGNET.BE
 

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